Les factures des français parlent d'elles-mêmes : la crise énergétique actuelle perdure et il est urgent pour notre pays de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Bonne nouvelle, jeudi dernier un important contrat vient d’être signé entre Orano (ex-Areva) et un pays niché entre la Chine et la Russie pour exploiter l’une des plus grandes mines d’uranium du monde.
Un nouvel accord entre Orano (ex-Areva) et la Mongolie vient d’être conclu
Il est urgent pour la France de renforcer son indépendance énergétique. En effet, depuis le début des hostilités en Europe de l’Est et la fermeture progressive des réacteurs nucléaires en France, ce sont aujourd’hui les Français qui trinquent avec des factures énergétiques toujours plus élevées.
Jeudi dernier, lors d’une rencontre à l’Elysée entre Emmanuel Macron et Ukhnaagiin Khürelsükh, le Président de la Mongolie, un accord a été signé permettant à la société française Orano (ex-Areva) d’exploiter une importante mine d’uranium, l’une des plus grosses au monde qui plus est. Déjà présente sur le territoire moghol depuis près de 25 ans, cet accord renforce encore un peu plus les relations entre nos deux pays et devrait permettre à la France tout particulièrement de rebondir après le coup d'État survenu au Niger. En effet, Orano exploite encore au Niger une mine d’uranium mais il est clair que le climat politique actuel, et l’incertitude qui en découle, ne laisse rien augurer de bon pour l’entreprise.
Quoiqu’il en soit, il était urgent pour la France de diversifier ses sources d’approvisionnement d’autant plus que cette mine serait suffisamment importante pour permettre à la France de se passer à terme de l’uranium nigérien. De plus, cet accord est également tout bénéfique pour la Mongolie qui est dépendante à 90% du charbon présent sur son sol, lequel est massivement exporté en Chine, 50% des exportations de la Mongolie vers la Chine étant du charbon. En facilitant ainsi le financement de la transition écologique de la Mongolie, la France permet donc indirectement de rendre un peu plus verte la consommation en énergie de la Chine.
Uranium : la France souhaite se libérer de sa situation de dépendance avec le Niger
Chaque année, ce sont près de 7000 tonnes d’uranium qui seraient consommées en France et pour arriver jusqu’à nos centrales, c’est EDF qui se charge de passer la commande à Orano. Actuellement, c’est auprès de trois pays que l’Union Européenne s’approvisionne en uranium : le Canada, le Niger et le Kazakhstan. En France, l’uranium nigerien représente à lui seul près de 19% de la consommation du pays et compte tenu de l’instabilité que connaît actuellement le pays, prendre le risque de rester dépendant de ce dernier n’est clairement pas une bonne idée.
Toujours dans une optique de rendre sa consommation d’énergie plus verte, EDF entend également limiter ses achats d’uranium naturel au profit d’un uranium dit de “retraitement”. Il s’agit tout simplement ici d’un uranium que l’on aura “recyclé” pour éviter une exploitation sur intensive des mines existantes.
À voir ensuite si ce nouvel accord permettra ainsi à terme de contribuer à rendre un peu moins salée les factures des Français, mais un tel changement ne se fait évidemment pas en un claquement de doigt : il faudra probablement patienter plusieurs années avant d’en voir les effets concrets.