La SNCF annonce la fin d’un service qui a été automatiquement proposé à tous les clients après un achat. Un moyen de récupérer une partie de la somme investie dans son billet, mais à quel prix réellement ?
Le Cashback SNCF c’est de l’arnaque ?
On s’est tous retrouvés dans cette situation à finir l’achat de son billet de train, avant de voir une fenêtre apparaître en nous promettant de rembourser une vingtaine d’euros sur notre billet. Si pour beaucoup cela semble être une arnaque, d’autres foncent tête baissée sans savoir dans quoi ils mettent les pieds. Mais attention, ce n’est pas une arnaque, c’est une méthode peu scrupuleuse certes, mais légal qu'emploie l'entreprise derrière ce pop up.
Il s’agit d’un partenariat entre la SNCF et WebLoyalty qui, en échange d’un abonnement mensuel de 18 euros, vous offre une certaine somme d’argent. L'entreprise offre ainsi des avantages et des réductions vers d’autres sites pour vous faire souscrire à leur offre. Le modèle économique repose ainsi sur le fait que vous oublierez de vous désabonner et finirez par payer plus que ce que vous avez récupéré à la suite de l’achat de votre billet.
Pour une personne habituée d'Internet, soit vous ignorez cette annonce, soit vous vous désabonnez à temps. Mais pour beaucoup de personnes, Internet est un outil complexe. WebLoyalty profite ainsi de cela pour faire souscrire un service que ces personnes n'utilisent jamais en vantant la possibilité d'économiser jusqu’à 6000 euros par an. Sauf que tout le monde ne voit pas forcément le problème derrière cette entreprise
Pour une fois qu’on pouvait récupérer des sous
— #PayUsMore #SilentQuitting 🐢 I am a WOMAN ! (@pitchan111) October 17, 2023
La fin du Cashback SNCF
Le 13 juillet dernier, le compte Twitter Signal-Arnaques fait ainsi un long thread très intéressant sur le sujet. Cela met en lumière le problème flagrant qu’est ce popup. Pourtant dénoncé depuis 2015, rien n’y fait.
Vous commandez un billet de train sur le site de la SNCF. Vous vous sentez en sécurité, parce que, bon, c'est quand même le site officiel d'une entreprise publique, hein.
— Signal-Arnaques (@SignalArnaques) July 13, 2023
Et c'est là que les problèmes peuvent commencer... #ThreadSurUnScandale 1/12 pic.twitter.com/BaeUq4KJSI
Puis aujourd’hui nous avons l’excellente nouvelle de voir Clément Beaune, le ministre des Transports se satisfaire d’avoir fait plier la SNCF vers l'arrêt de la collaboration avec WebLoyalty. Dans le même temps, on peut lire dans un communiqué partagé par BFM :
Webloyalty prend acte de la décision de la SNCF de mettre fin à la relation de partenariat qui nous lie. Nous restons très satisfaits de l’ensemble du travail accompli aux côtés de la SNCF depuis janvier 2019 dont l’essence a toujours été en faveur du pouvoir d’achat des Français
Une fin de citation assez ironique quand on sait que beaucoup se rendent compte de payer un abonnement auquel il ne pense jamais avoir souscrit depuis des mois, pour économiser 21 euros…
Difficile de voir comment l’État n’a pas encore légiféré sur le sujet, car on s'apparente de près à de la publicité cachée tout de même. Sans oublier que la SNCF est loin d’être le seul site français à faire appel à Webloyalty. On peut ainsi citer la FNAC ou Cdiscount, qui, on l'espère, reverront aussi leur partenariat avec l'entreprise. C’est un problème global qui doit être arrêté maintenant. De trop nombreuses personnes se font avoir sans même s’en rendre compte. À voir maintenant si cela soulève un mouvement général pour les entreprises qui font appel à ce service de cashback.