Ces dernières années, difficile de ne pas passer à côté de jeux aux composantes des jeux de rôle : barres d'expérience, classes, montée de niveau ou encore arbres de talents... Ils se font rares et c'est dramatique selon Todd Howard, le producteur de Starfield.
"Le genre lui-même s'est fondu dans le tout"
Depuis plusieurs années maintenant, professionnels et amateurs du jeu vidéo regardent avec passion la compétition qui agite la sphère vidéoludique : la course au GOTY. Pas plus tard que l’an dernier, la bataille fut rude entre God of War : Ragnarok et Elden Ring. C’est finalement le second, alors dernier-né de FromSoftware avant la sortie d’Armored Core VI cette année, qui l’a emporté. Des joutes qui devraient s’intensifier dans le futur mais dans une autre catégorie : celle du jeu de rôle. La preuve cette année avec la concurrence féroce qui règne déjà : Baldur’s Gate 3, Diablo 4, l’extension Phantom Liberty ou encore Starfield.
À ce sujet, c’est son producteur en chef Todd Howard qui en parle. Lors d’une interview à deux voix avec le CEO d’Insomniac Games (Ratchet & Clank, Marvel’s Spider-Man) Ted Price, il constate la forte émergence de RPG ou de jeux à la composante RPG et si le noyau du genre et les attentes des joueurs avaient changé.
Oui, je pense que c'est dramatique. Je pense que le genre lui-même s'est fondu dans tout. Je ne peux pas regarder un jeu sans XP et sans montée en niveau. Vous pouvez choisir n'importe quel jeu. Cela s'est en quelque sorte infiltré."
Difficile de lui donner tort quand on voit même de grosses licences incorporer des arbres de talents ou une espèce de système de classes dans leur jeu. L’exemple le plus populaire à ce jour reste Assassin’s Creed avec Origins, Odyssey et Valhalla, bien qu’Ubisoft fasse un retour aux sources avec la sortie de Mirage cette semaine. On peut également penser à God of War qui a profité de son soft reboot pour délaisser son style beat’em up et se tourner vers une série plus narrative. À l’inverse, c’est la série des Paper Mario qui avec Sticker Stars abandonne la montée de niveau et les points d’expérience à la fin des combats.
"J'aime ce genre parce qu'il peut être tout et n'importe quoi"
Avec les années qui passent, il est donc devenu difficile de donner une définition claire et concise du RPG. Mais c’est peut-être par son caractère polymorphe qu’il se définit. C’est en tout cas ce que pense Todd Howard, toujours lui, interrogé sur le sujet :
Qu'est-ce qui fait un vrai jeu de rôle ? Je pense que si vous êtes un fan de RPG à l'ancienne, vous aurez votre propre liste de règles. J'aime ce genre parce qu'il peut être tout et n'importe quoi. Il peut y avoir de l'action, il peut y avoir ceci, il peut y avoir d'autres types de jeux. Un jeu de course peut se transformer en RPG, je ne sais pas.
Pour conclure, il prend l’exemple de Starfield en le décrivant comme un “mélange de genres”. Il met l’accent sur la philosophie de développement de Bethesda, qui essaie de rendre chaque chose importante :
Nous essayons de rester fidèles à ce que nous sommes en termes de ce que nous voulons voir dans un jeu. Nous mélangeons les genres. Nous avons également créé un jeu de tir spatial. S'agit-il d'un RPG ? Oui et non. Comment apporter les éléments qui nous semblent importants dans un RPG, un jeu de rôle ? Comment cette chose remplit-elle un rôle ? Comment puis-je me l'approprier ? Comment puis-je le développer au fil du temps et l'améliorer pour le rendre encore plus personnel ?
Selon Todd Howard, un jeu de rôle c’est avant tout une aventure personnelle plus que telle ou telle interaction. Une histoire donc de développement sur le long-terme, d’autant que c’est de cette manière selon que doit être joué Starfield.