Les années passent et les calendriers défilent. Comme chaque automne, de nombreuses séries animées attendues continuent leur diffusion. C’est par exemple le cas pour Spy Family et Goblin Slayer avec leur saison 2 ou encore Dr Stone et Tokyo Revengers. Il y a aussi la conclusion de l’Attaque des Titans qui est plus que désirée. Mais il ne faut pas oublier les premières adaptations de mangas populaires, comme celle de Frieren.
Soyez sans craintes, cet article consacré à Frieren est dénué de spoiler. Parfait pour ceux qui veulent aborder le manga ou la série animée dans les meilleures conditions.
Sommaire
- Frieren : un anime par des vétérans de l'industrie
- Un univers fantastique pour parler de voyage philosophique
- Le voyage d'une immortelle pour l'humanité
Frieren : un anime par des vétérans de l'industrie
En cette fin d’année 2023, il est probable que le dernier épisode de l’Attaque des Titans occulte le reste des animés japonais. Pourtant, il y a de quoi faire pour les curieux en ces trois derniers mois de l’année. Outre la suite de série à succès (Tokyo Revengers, Dr Stone, Spy Family, The Rising of the Shield Hero…), de nouvelles adaptations viennent saupoudrer le planning. Par exemple, c’est l’adaptation du manga Pluto de Naoki Urasawa (20th Century Boys, Monster…) qui arrive en exclusivité sur Netflix. C’est aussi une première saison qui arrive pour Les Carnets de l’Apothicaire, Undead Unluck , Shangri-La Frontier ou encore Overtake (la série de F4).
Bien sûr, c’est sans mentionner Frieren, dont on va parler en longueur dans cet article. La série animée est l’adaptation du manga du même nom, scénarisé par Yamada Kanehito et Tsukasa Abe. Elle est portée à l’écran par le réalisateur Keiichirou Saitou. Ce dernier a notamment travaillé sur l’opening d’Oshi no Ko (le meilleur anime de l’année selon nous) mais a surtout œuvré en tant que réalisateur sur Bocchi the Rock ainsi qu’en tant qu’animateur-clé sur Wonder Egg Priority et Sonny Boy. C’est Tomohiro Suzuki que l’on retrouve derrière le script de Frieren (One Punch Man) tandis que c’est Reiko Nagasawa qui gère le char-design (Sonny Boy, mais aussi Takt op. Destiny ou encore Carole & Tuesday).
De manière générale, le staff dédié à cette transposition sur petit écran de Frieren est issu du studio Madhouse. Ce dernier a été fondé par Masao Maruyama, qui a fondé en 2011 les studios MAPPA. Ces derniers sont sous le feu des projecteurs puisqu’on leur doit de nombreux projets populaires : la saison 4 de l’Attaque des Titans, la saison 2 de Vinland Saga, Chainsaw Man ou encore la saison 2 de Jujutsu Kaisen qui est actuellement en cours de diffusion. Pour en revenir à Madhouse, le studio est surtout connu pour son adaptation de la première saison de One Punch Man ou son travail sur la série animée Hunter x Hunter. Plus récemment, on lui doit sans surprise les animes Takt op. Destiny ; Sonny Boy. Enfin, il a aussi géré les adaptations à l'écran de Chihayafuru et d'Overlord.
- Réalisateur : Keiichirou Saitou (Oshi no Ko ; Bocchi the Rock ; Wonder Egg Priority ; Sonny Boy)
- Scénariste : Tomohiro Suzuki (One Punch Man)
- Design des personnages : Reiko Nagasawa (Sonny Boy, Takt op. Destiny ; Carole & Tuesday)
- Voix principales : Atsumi Tanezaki pour Frieren (Anya Forger dans Spy Family ; Hiroki Touchi pour Heiter (Maine dans Cyberpunk : Edgerunners ; Maki Shijo pour Fern (Maki Shijo dans Kaguya-sama : Love is War ou Ichigo dans Darling in the FranXX ; Nobuhiko Okamoto pour Himmel (Bakugo dans My Hero Academia)
- Studios : MADHOUSE (One Punch Man ; Hunter x Hunter)
- Producteurs : Shogakukan ; Toho
- Opening : Yoasobi
- Ending : milet
Un univers fantastique pour parler de voyage philosophique
S’il s’inscrit dans le genre de l’héroïc-fantasy comme de nombreux mangas avant lui, Frieren essaie de porter un regard neuf sur celui-ci. Au début de l’œuvre, on s’intéresse à un groupe d’aventuriers classique (le nain guerrier, le prêtre, le héros et l’elfe magicienne) revenant triomphant dans la capitale après leur victoire sur le Roi-démon. Sur le papier, l’aventure épique est donc terminée. Lorsqu’elle retrouve ses compagnons de voyage, tous ont vieilli. C’est alors qu’elle se rend compte qu’elle ne sait finalement rien d’eux malgré le temps passé ensemble.
On suit alors le cheminement intérieur de Frieren à l’aube de ce petit déclic. Si l’elfe continue à rechercher tout un tas de sorts, dont certains à l’utilité discutable, elle essaie de se sociabiliser. Du moins, elle assume ne pas s’intéresser aux gens mais s’en veut tout de même de ne pas les connaître. De manière générale, elle n’arrive pas à comprendre les sentiments de son entourage. Elle s’efforce tout de même de s’intéresser aux individus qu’elle fréquente.
Frieren pose donc les questions suivantes : qu’est-ce que l’empathie et comment faire pour en avoir ? Qu’est-ce qui témoigne de mon intérêt pour mes compagnons ?. Est-ce par les souvenirs que j’arrive à créer ou par autre chose ? Une thématique intéressante qui est posée à travers ce premier épisode de deux heures, d’autant que sa fin donne envie. On veut participer au périple intérieur auquel est confronté Fieren qui, en cherchant à s’intéresser aux autres, devrait surtout en apprendre plus sur elle-même.
Le voyage d'une immortelle pour l'humanité
Comme suggéré à travers ces lignes, Frieren a donc un propos philosophique. Il promet de s’intéresser à la définition de l’amitié mais aussi à la question de “Comment vivre sa vie ?”. Le personnage principal étant un elfe, il a une longévité bien supérieure à celle de ses compagnons humains qu’elle voit dépérir au fil du temps. On pourrait joliment résumer Frieren à un voyage d’une immortelle pour l’humanité. Bien qu’il soit ancré dans un univers d’heroic-fantasy, le manga (et par conséquent son adaptation) ne met pas en avant des combats épiques ou des affrontements plein de magie.
Le rythme de Frieren est assez lent. Il prend le temps de construire son personnage et s’y intéresse à plusieurs reprises via les échanges qu’il a avec son entourage. Dans ce sens, il ne faut pas tant en attendre de l’animation puisque l’action est mise au second plan. À l’inverse, le doublage japonais est de qualité et l’on a aucune peine à croire les sentiments communiqués par les personnages. La bande-originale illustre également bien l’aura que veut dégager sa série : quelque chose de tranquille et de reposant, comme si le premier pas de ce voyage philosophique était déjà en soi une réussite.
En résumé, Frieren arrive à accrocher le spectateur à la fin des deux heures de visionnage. Le postulat de l’adaptation est clair. Cette dernière veut traiter des thématiques sur l’amitié, la vie humaine et l’empathie d’une manière nouvelle : c’est à travers le regard d’une elfe en apparence égocentrée que le lecteur pourra en apprendre plus. Et on a hâte de l’accompagner dans son voyage.
Ce premier épisode de deux heures est disponible en simulcast sur le site Crunchyroll.