En décembre 1997, le public américain découvre Titanic, le nouveau chef-d’œuvre de James Cameron. Au box-office comme à l’écran, le long-métrage propose un raz de marée qui donnera lieu à l’une des plus grandes réussites du septième art. Enfin, pendant un certain temps ! Au bout de quinze semaines, un concurrent sorti de nulle part est venu ébréché cet insolent carton cinématographique. Dommage pour lui, la success story a été aussi rapide que le naufrage de l’emblématique paquebot.
Une expédition dans l’espace plus forte qu’un voyage sur l’eau
Actuellement au Panthéon des films avec un score totalement stratosphérique au box-office mondial, Titanic de James Cameron n’est pas qu’un coup de chance dans la filmographie du cinéaste. Autant avant qu’après, le réalisateur canadien a toujours semblé manier une recette qui faisait mouche. Néanmoins, et à défaut d’être coulé, Titanic a malgré tout été touché lors de sa période d’exploitation. Sans crier gare, un long-métrage lui a fait de l’ombre en 1998… avant de subir une véritable dégringolade et de finir sa course aux billets verts dans les abysses du cinéma. Sur le papier, Perdus dans l’espace avait fière allure mais les spectateurs ont vite compris la supercherie.
Véritable série de science-fiction culte des années 60, Perdus dans l’espace avait mis toutes les chances de son côté avec un budget très conséquent de 80 millions de dollars et une pelletée de visages mondialements connus tels que Matt LeBlanc (Friends), Gary Oldman (Dracula) ou encore Heather Graham (Twin Peaks). En soi, tous les ingrédients pour un film ambitieux à même de taper dans l'œil du spectateur, et cette recette a fait mouche. Du moins, pendant une petite semaine… Lors de son premier week-end d’exploitation, le film a réalisé 20 154 919 de dollars de recettes, surclassant Titanic de presque dix millions de dollars et mettant fin à quinze semaines d’hégémonie au box office.
Perdus dans l’espace… et dans les souvenirs des fans de cinéma
Le souci du long-métrage Perdus dans l’espace, c’est qu’il a rapidement été rattrapé par la mauvaise presse dont il a été la cible : la critique ne l’a pas épargné, tandis que les spectateurs lui ont réservé un accueil tout aussi mitigé. Résultat des courses, le film de Stephen Hopkins ne progresse plus et accuse, au final, des millions de dollars de pertes puisqu’il termine sa course à un total de 136 millions de recettes. Au-delà d’un constat d’échec, c’est une douche froide pour le long-métrage qui envisageait déjà le développement d’une franchise. Toutefois, ce loupé n’a pas totalement condamné le nom de « Perdus dans l’espace ».
Vingt ans après cette tentative infructueuse, Netflix redonne un coup de jeune à Perdus dans l’espace à travers une série qui s’est étalée sur trois saisons. Contrairement à la relance avortée de John Woo en 2004, le programme Netflix a, lui, réussi à construire son récit mais de manière beaucoup trop inégale, divisant la critique et les spectateurs. Dans l’ensemble, la série est parvenue à trouver son public et même à s’offrir une dernière salve d’épisodes conclusifs qui lui a permis de se clôturer sur une bonne note. Malgré tout, la série n’a pas résisté au poids de son héritage des années 60 et n’a pas décroché les avis dithyrambiques et les lettres de noblesse à laquelle elle aspirait. Quoi qu'il en soit, « Perdus dans l'espace » pourra toujours se consoler grâce à ce haut fait : tout le monde n'a pas réussi à détrôner Titanic, même l'espace d'un instant.