Le bonus écologique va drastiquement changer en 2024

Dans l’hexagone, le secteur de l'automobile s'apprête à connaître une révolution majeure à partir de janvier 2024 avec le lancement du tout nouveau bonus écologique vert. Le gouvernement français a récemment dévoilé les détails de ce programme visant à encourager l'achat de voitures électriques tout en mettant l'accent sur leur impact environnemental global. Jusqu'à présent, les acheteurs de véhicules électriques bénéficiaient d'une prime de 5000 euros (7000 euros pour les ménages à faibles revenus) sans prendre en considération les émissions de CO2 du véhicule sur l'ensemble de son cycle de vie. Cependant, cette approche a été critiquée pour son incapacité à tenir compte de l'empreinte environnementale complète des véhicules électriques, de la fabrication à leur utilisation sur la route, et va donc changer.

En effet, en réponse à ces préoccupations, le gouvernement français a annoncé la mise en place d'un nouveau système de notation environnementale pour chaque modèle de véhicule électrique vendu en France ; et c’est cette notation qui déterminera l'éligibilité au bonus écologique. Les détails complets des critères environnementaux seront publiés dans un décret et un arrêté au Journal Officiel, prévus pour mardi prochain, tandis que la liste des véhicules éligibles sera dévoilée mi-décembre. Cette liste sera élaborée par l'Agence de la Transition Écologique (Ademe) selon une méthodologie très rigoureuse.

Un nouveau bonus écologique qui va faire mal à certains constructeurs

Le score environnemental d'un véhicule sera calculé en tenant compte de plusieurs étapes de son cycle de vie. Cela inclut les matériaux utilisés dans sa production, ainsi que l'impact environnemental lié à son assemblage, y compris sa consommation énergétique, et ses batteries – en prenant en compte leur poids et leur transport. À noter que la logistique sera également examinée. Les voitures devront obtenir un score minimal de 60 sur 80 pour être éligibles au bonus écologique. Et bien que les constructeurs chinois ne soient pas directement visés par cette nouvelle politique, leurs véhicules pourraient être considérablement désavantagés, ce qui pourrait entraîner une augmentation des prix de ces véhicules et ainsi réduire l'écart de prix avec les véhicules européens.

Crédit photo : Michael Marais (Unsplash)

De plus, vous n’êtes pas sans savoir qu’une enquête sur les subventions du gouvernement chinois à son industrie automobile a été ouverte par l’Union Européenne. Pour revenir du côté de la France, le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher ont tous les deux souligné l’importance de ce nouveau bonus écologique vert. Le premier a expliqué que « grâce à cette réforme, nous allons cesser de subventionner les véhicules électriques ayant une empreinte carbone élevée », et que nous allons, par conséquent, pouvoir « favoriser les véhicules dont la production génère le moins de CO2. ». De son côté, Agnès Pannier-Runacher a mis en avant le fait qu’en « introduisant un critère environnemental pour le bonus écologique, nous offrons un avantage aux entreprises françaises et européennes qui s'efforcent de réduire leur empreinte environnementale. »

Reste maintenant plus qu’à savoir comment la liste des véhicules éligibles de l'Agence de la Transition Écologique s’articulera, sachant que certains constructeurs pourraient voir une partie de leurs véhicules ne plus bénéficier du bonus écologique. En effet, les marques non chinoises qui produisent certains de leurs véhicules en Chine, comme Tesla, Renault ou encore BMW pourraient avoir une mauvaise surprise à la mi-décembre.