Quibi, une nouvelle plateforme de streaming qui a fait parler d’elle pendant le confinement, a mis la clé sous la porte au bout de seulement quelques mois ! On vous explique tout ça.
Quibi avait une idée qui se défend : proposer un contenu de streaming court et bref, à la verticale comme à l’horizontale, pour copier le modèle TikTok ou Instagram. Il est de séries découpées en chapitre de 10 min maximum. Tout partait bien ! Le projet a eu la "chance" de se lancer pendant le confinement, un moment où tout le contenu en ligne explose (Twitch, Netflix, Youtube, etc.). Le projet a en plus des bases solides, à sa tête, on retrouve Jeffrey Katzenberg, ancien président de Walt Disney Pictures et actuellement co-fondateur et CEO de DreamWorks. Un homme donc qui connaît le milieu du divertissement. Le projet avait des partenariats attendus avec d’autres grands noms du milieu, comme Steven Spielberg. Plus encore, c’est 1.75 milliard de dollars qui sont rassemblés pour le projet ! À son lancement, l’application est dans le top 10 des téléchargements sur iOS et Android. Malheureusement, les bonnes nouvelles s’arrêtent-là. À la fin de l'année, la plateforme rassemble 1.5 million d’utilisateurs contre 7 millions attendus. À titre de comparaison, Netflix compte 200 millions d’utilisateurs actuellement.
Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Au premier abord, on peut penser que l’idée n’était pas suffisamment exploitable, mais les experts parlent plutôt de deux autres facteurs. Le premier est purement économique, c’est l’éclatement de la bulle du marché auquel était rattaché le projet, autrement dit une simple régulation du marché. Plus précisément, le covid a fortement conforté les investisseurs à miser sur la technologie et le online. Aussi, la logique financière incite ces derniers à miser sur du non-côté, c'est-à-dire des start-up et des projets naissants, pour une diversification. En d’autres termes, on ne met pas tous ses œufs dans le même panier. À cela, on peut ajouter la réputation des personnes à l’origine de la plateforme qui ont sûrement trop mis en confiance les investisseurs. Cela a mené à un autre problème : la levée de fonds excessive de 1.75 milliard, une stratégie de développement de l'entreprise qui a préféré voir grand très vite plutôt que de procéder étape par étape.
Qu’est ce que ça implique ?
C’est plutôt mauvais signe pour tous les prochains nouveaux venus sur le marché du streaming, les investisseurs seront forcément plus frileux. Un cercle vicieux puisque cela va aussi renforcer la situation de monopole de la trinité qui préside actuellement : Netflix, Prime Video et Disney+. Pour beaucoup de plus petites plateformes, la meilleure alternative reste la fusion avec les dominants. On l’a vu avec Paramount+ qui, après des débuts difficiles, a fusionné avec Showtime et s’est associé à Prime Video. On peut le remarquer aussi avec le trio des plateformes d’anime, Wakanim a finalement fusionné avec Crunchyroll pour concurrencer ADN. Bien que, certaines petites plateformes arrivent à survivre en proposant des contenus plus spécialisés comme Shadowz avec l’horreur.