L’intelligence artificielle prend une place de plus en plus importante dans notre quotidien. Il n’est d’ailleurs pas rare de poser des questions à ChatGPT. Seulement, cela consomme beaucoup d’eau et commence d’ailleurs à inquiéter les villes où se trouvent les datacenters.
L’intelligence artificielle coûte cher… en eau
L’intelligence artificielle ne cesse d’évoluer, se révélant toujours plus poussée. De même, nous avons tendance à y recourir de plus en plus régulièrement. Seulement, cette technologie engendre déjà de multiples impacts négatifs. En plus de menacer de nombreux emplois et de pouvoir être employée à des fins malveillantes, les IA causent un autre souci généralement méconnu : leur importante consommation en eau, une ressource pourtant limitée et précieuse.
Et pour cause, les IA génèrent beaucoup de chaleur lors de leurs calculs intensifs. Pour éviter la surchauffe des serveurs, les centres de données qui hébergent ces IA doivent être constamment refroidis, souvent à l'aide de systèmes de refroidissement à eau. Ces derniers nécessitent d'importantes quantités d'eau pour maintenir des températures adéquates.
Les IA sont également gourmandes en énergie électrique, ce qui peut indirectement contribuer à la consommation d'eau. Les centrales électriques, qu'elles soient thermiques, nucléaires ou hydrauliques, utilisent souvent de l'eau pour la production d'électricité. Ainsi, une augmentation de la demande en électricité due aux IA peut entraîner une utilisation accrue de l'eau.
C’est tout particulièrement le cas pour ChatGPT. Pour faire tourner cette IA, Microsoft consomme une quantité considérable d'eau afin de refroidir les centres de données abritant ChatGPT dans l'Iowa, aux États-Unis. Un État déjà touché par la sécheresse, ce qui aggrave la situation déjà compliquée d’approvisionnement en eau.
Une consommation en eau, qui pourrait devenir problématique…
Les datacenters commencent d’ailleurs à inquiéter les collectivités locales où ils sont implantés. C’est le cas pour Des Moines dans l’Iowa, qui a été choisi pour accueillir un centre de données consacré à la formation des LLM D’OpeinAI. Pour son fonctionnement, Microsoft a pompé 34,5 millions de litres d’eau en 2022. Cela représente 6% des capacités hydriques de la ville. Suite à ça, la municipalité a refusé d’accueillir d’autres projets similaires.
Récemment, un groupe de chercheurs a entrepris de quantifier cette problématique. Selon une étude menée par Shaolei Ren, chercheur à l'Université de Californie, ChatGPT consomme approximativement un litre d'eau pour 10 à 100 requêtes auxquelles il répond. Cette fourchette varie en fonction de divers facteurs, comme le climat, les étés de l'Iowa étant loin d'être idéaux pour un refroidissement efficace.
L'estimation des chercheurs inclut également la consommation indirecte d'eau que les entreprises négligent parfois, comme celle nécessaire pour refroidir les centrales électriques alimentant les centres de données. Cette utilisation des ressources liées à ChatGPT reste largement méconnue du grand public, ce qui entrave toute tentative de préservation de ces précieuses ressources.
Pourtant, les données révèlent une réalité inquiétante. Le dernier rapport environnemental de Microsoft indique une augmentation de 34 % de sa consommation d'eau à l'échelle mondiale entre 2021 et 2022. Une hausse attribuable en grande partie à son fort investissement dans l'IA générative et à son partenariat avec OpenAI. Cela équivaut à 2 500 piscines olympiques remplies d'eau.
Seulement, ce problème ne concerne pas que OpenAI et Microsoft. Google a également signalé une augmentation de 20 % de sa consommation d'eau pendant la même période, en grande partie due à ses travaux dans le domaine de l'intelligence artificielle. Cette tendance met en évidence une préoccupation majeure concernant l'impact environnemental de l'IA à l'échelle mondiale.