Un record d’audience pour le GP Explorer 2 et un incident qui a mis le feu aux poudres

Après le véritable carton d’audience qu’a été la première édition du Grand Prix Explorer, il paraissait presque évident que le plus grand YouTubeur de France allait réitérer l’initiative. Pendant quelques mois, la question revenait sans cesse jusqu’à ce que Squeezie officialise la tenue de cette deuxième course : plus de spectateurs, un casting de revanchards et de néophytes et une multitude de surprises pour égayer cette journée spéciale sous le signe d’une rencontre improbable entre le milieu des créateurs de contenu et celui du sport automobile. Squeezie et les vingt-trois autres concurrents, s’élançant sur l’asphalte dans l’idée de succéder à Sylvain Lévy de la chaîne YouTube Vilebrequin, étaient attendus au tournant, mais c’est finalement l’influenceuse Manon Lanza, passionnée de sport et fondatrice du site Allonsrider, qui a souffert des comportements de certains lors de l’événement francophone Twitch de l’année.

L’an dernier, tandis que le nombre de viewers ne cessait de s’accroître au fil de la course automobile la plus attendue de la scène Twitch, l’ambitieux projet de Squeezie – consistant à faire piloter des F4 à une multitude d’influenceurs et de créateurs de contenu –, avait également eu le droit à quelques rebondissements. À l’image, par exemple, de l’accident de Joyca et l’accrochage dans la dernière ligne droite entre le streameur Xari et Pierre Chabrier (l’autre visage de la chaîne Vilebrequin), alors que le million de spectateurs venait d’être atteint. Sur le coup, bon nombre de viewers ont ironisé et réagi, de manière bon enfant, à cette embardée. Ici, c’est l’inverse qui s’est produit : l’accrochage est arrivé relativement vite et le sexisme et la misogynie ont vite remplacé l’humour potache de l'année dernière.

Un évènement qui a changé toute la course et l’ambiance autour du GP Explorer sur les réseaux sociaux

Dans les faits, la collision de l’an passé et celle de cette édition 2022 ont des points communs. Par exemple, toutes deux ont rebattu les cartes de la course et ont conduit à l’abandon de deux participants. La seule différence, source de vives réactions, c’est que le responsable de l’accident n’était pas un pilote, mais une pilote. Lorsque l’on comptabilise plus d’1,3 millions de spectateurs sur Twitch, ça peut vite dégénérer, et c’est malheureusement ce qui s’est passé. Sur la piste, l’agressivité au volant peut payer. Sylvain du duo Vilebrequin l’a prouvé en s’engouffrant rapidement entre Depielo et Étienne Moustache, respectivement à la première et deuxième position lors du top départ. Mais, pour Manon Lanza, ça ne s’est pas passé de la même façon. Voulant prendre de vitesse certains de ses proches concurrents, l’influenceuse a attaqué son virage de l’intérieur… et percuté la F4 de Maxime Biaggi, co-présentateur de l’émission Zen diffusée sur Twitch.

Sur les réseaux sociaux et dans le chat de l’évènement, on s’est émus de tout un tas de choses: de l’arrêt brutal de la course pour les deux participants, de la prise en charge médicale de Manon (dont les nouvelles rassurantes sur son état de santé se feront longtemps attendre), de la diminution de temps de course de moitié en raison d’une circulation sous drapeau jaune puis rouge et, tristement, du fait qu’une femme serait à l'origine de l'accident. Très vite, certains internautes ont exprimé avec véhémence leur ressenti, n’hésitant pas à utiliser tout un tas de formulations misogynes et sexistes tandis que l’un des hosts, en l'occurrence Kameto, appelait à l’apaisement et, surtout, à l’arrêt du harcèlement qui se mettait en place. Malgré les recommandations, l’espace de discussion sur la chaîne de Squeezie a vite été modéré en passant à un mode que l’on appelle « emote only ». Pas grave pour les plus piqués au vif : le ciblage sexiste s’est alors, comme bien souvent, déporté sur le réseau social X (anciennement Twitter).

Un harcèlement qui déborde

Certes, Manon Lanza a pris un risque et les conditions de l’accrochage entre ce qui s’est passé et celui de l’an dernier diffèrent. Mais était-ce une raison pour s'en prendre directement à elle et de manière si virulente ? C’est une réalité, dans le sport automobile, les faits de course peuvent parfois changer la physionomie d’une compétition, qu’ils soient issus d’une action risquée, d’une mauvaise appréciation ou d’un effet boule de neige. Toujours est-il que cet incident a vite (et grandement) entaché l’aspect convivial et rassembleur du Grand Prix Explorer. Une fois le live coupé, quelques participants ont pris la défense de l’influenceuse (ou ont appuyé les réactions de leurs partenaires) pour condamner le déferlement de haine qui s’abattait sur celle-ci.

Véritable pagaille sur les réseaux sociaux, Anastasia Lopes, plus connue sous le pseudonyme AnaOnAir et, accessoirement, co-équipière de Maxime Biaggi au sein de l’écurie LeMouv’, a également fait les frais des réactions de certains qui, comme le laisse entendre son message, l’ont confondu avec Manon ou en ont profité pour proférer toute sorte de remarques désobligeantes. Quoi qu’il en soit, pour certains, il a paru plus évident de tomber sur une seule personne que d’applaudir les performances de certaines participantes (Maghla (19e), Horty (20e), Baghera (17e), Kaatsup (10e) ou encore Ana (5e)) qui ont, en plus d’avoir réalisé de solides qualifications, ont tenu bon pendant les 15 tours du circuit Bugatti.