Attention, Ubisoft a été clair. Assassin's Creed Mirage ne sera pas un jeu à la Origins ! Oubliez les mondes ouverts gigantesques et les aventures à rallonge. L’idée est de revenir aux sources avec un jeu plus linéaire, plus court mais avec plus de parkour, de discrétion et d’assassinat.

En fait le but c’est de permettre aux fans de retrouver l’expérience des premiers AC. De retrouver le Moyen-Orient, la lame secrète, le crédo et tout ce qui va avec.

Mais à trop vouloir se la jouer à l’ancienne, Mirage ne risque-t-il pas d’avoir des airs de simple remake ? Et bien on y a un peu joué et on peut vous dire que vous risquez d’être très surpris !

Scénario

Qui dit nouvel AC, dit nouvel assassin. Enfin nouveau… Le protagoniste de Mirage est un personnage déjà connu des joueurs de Valhalla. Vous allez en effet incarner Basim Ibn Ishaq, mais plus jeune.

Mirage se déroule en effet quelques années avant les aventures d’Eivor et l’idée est de suivre l’évolution de Basim, de jeune voleur sans un sou (mais qui n'a rien à voir avec Aladdin) à maître Assassin, avec tous les échelons, les questionnements et missions que cela implique. L’occasion de replonger complètement dans les rites et l’ambiance de cette confrérie secrète, alors connue sous le nom de Ceux que l’on ne voit pas.

En plus de ça, Basim fait face à un conflit interne. Il ne sait pas qui il est vraiment, se pose des dizaines de questions et forcément, ce ne sera pas tous les jours faciles pour lui. Surtout que tous ces changements, ben ils s’inscrivent dans une grande Histoire au moins aussi complexe.

Mirage a choisi comme terrain de jeu la ville de Bagdad au IXe siècle. Et on est bien loin du Bagdad désertique et déprimant des FPS. A cette époque, Bagdad fait partie des rares villes ayant plus d’un million d’habitants. C’est surtout la capitale des Abbassides, dynastie qui a permis au monde arabe de rentrer dans un véritable âge d’or. Mais tout n’y est pas beau et rose.

La ville ronde va peu à peu sombrer dans la tourmente. Heurts avec la population, conflits entre les plus riches et les plus pauvres, débuts de révolution… C’est ça, le contexte de Mirage.

Et forcément, les développeurs vont venir rajouter à tout ça le conflit opposant Ceux que l’on ne voit pas à l’Ordre des Anciens, autrement dit entre les Assassins et les Templiers.

Bagdad

Le souvenir indélébile que nous a laissé notre session de jeu, c’est sans hésitation la splendeur de la ville de Bagdad. C’est coloré, détaillé, animé, segmenté… La découverte de la ville est un plaisir de tous les instants et de tous les sens. Bagdad se voit, s’entend… Il y a de la musique, des marchands qui crient, des gens très différents, des langues bien différentes, des animaux (et oui you can pet the cat), des enfants qui jouent, des vendeurs de tapis… Il y a de la vie, des interactions avec Basim et c’est un réel plaisir.

Mention spéciale à la zone du bazar qui est particulièrement bien réussie. On s’y croit réellement et on a déjà hâte de pouvoir s’y perdre à nouveau.

Les devs avaient raison : Bagdad est le terrain de jeu parfait pour un Assassin. Avec ses rues étroites, ses toits plats et ses échafaudages, le parkour est plaisant à souhait dans Mirage. Niveau sensation, on est à mi-chemin entre la fluidité d’un Unity et la nostalgie du premier opus. Ajoutez à ça le filtre bleu qui permet de retrouver l’ambiance d’AC 1 et vous obtenez un véritable bon goût de retrouvailles. Mais entre nous, il serait bien dommage de garder ce filtre et de passer à côté des couleurs somptueuses de Bagdad.

Notez que Mirage ne va pas se limiter à la ville ronde. Lors de notre session de jeu, on a notamment pu découvrir la base de Ceux que l’on ne voit pas au pied de la fameuse forteresse Alamut. Une ambiance à part qui permet de diversifier un peu le tout et qui appuie un peu plus l’envie de revenir aux sources.

Retour aux sources

Mirage, c’est ouvertement une lettre d’amour aux premiers AC. Ça sent le travail de fans pour des fans et ça sent bon ! Et qui dit retour aux sources, dit retour aux trois fondamentaux : le parkour, l’assassinat et la discrétion. Clairement, tout est mis en œuvre pour pousser les joueurs à respecter ce crédo. Se fondre dans la foule, assassiner ses cibles, s’offrir l’aide de groupes de personnes, remplir les objectifs tout en discrétion des missions Black Box, utiliser des outils, écouter discrètement les conversations de gens importants… Tout plein de mécaniques font leur retour directement dans ce but.

Forcément, vous faire remarquer ne sera donc pas une partie de plaisir. Plus votre niveau de notoriété est haut, plus l’ambiance devient stressante. La musique change, les passants vous crient après… Contrairement à un GTA, vous allez tout donner pour la faire baisser.

Au global, on retrouve un peu de chaque AC en Mirage. À l’ancienne, on retrouve le codex (qui remplace malheureusement le Discovery Tour), les bureaux et tout ce que nous avons dit précédemment. Et des derniers jeux, on retrouve la monture, l’aigle, l’interface ou encore les bonus de tenue. Ça donne un ensemble plutôt cohérent qui fait de Mirage un jeu plus intéressant qu’un simple remake qui ne dit pas son nom.

Un jeu à part

Et oui, si Mirage puise beaucoup chez ses cousins, il a sa propre identité et donc ses propres mécaniques. On avait d’ailleurs déjà pu découvrir l’Assassin Focus, une compétence permettant à Basim d’assassiner à la chaîne. Cette dernière est complètement optionnelle, mais peut réellement permettre de vous extirper de situations compliquées. C’est aussi facile d’utilisation que malin !

Mirage a également totalement repensé l’interface de quêtes. Cette dernière ressemble plutôt à un grand panneau d’enquêteur sur lequel on rajoute petit à petit des nouveaux indices ou des choses à faire. Et ce n’est pas pour rien ! L’investigation fait partie intégrante du gameplay de Mirage. Ce sera à vous de trouver les infos nécessaires à la réussite de votre mission. Vous pourrez aborder cette recherche de différentes façons. Mais a priori il ne faut pas s’attendre à une grande liberté non plus, malheureusement.

Mais ce n’est pas tout ! Il y a plein de petites choses qui sont propres à Mirage. La teinture des costumes, le système de factions et leurs token qui vous permettront un certain nombre de choses, l’amélioration des outils, mais aussi un nouveau système de combat, limité comme à l’ancienne mais plus fluide et agréable.

Et puis il y a beaucoup de choses à faire à Bagdad et ses environs. Les contrats, les récits de Bagdad, les objets à voler, les sites historiques… Les complétionnistes vont en avoir pour leur argent, sans pour autant devoir se couper du monde pendant des mois comme pour les derniers AC. C’est l’avantage de se limiter à une ville… ou presque.

Nous n’avons malheureusement pas pu les voir de nos propres yeux au cours de notre session de 3 heures, mais il y aura des zones plus ouvertes autour de Bagdad. Des zones désertiques ou aux airs d’oasis qui rappelleront aux joueurs les mondes ouverts des derniers opus. Le jeu est donc plus ambitieux qu’on le pensait, même si on sent bien sûr qu’il est de moins grande envergure, surtout du côté technique.

Les PNJ qui vous foncent dedans, le manque de clarté de certaines missions, les visages et la synchro-labiale pas toujours convaincants… Il y a un peu de ça dans Mirage, oui. Mais pas de quoi gâcher cette expérience à la fois nouvelle et au bon goût de nostalgie.

Conclusion

Mirage a largement réussi son pari, et même plus encore !

Le jeu est clairement une lettre d’amour aux premiers AC, un retour aux sources orchestré avec brio. On aime le retour de la lame secrète, on aime la recherche d’infos, on aime planifier ses attaques pour être le plus discret possible… On aime toutes ces choses qui nous rappellent nos sessions de jeu d’antan. Mais on aime aussi la modernité bien pensée et cohérente de certains éléments.

Comme ses ancêtres, Mirage a certes quelques défauts. Mais on les oublie bien vite face à la splendeur de Bagdad. La ville est non seulement magnifique et vivante, mais également le terrain de jeu parfait pour un AC. C’est simple, on a déjà envie de s’y replonger.

Reste à voir ce que les équipes de Bordeaux ont prévu de nous raconter. Mais si le récit de Mirage est à la hauteur de son gameplay, on tient peut-être l’Assassin’s Creed qui mettra tout le monde d’accord. Mais ça, il faudra attendre le 5 octobre pour le savoir !