L'Histoire et le public sont taquins. Certains films en ont fait les frais en ne devenant cultes, et pas toujours pour de bonnes raisons, que des années après leur échec en salles. Souvent, ces films forment le parcours d'acteurs et d'actrices reconnus, qui n'hésitent que rarement à évoquer ces souvenirs même s'ils sont parfois gênants.
Quand Schwarzenegger se parodie lui-même dans un film
Il y a plusieurs semaines de cela, nous vous parlions des débuts de Sylvester Stallone, qui a débuté au cinéma par un film érotique quasiment inconnu. L'acteur, qui avait connu des difficultés, a accepté le premier cachet qui se présentait et ne se doutait pas que la production ressortirait le long-métrage après le succès du premier Rocky. Un souvenir que l'acteur n'aime pas évoquer, mais qui est important dans son parcours, comme tout ce qui l'a jalonné. D'autres acteurs ont aussi dans le C.V. ce "film de la honte", même si tout le monde n'est pas d'accord. C'est notamment le cas d'Arnold Schwarzenegger, star de Terminator et ex-gouverneur de Californie.
Au top de sa carrière dans les années 1980 et 1990, l'acteur a toutefois un problème particulier avec l'un des longs-métrages qui composent sa carrière. Le film dont on va parle est sorti la même année que Jurassic Park, Les Visiteurs, La Liste de Schindler ou encore L'Étrange Noël de Monsieur Jack. Ce film n'est autre que Last Action Hero, qui dispose aujourd'hui d'une très jolie cote de popularité. Réalisé par John McTiernan, Last Action Hero est un film d'action qui parodie le genre avec beaucoup d'humour, lorgnant du côté de la satyre en intégrant un film dans le film. On y suit Danny Madigan, un jeune garçon qui n'hésite pas à sécher les cours pour aller voir les films de Jack Slater, incarné par Arnorld Schwarzenegger. Grâce à un ticket magique offert par le projectionniste, Danny se retrouve DANS le film, aux côtés de son héros.
Un film culte malgré l'échec au box-office
S'il est aujourd'hui culte grâce à son humour et à l'autodérision de "Schwarzy", puisqu'il participe un film qui rit des clichés qu'il a lui-même introduit avec son ami et rival Sylvester Stalonne, Last Action Hero a été un échec aux Etats-Unis. Malgré un budget de 85 millions de dollars, le film n'en récolte que 50 sur le marché domestique. C'est donc un échec à domicile, fort heureusement compensé par le marché international, qui a permis au film d'atteindre les 137 millions de dollars. Cela reste décevant, mais c'est honorable. Ce n'est qu'au cours des années suivantes que Last Action Hero va gagner en popularité, lui offrant une longue carrière et un statut d'oeuvre culte et un documentaire récemment sorti sur Netflix. Interrogé par Entertainment Weekly, Arnold Schwarzenegger a déclaré qu'il avait mal vécu cet échec :
Ça fait mal. Cela vous fait mal. C'est embarrassant. (...) Je ne voulais voir personne pendant une semaine.
James Cameron, qui participe au documentaire en tant que réalisateur de Terminator et Terminator 2, n'a pas été tendre avec l'acteur, déclarant qu'à cette époque, "on aurait dit qu'il pleurait au lit". Il nuance cependant en expliquant que cet échec a été vécu comme une erreur entâchant l'image de l'acteur, et que cela l'avait "vraiment secoué". Le réalisateur n'avait pas laissé tomber l'acteur pour autant puisqu'un an plus tard, Arnold Schwarzenegger était à l'affiche de True Lies, qui avait été un véritable carton et à la réalisation duquel on trouvait James Cameron.