Ça vient d’éclater au grand jour ! Si vous connaissez l’agrégateur de critiques de films et de séries Rotten Tomatoes, vous risquez d’être déçus.
Avant d’aller au cinéma ou avant de louer un film en VOD, il est très courant que de nombreuses personnes se rendent sur un agrégateur de critiques afin de se faire un avis sur l'œuvre avant un potentiel achat. Il s’agit d’une façon pour les internautes de savoir si leur argent sera bien dépensé ou s’il est préférable d’opter pour un autre long-métrage qui leur permettra par exemple de passer une bien meilleure soirée.
Parmi ce genre de site, on trouve notamment Rotten Tomatoes, qui rassemble les critiques et fournit des informations sur une pléthore de longs-métrages et séries. La moyenne des notes est répartie en deux parties : les critiques de la presse, et celles des spectateurs. Il n’est pas rare que les deux soient diamétralement opposées. Les notes sont des pourcentages, et une œuvre est considérée comme correcte voire bonne si elle atteint les 60%. En bref, ce genre de site est essentiel pour savoir rapidement si une production vaut la peine d’être visionnée. Autrement dit, l’influence de Rotten Tomatoes est très importante pour les spectateurs.
Néanmoins, les internautes vont commencer à se méfier de ce genre de site Internet suite à un scandale qui vient d’éclater : une société de relations publiques paye des critiques pour attribuer des notes positives sur Rotten Tomatoes.
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Des critiques payés pour mettre des avis positifs
C’est Vulture qui a mené l’enquête et révélé au grand jour que la société de relations publiques nommée Bunker 15 payait des critiques pour écrire des avis positifs sur le film Ophelia avec Daisy Ridley (Star Wars) sorti en 2018. L’entreprise a également fait pression pour que certaines évaluations négatives soient modifiées pour afficher un commentaire plus élogieux. Ce stratagème a été utile puisque la note de ce long-métrage est passée de 46% à 60%. Même si Rotten Tomatoes s’est exprimé sur la situation en déclarant qu’ils prenaient "l'intégrité de ses notes au sérieux et ne tolérait aucune tentative de manipulation", il s’agit d’un exemple inquiétant quant à la manipulation qui peut facilement être mise en place pour transformer l’opinion publique d’un film.
Suite à ce scandale, le cinéaste Paul Schrader (Taxi Driver, American Gigolo, Raging Bull…) a fait une déclaration qui résume la situation de façon, certes, un peu brutale, mais à propos.
Les studios n'ont pas inventé Rotten Tomatoes, et la plupart d'entre eux ne l'aiment pas. Mais le système est cassé. Le public est plus bête. Les gens normaux ne lisent plus les critiques comme avant. Rotten Tomatoes est un outil que les studios peuvent utiliser. C'est ce qu'ils font.