Il fut un temps où les créateurs de contenu n'étaient pas légion, mais où quelques farceurs arrivaient tout de même à percer : Rémi Gaillard est clairement l'un des pionniers de la vidéo sur le web et aujourd'hui, il lâche un avis quelque peu acide sur l'industrie actuelle.
L'une des premières stars de YouTube
Les années 2000 auront vu l'éclosion des plus gros mouvements d'internet : les réseaux sociaux avec Facebook ou Twitter, mais aussi la vidéo en libre accès avec Dailymotion et surtout YouTube. Forcément, il a fallu des années pour qu'une véritable économie et qu'un écosystème solide s'édifient autour de ces plateformes, et cela ne se serait pas fait sans les prises de risques de certaines personnes.
Parmi les précurseurs de l'influence sur YouTube, on peut aisément citer Rémi Gaillard qui avait percé dès 2007 avec ses défis absurdes sous forme de caméras cachées. Sous le slogan "C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui", ce Montpelliérain se filmait en train de provoquer la police - en attrapant un agent avec une épuisette déguisée en papillon ou bien en tirant un "but" dans un fourgon de police - ou tout simplement en train de s'atteler à des défis sportifs en pleine rue, plein d'ironie.
Des canulars qui l'ont rapidement élevé au rang de célébrité, soit l'une des premières du web en France à cette époque. Une renommée dont il se servira plus tard pour véhiculer des valeurs précises, s'affirmant comme un militant actif pour le droit des animaux.
Un paysage qu'il ne comprend plus
Néanmoins, ce pilier de YouTube ne semble plus comprendre l'industrie qui l'a pourtant propulsé des années avant. C'est en tout cas ce qu'il a proclamé au média web Le Crayon, tout récemment.
Je t’avoue que je ne suis plus trop ce qui se passe sur les réseaux. Enfin, je suis sur les réseaux donc je vois passer des choses, mais je ne sais plus qui fait quoi tellement tout le monde a des abonnés. C’est devenu la foire, en fait. Tu te promènes, t’es comme dans une allée, “ah tu fais quoi toi ?". Alors maintenant, il y a l’ASMR, c’est un truc de malade. Je suis dépassé par cette abondance.
Gaillard estime aussi (et sans doute à raison) qu'il est aujourd'hui bien plus dur de percer qu'à son époque. Il aborde aussi le sujet de McFly et Carlito avec amertume, ne s'estimant pas "pas fan" de leur façon de faire et critiquant notamment leur vidéo avec Emmanuel Macron. "C’est particulier comme démarche même si on est 'en marche'. Mais, moi je ne suis pas fan. Mais bon après chacun fait ce qu’il veut, moi je ne juge pas. Mais moi particulièrement je ne l’aurais pas fait. Moi je lui aurais mis un 49.3."
Enfin, Rémi Gaillard avoue une chose, et c'est peut-être que ce que l'on redoute tous en prenant de l'âge (le vidéaste a aujourd'hui 48 ans), c'est qu'il "est dur de grandir avec son public". Un aveu de décalage générationnel qui a des chances de tous nous concerner un jour ?