En mai 2022, Emmanuel Macron, alors candidat à sa réélection, annonçait sa volonté de développer le marché de la voiture électrique en proposant des offres de leasing à 100 euros par mois. Plus d’un an plus tard, force est de constater que le gouvernement peine à tenir cette promesse, faute de véhicules adaptés.
C’est une offre de « leasing social » sur laquelle planche le gouvernement français depuis la réélection d’Emmanuel Macron l’année dernière : permettre aux foyers les plus modestes d’investir dans un véhicule électrique via une sorte de location longue durée à 100 euros par mois. Le président parlait, à l’époque, d’une « offre abordable de véhicules électriques mettant en place des mécanismes de leasing pour accompagner les ménages les plus modestes ». Mais aujourd’hui, qu’en est-il ?
Un programme qui stagne malgré des recherches
Aujourd’hui, cette promesse électorale n’est pas vraiment tenue, et ce pour plusieurs raisons. La première, c’est que les critères d’éligibilité à cette offre n’ont pas encore été définis, ce qui est un premier problème. Mais, seconde raison sans doute plus importante encore : les véhicules adaptés à cette proposition se comptent sur les doigts d’une main. Ils sont actuellement au nombre de deux : la Renault Twingo E-Tech et la Citroën e-C3. Un choix excessivement restreint, que le gouvernement semble peiner à développer, faute d’une offre suffisante dans les véhicules français.
Il faut dire que combiner voiture électrique, tarif abordable et Europe est un défi particulièrement osé. Récemment, Carlos Tavares, le patron de Stellantis, déclarait que l’Europe n’est actuellement pas prête à se lancer dans la production de masse de véhicules de ce genre. Il estime que les tarifs que cela engendrerait rendraient les voitures électriques européennes pas du tout compétitives et que, pour cette raison, il est nécessaire de continuer à les produire en dehors de l’Europe.
La France se bat pour tout l’inverse, tout du moins pour que les constructeurs privilégient le sol européen. En début d’année, Emmanuel Macron a rencontré plusieurs fois Elon Musk, dans la perspective de faire sortir une usine Tesla du sol français. Pour l’heure, rien n’a été officialisé. En outre, l’Union européenne cherche à légiférer sur les véhicules produits dans d’autres pays, notamment en Chine, qui sont produits avec une main-d’œuvre moins chère et sans être soumis à toutes les réglementations environnementales requises en Europe.
En somme, à défaut de pouvoir être compétitive sur la production de voitures électriques, l’Europe chercherait à priver les véhicules construits hors de son marché de certains avantages fiscaux, notamment. L’effet collatéral de cette stratégie ne tarderait pas à se faire sentir, puisque des véhicules de marques américaines ou européennes, fabriqués à l’étranger, en seraient aussi victimes.
Des propositions de leasing non sélectionnées par le gouvernement
Comme l’explique le site Capital, certains constructeurs n’ont pas hésité à couper l’herbe sous le pied du gouvernement français, en proposant leurs propres offres de leasing attractives. C’est notamment le cas du chinois MG Motor, qui propose sa MG4 à partir de 99 euros par mois en location longue durée sur 24 mois. Stellantis propose de son côté la Fiat 500 électrique à 99 euros par mois dans le cadre d’une LLD de 37 mois. Dacia donne quant à lui accès à la Dacia Spring pour le même tarif mensuel, dans le cadre d’une location de trois ans.
Bien entendu, ces propositions sont soumises à condition : il est notamment nécessaire de verser un premier loyer souvent important, et d’être éligible au bonus écologique. Elles sont donc intéressantes sur le papier, mais pas forcément dans la réalité. En somme, à l’heure actuelle et jusqu’à preuve du contraire, la voiture électrique accessible à tous à partir de 100 euros par mois reste un vœu pieux qui reste encore à être exaucé.