Solo Leveling c’est quoi d’abord ?

Si le Japon monopolise le marché du mangas avec de nombreuses œuvres à son actif, d’autres pays d’Asie ont un crayon dans leur manche. C’est par exemple le cas de la Corée du Sud où ces bandes-dessinées japonaises ont un autre nom : les manhwa. Parmi les plus connues, il est facile de mentionner Tower of God, God of Highschool ou encore Solo Leveling. C’est ce dernier qui nous intéresse : contrairement aux deux précédemment mentionnés, il a réussi à se construire une certaine notoriété avant son adaptation en série télévisée.

Une œuvre que l’on doit d’abord à Chu-Gong qui réalise en 2016 le light-novel : un terme utilisé pour désigner des livres dont les pages sont constituées soit par une image soit par du texte. Il est ensuite adapté en 2018 sous le format Webtoon en Corée du Sud. Cette version, uniquement trouvable sur Internet (d’où son nom) est dessiné par Dubu (alias Jang-Sung Rak). C’est le 25 janvier 2021 que le titre arrive en France par l’éditeur Delcourt et sa plateforme en ligne Verytoon. Dans l’Hexagone, c’est encore Delcourt qui s’occupe de la transposition de l’œuvre au format physique.

Une initiative qui découle alors probablement de l’engouement des lecteurs pour le livre de Chu-Gong qui a joui d’une notoriété folle ces dernières années. Peut-être qu’il a été surreprésenté sur les réseaux sociaux mais Solo Leveling n’est à n’en pas douter l’un si ce n’est le webtoon le plus connu de ces dernières années. Sur des sites comme MyAnimeList ou Anilist, il arrive respectivement en 56e et 3e position des mangas les plus populaires de tous les temps, pas si loin de titres cultes comme Berserk, One Piece ou encore Fullmetal Alchemist malgré sa mauvaise dénomination. Un état de fait assez étonnant que dont j’ai voulu chercher l’origine.

Pourquoi c’est devenu populaire ?

Après quelques heures de lecture de commentaires issus d’analyses ou de retours de lecteurs sur Solo Leveling, la qualité première souvent soulignée par ses lecteurs est la qualité du style de dessin pour un manhwa. Il faut toujours garder en tête qu’à ses débuts, Solo Leveling n’évolue pas dans la même cour que des titres comme The Promised Neverland ou Goblin Slayer pour reprendre des mangas sortis en 2016. Pour beaucoup de lecteurs de titres sud-coréens, il réussit à attirer l’œil. C’est de cette manière qu’il se démarque, qu’il force le lecteur curieux à faire le premier pas.

Mais attirer grâce à sa forme n’est pas synonyme de fidélisation grâce à son fond. L’histoire se déroule dans une Corée du Sud contemporaine envahie par des portails. Ces derniers invoquent des monstres qui doivent être éliminés par des personnes compétentes : ce sont les chasseurs. Le personnage principal de Solo Leveling est Sung Jin-Woo (SJW), l’un de ces chasseurs. Sauf qu’il est considéré par le reste de cette communauté comme étant très faible et ce n’est pas son rang qui indique le contraire puisqu’il est de rang E (le plus haut étant S). Et c’est d’abord cette faiblesse qui est souvent évoquée comme point d’accroche : nombreux lecteurs s’identifient à SJW qui, à la différence de protagonistes d’autres manhwas, ne possède pas une puissance démesurée dès le départ. Après une suite d’événements survenant dans les premiers chapitres, il obtient le pouvoir de monter de niveau, autrement dit de monter en puissance. Quelque chose de spécial puisque ses confrères ont des statistiques et pouvoirs définis à l’avance qu’ils ne peuvent jamais changer. Il y a donc quelque chose de rassurant : les efforts du héros ont été récompensés. De quoi soulager le lecteur d’autant qu’il s’est attaché à un personnage qui continue de protéger sa famille et combat une corruption apparente dans le pays.

Une première fois attirés par le style visuel puis restés pour l’écriture de Solo Leveling, les lecteurs partagent alors leur découverte. Ils montrent des images à leur entourage qui est à son tour intrigué par la qualité du dessin. Grâce au bouche à oreille, la boucle est bouclée. Mais encore une fois, il est nécessaire de rappeler que Solo Leveling a évolué dans un cadre sud-coréen puis numérique et n’a pas eu la progression traditionnelle d’un manga comme il aurait pu l’avoir au Japon. Dès lors, les attentes des lecteurs, les goûts et les critères de comparaison sont bien différents.

L'avenir déjà tracé

En tout état de cause, Solo Leveling est un succès. Celui-ci se mesure également à la multiplication des projets autour de l’œuvre de Chu-Gong. En janvier 2022, un projet de NFT voit le jour initié par la maison d’édition du Webtoon : il est alors possible de s’approprier les planches de certains chapitres. En novembre 2022, c’est même un jeu mêlant action et jeu de rôle qui montre quelques images. En avril dernier, c’est aussi un spin-off autour de l’héritage de Sung Jin-Woo qui est publié.

Tout cela sans oublier évidemment l’adaptation animée de Solo Leveling, prévue pour 2024. À ce sujet, elle a d’abord eu des débuts compliqués. Son style visuel n’arrive pas à convaincre les spectateurs et une polémique enfle à propos de la gestion de l’adaptation par le studio japonais. Les choses semblent s’être calmées depuis : de quoi entrevoir un lancement radieux pour la série animée et donc pour Solo Leveling en général qui n’a décidément pas fini de faire parler de lui.