Après des années de tests sur les animaux et de nombreuses polémiques aux États-Unis, Neuralink, l’entreprise d’Elon Musk dédiée au développement de puces cérébrales, affirme avoir reçu le feu vert des autorités pour commencer les tests sur l’homme. Une étape cruciale pour l’avenir de l’entreprise, mais pas seulement.
Depuis sa création en 2016, l’entreprise Neuralink n’a cessé de faire parler d’elle, et pas nécessairement en bien. Cette firme, dont le propriétaire n’est autre qu’Elon Musk, a des ambitions transhumanistes : elle désire, à terme, implanter des puces dans le cerveau des êtres humains, pour en corriger les défaillances, mais aussi en améliorer les performances.
Ainsi, les technologies de Neuralink pourraient permettre aux aveugles de recouvrer la vue, aux paraplégiques de marcher à nouveau, et ainsi de suite. Mais pour en arriver là, des essais cliniques sont indispensables. Jusque-là, les scientifiques de Neuralink se focalisaient sur des expérimentations sur des animaux, notamment des porcs et des singes. Mais l’étape suivante, celle de l’expérimentation humaine, semble désormais à leur portée.
Les projets de Neuralink validés par les autorités américaines
Sur Twitter, Neuralink a récemment affirmé avoir reçu le feu vert de la Food and Drug Administration, qui n’est autre que l’administration américaine qui valide la plupart des technologies médicales outre-Atlantique. Cette dernière aurait donc validé le lancement d’essais cliniques sur l’homme.
We are excited to share that we have received the FDA’s approval to launch our first-in-human clinical study!
— Neuralink (@neuralink) May 25, 2023
This is the result of incredible work by the Neuralink team in close collaboration with the FDA and represents an important first step that will one day allow our…
« Nous sommes ravis de partager que nous avons reçu l’approbation de la FDA pour lancer notre première étude clinique chez l’homme ! », déclare Neuralink. « C’est le résultat d’un travail incroyable de l’équipe Neuralink, mené en étroite collaboration avec la FDA. Il représente une première étape importante qui permettra un jour à notre technologie d’aider de nombreuses personnes. »
Cette annonce, réalisée en fin de semaine dernière, a surpris beaucoup de monde. La raison à cela, c’est qu’il y a encore quelques semaines, Neuralink semblait en bien mauvaise posture du côté de la FDA, qui ne semblait pas encline à laisser l’entreprise commencer des essais cliniques sur l’homme. Tout porte à croire que le lobbying réalisé par Elon Musk a finalement payé. Malgré tout, les réactions négatives se sont fait sentir, notamment sur les réseaux sociaux : « Elon Musk est le pire ennemis de l'humanité », estime un internaute. « Ca y est, on est en plein transhumanisme ! Le cauchemar », estime un autre. Des illusions à Black Mirror sont aussi d'actualité.
Musk, planqué derrière ses airs de bienfaiteur, est le pire ennemi de l'humanité . Son IAntéchrist finir a par nous contrôler avant qu'on la retourne et qu'on la foute au feu .
— Tico (@Nordu_Yack) May 26, 2023
Ça y est on y est en plein transhumanisme !!!!!!! Le cauchemar
— odile muhlheim (@OMuhlheim) May 26, 2023
Des essais cliniques possibles, mais…
Pour l’heure, Neuralink indique que « le recrutement pour les essais cliniques n’est pas encore ouvert », mais la firme promet de communiquer prochainement sur le sujet. Tout le défi va désormais être de trouver des personnes désireuses de tenter cette expérience pionnière, qui s’avère particulièrement risquée.
Rappelons qu’à la fin de l’année 2022, Neuralink s’est retrouvé sous le coup d’une enquête fédérale, suite à des soupçons de maltraitance animale au sein de ses laboratoires. En cause, la très forte mortalité des animaux impliqués dans les nombreux essais, réalisés par des chercheurs mis sous pression. 1500 animaux seraient morts entre 2018 et 2022 et, selon d’anciens employés de Neuralink, des « erreurs humaines » seraient en cause dans de nombreux cas.
Il n’en reste pas moins que les essais cliniques sur l’homme seront indispensables pour que le projet de Neuralink avance. Reste désormais à savoir si ce sera dans la bonne direction : il va probablement falloir encore patienter un certain temps pour avoir la réponse.