The Idol, la prochaine grosse série d'HBO

Dans le monde des séries, il y a une chaîne qui fait presque automatiquement gage de qualité : HBO. Entre Game of Thrones, True Detective, House of the Dragon, The Last of Us, The Wire ou encore Euphoria, il y a du beau monde dans le catalogue de la chaîne. Catalogue qui, on le rappelle, est maintenant disponible dans le Pass Warner sur Amazon Prime Video (9,99 € supplémentaires par mois sur votre abonnement). Et d'ici deux semaines, ce dernier va accueillir une nouvelle série : The Idol. Cette critique acerbe et sulfureuse de l'industrie musicale sera portée, à l'écran, par Lilly-Rose Depp et Abel The Weeknd Tesfaye et à la réalisation par Sam Levinson. Si ce nom ne vous est peut-être pas inconnu, c'est normal. Le bonhomme était également à l'œuvre sur les deux premières saisons d' Euphoria. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette dernière n'est pas franchement faite pour tous les publics.

Sexe, drogue, troubles mentaux, relations toxiques et violentes… Malgré le jeune âge de ses protagonistes, Euphoria n'est pas une série légère. Surtout que certains questionnements plus perturbants se posent (esthétisation de la prise de drogue, male gaze, hypersexualisation de lycéennes, représentation biaisée des relations homosexuelles…). Vous l'aurez compris, Euphoria est au moins aussi sulfureuse que crue et The Idol promettait d'emprunter le même chemin. Et visiblement, cela s'est même ressenti sur le tournage de la série. Entre le départ d'Amy Seimetz et le planning serré d'Abel Tesfaye, ce dernier a apparemment été particulièrement chaotique. Qui plus est le passage d'Amy à Sam à la direction a, selon un membre de la production, mené à un changement de vision. Celle de Sam, ce même employé la décrit ainsi : "un fantasme du viol que n'importe quel homme toxique dans la série pourrait avoir – et où la femme revient en demander plus parce que ça rend sa musique meilleure."

Une ode à pornhub et à la toxicité masculine ?

Autant dire que c'est un peu dubitatifs que certains se sont rendus à la diffusion des deux premiers épisodes de The Idol lors du Festival de Cannes 2023. Il est clair que la série était attendu au tournant. Et visiblement, le début de la série n'est pas parvenu à convaincre tout le monde. Si globalement, la prestation de Lily-Rose Depp a été saluée, celle de son comparse à l'écran est jugée comme trop caricaturale et vide. Mais c'est surtout sur le fond que The Idol a fait réagir. Ses scènes de sexe à outrance divisent. Selon Eric Kohn d' IndieWire, c'est "comme si on avait mis Black Swan, Succession et Secretary dans un mixeur et qu'on avait laissé couler le tout," avant de préciser "au passage, la série est loin d'être au niveau des œuvres citées ici." Chez Deadline, on applaudit la prestation de la jeune Depp et la façon qu'a la série d'aborder "les frontières ténues entre le porno et l'art, le pouvoir et l'exploitation auxquels sont confrontées les jeunes femmes dans l'industrie de la musique depuis des années". Alors que pour Télérama, on est face à "une purge".

On commence à se demander si cela mène à quelque chose, et dès le deuxième épisode, il semble que ce ne soit probablement pas le cas. The Idol montre des lueurs de potentiel lorsqu'elle cesse de vouloir être choquante. Les scènes de sexe entre Depp et Tesfaye sont d'une lourdeur qui tue tout sentiment d'érotisme.

Lovia Gyarkye pour The Hollywood Reporter

Vous l'aurez compris, The Idol fait d'ores et déjà débat. Et ce ne sont pas les récentes révélations à son sujet qui vont arranger les choses. La série devait apparemment proposer des scènes de viol encore plus dérangeantes et d'autres particulièrement dégradantes, mais ces dernières auraient finalement été retirées. Si The Idol a été construite autour du principe de "choquer pour dénoncer", ces deux premiers épisodes peinent à convaincre de l'utilité de telles scènes (citation ci-dessus). Mais il faudra attendre tout de même de voir la série dans son entièreté pour juger de sa qualité et de son côté problématique ou non. Et pour ça, rendez-vous le 6 juin prochain