
À moins de cinquante jours de la sortie de Tears of the Kingdom, on a enfin eu droit à une séquence de gameplay du prochain Zelda. Si les nouvelles mécaniques s’annoncent une fois de plus révolutionnaires pour le genre du monde ouvert, la technique du jeu n’en a pas convaincu plus d’un… mais pour de mauvaises raisons. On vous explique.
Dire que la première séquence de gameplay de Tears of the Kingdom était attendu au tournant relève de l’euphémisme. Malgré la hype, Nintendo a été à la hauteur des espoirs des fans en présentant des mécaniques inédites et complètement folles pour son nouveau monde ouvert qui s’annonce une fois de plus révolutionnaire. Mais au-delà de toutes ces qualités promises par Big N, un élément ne change par rapport à Breath of the Wild et devient encore plus frappant en 2023 : l’aspect visuel du titre.
La Nintendo Switch dans ses derniers retranchements ?

Alors, entendons-nous bien. Nous ne sommes pas face à une expérience du niveau graphique que Pokémon Écarlate / Violet avec autant de problèmes visuels. Du moins, de ce qu'on a vu. Malgré tout, durant la présentation du jeu, on avait vraiment la sensation d’être en face du même jeu qu’en 2017. De l'aliasing (l'effet escalier autour d'un élément) sur les ombres et l'herbe, du clipping (effet d'apparition brutale d'un élément du décor à vue d'oeil) et surtout un rendu général assez flou à cause d'une résolution qui varie beaucoup : visuellement, l’expérience reste sensiblement la même qu’à l’époque. En même temps, difficile d’imaginer une véritable révolution sur un hardware qui date d’il y a six ans. S'il est évident que Tears of the Kingdom profite du moteur de jeu de Breath of the Wild, mais en optimisé, les développeurs de Nintendo ne peuvent pas non plus faire des miracles avec une console qui ne possède pas de SSD et dispose de seulement 4 Go de mémoire vive.

Pourtant, malgré ses imperfections visuelles, Tears of the Kingdom reste plaisant à l'oeil pour une raison simple qui fait qu'on parle encore de Breath of the Wild aujourd'hui : sa direction artistique. Une fois plus, du peu qu'on a vu pour le moment, c'est la couleur dorée qui semble dominer, notamment à travers la végétation des îles célestes. Et puis, cette dimension aérienne donne à l'aventure un nouveau souffle pour la saga puisque le concept a l'air d'aller plus loin que ce qu'on avait pu voir dans Skyward Sword . En dehors de Zelda, cela fait des années que l'industrie du jeu vidéo japonais mise plus sur la direction artistique que sur les graphismes pour un résultat a fait ses preuves. C'est définitivement ce qu'a prouvé ce que j'appelle la Trinité Japonaise de 2017, c'est-à-dire les sorties consécutives de Breath of the Wild, NieR Automata et Persona 5 qui étaient alors témoins du renouveau du jeu vidéo japonais dans trois genres différents.
Visuellement daté, mais techniquement impressionnant

Si on peut reprocher à Tears of the Kingdom son aspect visuel parfois daté, il reste tout de même impressionnant sur plusieurs points techniques. Au cours de cette courte présentation, on a pu voir que Link peut passer du ciel à la terre, et inversement, sans transition et sans temps de chargement, ce qui est impressionnant compte tenu de l'immensité de la carte. Au-delà de ça, on pense également au moment où Eiji Aonuma, producteur historique de la saga, déplace le radeau confectionné pour le mettre dans l'eau et que ce dernier réagit de façon réaliste. Un témoin supplémentaire que le titre repose sur un moteur physique poussé qui faisait déjà le charme du premier titre.

Tout cela réunit fait que le côté visuellement daté de Tears of the Kingdom ne semble en réalité pas si impactant que ça sur l'expérience de jeu. Avec sa direction artistique envoûtante, son aspect technique travaillé pour rendre l'aventure la plus fluide possible et surtout ses pouvoirs révolutionnaires, ce nouveau Zelda a tout pour faire oublier le manque de puissance du hardware de la Switch. Dans tous les cas, une chose est sûre, c'est qu'après cette présentation de gameplay, on a hâte de mettre les mains sur le produit final le 12 mai prochain.
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