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News jeu Un jeu éducatif qui insulte vos enfants, le pire bug de l’histoire
Profil de Tiraxa,  Jeuxvideo.com
Tiraxa - Journaliste jeuxvideo.com

Certains bugs peuvent prêter à rire, d'autres agacer au point de faire ressortir les veines de nos tempes, mais celui-ci a probablement fait écarquiller les yeux de parents au point de les faire sortir de leurs orbites.

43 370 vues

Un jeu éducatif qui insulte des enfants de 7 ans dans une frénésie inexplicable, un collectif qui sabote des poupées Barbie et intègre des parades d'hommes à moitié nus dans des simulations d'hélicoptère... c'est l'histoire absolument délicieuse de Secret Writer's Society que l'on vous raconte aujourd'hui.


Secret Writer's Society, le jeu devenu fou

Un jeu éducatif qui insulte vos enfants, le pire bug de l’histoire

Ah, les jeux éducatifs pour enfants… quel doux souvenir enrobé de nostalgie. Les veinards nés dans les années 90 ont pu goûter à leur âge d’or, incarné par une poignée d’icônes éternelles : Adibou, Pouce-pouce, Carmen Sandiego, les Zombinies... tous défilaient sur les écrans incurvés de gros ordinateurs de bureau, sous le cliquetis de petites mains qui s'empressaient de profiter de leur courte session de jeu. La logique, la géographie, les mathématiques devenaient de véritables bonbons qu’il fallait vite déguster avant que l’heure ne tourne. De l’autre côté de l’hexagone, les États-Uniens avaient d’autant plus l’embarras du choix, les grands éditeurs américains, majoritaires sur le secteur, ne prenant pas toujours la peine de traduire leurs productions. En 1998, Panasonic Interactive Media sort notamment Secret Writer’s Society, un jeu au nom empli de charme qui donnerait presque envie de composer des vers au clair de lune. La fonction est néanmoins plus sommaire : encourager les jeunes utilisateurs de 7 à 9 ans à créer de courts textes qui sont ensuite relus oralement par l’ordinateur grâce à sa synthèse vocale. Une sorte de journal intime interactif et éducatif dans lequel le petit Nathan raconte ses chamailleries de la journée. Dans le "lore" de l'expérience, les rédactions représentent des tests pour réussir l'entrée dans la Secret Writer's Society, un club mystérieux d'écrivains clandestins. Mais attention, patience et sobriété sont de rigueur, car si l’enfant tape quelques mots de trop et s'énerve sur le bouton de lecture en double-cliquant plus qu’il n’en faut, le programme se met alors à débiter une série d’obscénités et autres termes bannis du logiciel avant de lire correctement le passage, de quoi traumatiser les plus jeunes âmes.

"Les ordinateurs révolutionnent l'éducation, parfois de manière surprenante. Il existe maintenant un logiciel qui peut apprendre aux enfants à jurer comme un docker ivre", s'exclame l'auteur Robert Cwiklik dans le Wall Street Journal. Une poignée de médias s'emparent du phénomène absurde. Andrew Maisel, du populaire site de critiques pédagogiques SuperKids, fait remonter le problème en interne, chez Panasonic. “C'''était assez déconcertant d'être assis devant l'ordinateur et d'entendre soudain cette voix mécanique m'invectiver, un peu comme dans un film d'horreur. Cela pourrait vraiment affecter un enfant''", lui avait confié plus tôt un parent.

Superkids déconseillait aux parents d'acheter le programme, les avertissant qu'il "pouvait crier des obscénités à votre enfant". Ils ont apprécié les "jolies chansons et l'animation agréable", mais ils n'ont pas aimé le fait que le programme ait traité leur auteur de "trou du cul" - The Independent, 1998.

Un billet est alors publié sur le site officiel de Secret Writer's Society, à l’adresse des parents heurtés.

Nous avons appris qu'il y avait un bogue non détecté dans la version publiée de Secret Writer's Society.

Comme ce logiciel utilise la technologie de synthèse vocale, une voix générée par ordinateur qui lit à haute voix le texte saisi par les utilisateurs, il est doté d'un système de filtrage conçu pour bloquer automatiquement certains mots de couleur ou "mauvais". Malheureusement, en raison d'une faille dans ce filtre, un petit nombre de systèmes Macintosh peuvent rencontrer une situation où la voix énonce plusieurs de ces mots interdits de la base de données de filtrage tout en vocalisant le texte de l'enfant.

Un "bug non détecté" lirait donc à la volée et sans vergogne les mots interdits initialement filtrés par le programme. Une autre porte-parole, Elizabeth Olson, affirme ensuite à SuperKids que des CDs de remplacement seront cédés aux acheteurs qui appelleront un numéro gratuit. L'histoire pourrait donc s'arrêter là, mais quelques mois plus tard, elle prend une tournure davantage intéressante. En octobre 1998, un groupe d’activistes “anti-consuméristes” baptisé RTMark affirme être en réalité à l'origine de ce sabotage ; pire encore, ces derniers assurent avoir agi en interne, dans les locaux de Panasonic.


L'affaire des barbies échangées et des parades gay

Dans les années 1990, un groupe d’activistes réunis sous la société RTMark planifie des projets financés par quelques donateurs engagés. 1993 serait selon leurs dires l’année de leur premier grand coup, celui de la Barbie Liberation Organization. Les boîtes vocales de poupées Barbie et G.I. Joe sont échangées via une soigneuse trachéotomie avant d'être remises proprement dans les rayons de jouets californiens et new-yorkais. Une sacrée surprise pour ces enfants qui, pendant qu’ils pouponnaient leurs adorables têtes blondes au pied du sapin de Noël, recevaient tel un coup de fouet les mots “vengeance sera mienne !”, lâchés hargneusement dans leur moment de quiétude. L’initiative de RTMark est encouragée par la commercialisation, l'année précédente, d'une Barbie parlante qui se lamentait : "les maths, c'est dur" ; une phrase qui avait indigné de nombreux parents. Une fois le sabotage réalisé, une vidéo est propagée sur internet. Le visage d’une "Barbie porte-parole" articule : "Nous sommes un groupe international de jouets pour enfants qui se révolte contre les entreprises qui nous ont fabriqués... nous nous sommes retournés contre nos créateurs parce qu'ils nous utilisent pour laver le cerveau des enfants. Ils nous construisent d'une manière qui perpétue les stéréotypes fondés sur le genre. Ces stéréotypes ont un effet négatif sur le développement des enfants". G.I. emboîte le pas quelques minutes plus tard : "Tu veux aller faire du shopping ?". RTMark réussit un véritable spectacle médiatique et fait les gros titres du New York Times, entre autres.

En 1996, l'organisation franchit les portes du numérique en s’infiltrant dans Sim Copter , simulation d’hélicoptère comme le nom le laisse deviner, éditée par Electronic Arts. Le joueur incarne un jeune pilote chargé de lutter contre la criminalité depuis les airs et a l’aimable possibilité d’importer ses villes créées depuis SimCity dans le soft. Et si la production n’est probablement pas la plus culte du catalogue d'EA, elle a néanmoins été jetée sous les projecteurs pour un phénomène aussi cocasse qu’étrange ; tandis que les joueurs achevaient leur ultime mission de sauvetage, il leur était promis une foule en délire, des feux d'artifice et une fanfare en guise de remerciement, pour que finalement, une nuée d’hommes apparaissent à moitié nus et s’embrassant à pleine bouche. L’auteur de ces images est l’un des graphistes du jeu, un dénommé Jacques Servin, qui agit sous la bannière de RTMark, lesquels auraient financé l’action 5 000 dollars. Causes d’une telle rébellion : les conditions de travail chez Maxis, le studio de développement, et la présence de bimbos stéréotypées dans le jeu. “Ou peut-être avait-il passé trop de nuits blanches à concevoir des petits êtres que des passionnés d'hélicoptères sauveraient lors d'émeutes ou de catastrophes naturelles. (Ses demandes de congés ont été rejetées)”, écrit le Los Angeles Times qui a pu s’entretenir avec l’homme. Plus de 78 000 copies de SimCopter sont envoyées aux magasins avant que ces incroyables parades ne soient découvertes par d'autres programmeurs de la boîte. La société déclarera que M. Servin fut licencié pour "insertion de matériel non autorisé".

Dans SimCopter, les images homosexuelles sont programmées pour apparaître plus fréquemment le 30 septembre, date de l'anniversaire de M. Servin, et tous les vendredis 13.
M. Servin, qui est homosexuel, a déclaré qu'il avait créé ces images pour "le frisson" et pour attirer l'attention sur l'absence de personnages homosexuels dans les jeux vidéo. Il y avait déjà des bimbos dans ces jeux, a déclaré M. Servin dans une interview. C'est juste qu'il s'agissait de femmes légèrement vêtues - New York Times.

Et puis quelques années et controverses plus tard, viendra l’heure du bug de Secret Writer’s Society, pour lequel RTMax publie un communiqué, clamant avoir payé 1 000 euros un programmeur anonyme pour qu’il commette son méfait. Les déclarations de ce dernier sont relayées dans le papier : "Choisir d'avoir un enfant, c'est s'engager à lui donner ce qu'il y a de mieux. Laisser un logiciel de troisième ordre se substituer à vous est une erreur, car cela viole ce contrat, qui est plus important que n'importe quel contrat juridique.”

Ce que j'ai fait n'est pas un crime. Le crime, c'est de laisser les profits entraver l'éducation. Il est temps d'arrêter de transformer les enfants en produits de produits, et de commencer à les mettre en contact avec les valeurs qui comptent vraiment

Qu'est devenu Jacques Servin ?

Concernant Servin, il est l'un des principaux membres de The Yes Men, activistes adeptes du sabotage culturel. Il a continué ses happenings. En 2007 notamment, il se fera passer pour un cadre d'ExxonMobil lors d’une grande conférence de l'industrie pétrolière durant laquelle il expliquera au micro que les compagnies pétrolières détruisent l'environnement et qu’il prépare un nouveau plan visant à fabriquer du pétrole à partir des personnes qui mourraient à cause du changement climatique. Il sera finalement escorté vers la sortie à la fin de son discours.


Le pire bug de l'histoire

L'aspect le plus inquiétant de cette affaire pour les entreprises est que le "hacker" n'est plus un geek anonyme au bout d'une ligne téléphonique. Il est désormais sur le lieu de travail, où il lui est beaucoup plus facile de mettre des bâtons dans les roues” écrit The Independant en 1998. Pour autant, Panasonic insiste : le problème n’est rien d’autre que le résultat d’un bug. "À notre connaissance, cette affirmation n'est pas fondée. RTMark semble revendiquer la responsabilité de quelque chose qu'il n'a pas eu à faire" confie la porte-parole Elizabeth Olson aux journalistes. Et d’ajouter que le problème venait réellement d’une fonctionnalité rédigée par la responsable de la division éducation et DVD de l'entreprise, Makoto Morise : "Nous savions que les enfants pouvaient utiliser le logiciel pour lire des gros mots. Makoto a donc écrit un code interdisant au logiciel de réciter une quarantaine de gros mots", et d’ajouter : "De toute évidence, nous ne l'avons pas assez bien testé."

Le co-fondateur de RTMark, Ray Thomas (que certains pensent être le nom d'emprunt de Jacques Servin), répondra ne pas être surpris d’une telle réaction, "parce qu'il est beaucoup plus troublant pour les clients et, peut-être surtout, pour les actionnaires, qu'il ne s'agisse pas d'une chose aléatoire et relativement contrôlable comme un bug”. De toute manière, le pire est fait. En mars 1999, Panasonic Interactive Media ferme ses portes, peut-être terni par une réputation trop mise à mal. 20 ans plus tard, en 2019, Phil Salvador, directeur de bibliothèque pour GameHistory.org et adepte des jeux bizarres, met la main sur une copie du titre disparu . Mieux encore, il entre en contact avec Igor Vamos, autre co-fondateur de RTMark. Par mail, il avoue : "le bug avait une apparence si délibérée ; il aurait été vraiment dommage de ne pas y rajouter des couches supplémentaires d'histoires provocantes". Finalement, il ne s’agissait vraiment que du pire bug de l’histoire pour un jeu d’éducation pour enfants.

Commentaires
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COMPTEJVC1001 COMPTEJVC1001
MP
Niveau 9
le 14 mars 2023 à 11:15

Payer de vrai graphiste au lieu d'utiliser une ia pour la cover de l'articles

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