À leur manière, les MMORPG ont révolutionné le jeu vidéo. Depuis des années, ce modèle de jeux en ligne a connu des déclinaisons à n’en plus finir, se soldant par des réussites époustouflantes… ou par de terribles camouflets. Prochain fleuron des jeux de rôle en ligne, Pax Dei veut déclencher une révolution, permise par l’utilisation du cloud gaming. Après quasiment quatre ans d’existence, il était temps pour le studio Mainframe Industries, constitué de vétérans du MMO et de multiples horizons vidéoludiques, d’annoncer son premier grand projet. Derrière son nom prédestiné, Thor Gunnarsson nous a emmenés dans les contrées du futur MMO de la firme islandaise, une terre où devra régner la paix de dieu.
Un MMO ambitieux pour révolutionner le cloud gaming
Il y a quelques jours de cela, la rédaction de JV a eu la chance d’assister à la présentation du premier et prometteur projet du studio Mainframe Industries, un MMO prénommé Pax Dei. Aux commandes de ce premier contact avec le jeu, on retrouve ni plus ni moins que Thor Gunnarsson, PDG et co-fondateur du studio, fier de nous faire découvrir, en compagnie des cadres de son équipe, son poulain. Si, pour nous, l’aventure Pax Dei a commencé avec ce rendez-vous, elle a en réalité démarré en avril 2019 pour les membres de Mainframe Industries.
Ces vétérans de l’industrie, avec de jolis CV sous le bras (CCP Games (Eve Online), Blizzard (World of Warcraft), Remedy (Control), Rovio (Angry Birds), Ubisoft), ont rapidement mis le doigt sur le cœur de leur projet : le cloud gaming. En décembre 2021, Thor Gunnarsson tenait déjà un discours fort à propos au sujet de cette technologie dont on perçoit et ressent les échos après cette récente découverte du jeu. Dans l’esprit de Mainframe Industries, les perspectives offertes par le cloud gaming sont fabuleuses. Il fallait donc les exploiter pour être en mesure de proposer un type d’expérience à même de faire progresser la technologie et, surtout, de briser le quatrième mur de l’interaction : un thème de plus en plus défriché par Twitch, via la fonctionnalité du chat et les autres procédés de commande en live.
Lors d’un échange avec Anton Backman sur la chaîne YouTube Slush, deux mots importants ressortaient de ce projet ambitieux : accessibilité et engagement, c’est-à-dire de se servir de l’aspect viral du cloud gaming — en un message, les joueurs peuvent s’échanger un lien et rentrer directement dans le jeu et le cœur de l’action — pour multiplier la participation du et des joueurs. Pax Dei est ainsi le tout premier MMO à être « cloud-native », offrant la possibilité à tout un chacun de jouer partout et à n’importe quel moment, et où chaque écran (PC, consoles, smartphones) est une porte d’entrée. Pour les joueurs, cela se fera à une date encore indéterminée via Steam (la liste complète des supports arrivera ultérieurement) et les plateformes de cloud gaming (GeForce Now, xCloud, Luna, Shadow, …). Pour nous, ce fut l’écran de notre ordinateur, et ce que l’on a pu voir a piqué notre curiosité.
Un aspect social essentiel où les joueurs sont avant tout des créateurs
Après une brève présentation des différents aspects du jeu, les cadres de Mainframe Industries nous ont invité à plonger dans l’univers de Pax Dei le temps d’une courte démo dirigée par l’un des membres. Tandis que l’on admire les décors déjà chatoyants du MMO, développé sur Unreal Engine 5 et encore au stade d’alpha, on découvre rapidement le souci du détail des équipes : gestion de la lumière et des ombres, flore particulièrement mise en valeur (au niveau macro et microvisuel), objets et pièces d’équipement reproduits avec minutie… Les technologies Lumen et Nanite de l’Unreal Engine 5 font des merveilles, et les panoramas saisissants que l’on a pu entrapercevoir nous l’ont confirmé.
À mesure que la faune locale s’habitue à notre présence, la démo de Pax Dei rentre dans le vif et nous montre comment créer son hameau et le développer. Le principe est simple : on choisit une zone délimitée, que l’on peut rendre privée ou publique, et l’on rassemble les ressources pour ériger les fondations, les murs, la toiture et ainsi de suite, le tout à l’aide d’un système de craft. Chaque joueur est invité à faire la même chose, permettant de transformer un simple lopin de terre en un village plus accueillant puis en une cité davantage fortifiée. Un avant-goût de la carte du monde nous a d’ailleurs permis de voir comment ces territoires formeront un tout qui place l’aspect social au cœur de Pax Dei.
C’est bel et bien aux joueurs de bâtir ce monde, et le gameplay émergent leur donne toutes les clefs pour cela puisqu’une fonctionnalité de table de craft (XP spécifiques aux compétences, nouvelles recettes déblocables ou pouvant être lootées) décuple les possibilités d’investissement de chacun en leur donnant l’opportunité de devenir un tailleur émérite, un bijoutier de renom ou encore un alchimiste de légende pour les bienfaits de la communauté du jeu ou du petit groupe de joueurs avec lequel vous évoluerez. D’ailleurs, rien ne devrait vous empêcher de maîtriser tous les systèmes d’artisanat, même si le studio estime que la plupart des joueurs feront le choix de se spécialiser. Bref, le monde de Pax Dei s’étend à perte de vue et incite à l’exploration pour le modeler à notre façon, mais aussi pour en découvrir les secrets qui, par exemple, prennent la forme d’éléments de lore dissimulés par-ci par-là.
PvE, PvP, Guildes… Les codes des MMO pour frapper aussi fort que WoW
À l’instar de World of Warcraft qui a révolutionné le genre en son temps, Pax Dei veut capitaliser sur le savoir-faire des membres de ses équipes, dont certains ont évolué sur la franchise par le passé. Bâtir un nouveau monde, mais aussi construire un personnage qui soit en mesure d’en affronter les dangers. La présentation n’a pas tant abordé la manière de créer son personnage que la manière de l’équiper. Avec ce rapide coup d’œil, on a pu voir que Pax Dei proposera une customisation poussée avec un large choix de pièces d’équipement allant de la tête aux pieds, preuve à nouveau du côté minutieux des membres du studio.
Comme tout bon MMO, l’attirail de votre personnage pourra être fabriqué, mais également looté sur les monstres. Et forcément, plus les monstres testeront les limites de votre force, plus ils vous récompenseront avec des butins de plus en plus rares. L’illustration du PvE est restée sommaire, tout comme les manières de combattre : un aperçu du combat à distance à l’arc, des affrontements en mêlée, mais point de magie pour l’instant. Pour ce qui est des différents archétypes et classes, Mainframe Industries se réserve encore quelques surprises qui seront révélées au fur et à mesure. Néanmoins, la démo s’est conclue avec la silhouette d’une immense créature qui n’a laissé que peu de chance à l’avatar que l’on a suivi le temps de la présentation, augurant des batailles épiques à plusieurs. Eh oui, il faudra être prudent car si l’on construit un havre de paix où l’on se sent protégé, ce sont le danger et l’étrange qui vous attendent au-delà.
On rassure les amateurs de joueur contre joueur, Pax Dei nous fera également bâtir… la guerre ! Si nous n’avons pas vu le système de JcJ (ou PvP, player versus player) à l’œuvre, les équipes ont expliqué qu’il sera aussi un moyen de créer l’histoire et la réputation de notre héros. Il sera possible de se battre pour asseoir son pouvoir, de se déchaîner pour mettre la main sur de précieuses ressources ou encore de transformer les terres du jeu en champs de bataille dans un seul et unique but : la gloire. Si la dimension PvP est présente, elle ne s’impose pas aux joueurs qui auront la liberté de choisir de s’engager ou non sur la voie de la guerre, de se lancer à l’assaut des autres guildes et d’établir des alliances stratégiques.
Qui veut la paix prépare la guerre, comme on dit. Avec Pax Dei, Mainframe Industries est résolu à prendre les armes pour rebattre les cartes du MMO et à se servir du cloud gaming pour mener sa révolution : si le studio y parvient et qu’il ne perd pas sa tête dans cette entreprise des plus complexes, c’est très certainement une couronne qu’il arborera dans les prochaines années.