Boycotter un jeu peut être un lourd sacrifice. Ils sont sans surprise nombreux à chercher des alternatives pour pouvoir découvrir Hogwarts Legacy la conscience tranquille. Mais c'était sans compter un bien étrange retournement de situation…
Comment boycotter le jeu de ses rêves ?
En fin d’année dernière, JK Rowling, la créatrice de l’univers d’Harry Potter, a annoncé l’ouverture de Beira's Place, un centre pour les victimes d’agressions sexuelles. L’initiative est fort louable et fait partie des nombreuses actions que mène JK Rowling (qui est une féministe on le rappelle) pour protéger les femmes. “Le centre représentera un lieu sûr et gratuitement ouvert à toutes, sans distinction d’opinions ou de convictions politiques” peut-on lire dans les lignes d’Actualitté. Mais il y a bien une distinction qui persiste. Ce centre pour les femmes par les femmes refuse d’accueillir ou d’employer des personnes transfemmes sous prétexte qu’elles seraient nées hommes. Mais à vrai dire, pas besoin d’attendre l’ouverture de ce centre pour découvrir les positions transphobes de l’autrice. Le sujet a déjà été documenté en long en large et en travers, notamment par des personnes trans comme la Youtubeuse ContraPoints.
Du coup, quand Hogwarts Legacy : l'Héritage de Poudlard sort, jeu pour lequel JK Rowling a touché et touchera très probablement des royalties, cela pose un cas de conscience pour de nombreuses personnes. Car jouer à ce jeu dont certains rêvent depuis des années, cela implique de reverser une partie de son argent à une TERF qui prend régulièrement la parole et utilise parfois ses sous pour exclure un peu plus les personnes trans. Elle a notamment financé le centre dont nous parlions plus haut. Pour certains et certaines, on est face à un terrible dilemme. Quelques compromis ont alors émergé, comme la possibilité d’acheter le jeu d’occasion, de donner à une association ou de se le procurer d’une façon un peu moins conventionnelle…
Hogwarts Legacy piraté mais…
Dans le monde du jeu vidéo, il y a le marché traditionnel, le marché gris et le marché du téléchargement. Rappelons évidemment que ce dernier est tout à fait illégal. Mais il serait idiot de faire la sourde oreille, surtout alors que le téléchargement d’Hogwarts Legacy est devenu un enjeu pour de nombreuses personnes qui se refusent à acheter le jeu pour les raisons citées plus haut. Sauf que voilà, pirater un jeu aujourd’hui ce n’est plus aussi simple qu’il y a dix ans. Les développeurs ont à leur disposition de nombreux moyens de protection, à commencer par la technologie Denuvo, particulièrement difficile à contourner. Dans le monde du piratage, ils sont très peu nombreux à en être capables, et c’est notamment le cas d’une hackeuse russe répondant au nom d’Empress, forcément bien connue dans le milieu mais pas toujours pour les meilleures raisons.
Tout le monde s'en cogne mais Hogwarts Legacy a été cracké aujourd'hui et l'histoire derrière ce crack est absolument démente, c'est un délire inimaginable
— Parka "Da Pleasure Of Da Mind" noire (@PARKANOIRE) February 23, 2023
Alors quand cette dernière a annoncé faire d’Hogwarts Legacy sa nouvelle priorité, les partisans du boycott ont aussitôt exprimé leur joie. Quel ne fut pas leur désarroi en réalisant qu’Empress avait décidé de saisir l’occasion pour remettre une couche de transphobie dans cette histoire. Elle a en effet accompagné sa version crackée (a priori toute seule) d’un texte exprimant son soutien à JK Rowling et affirmant “que la plupart des hommes mouraient de jalousie vis-à-vis {des femmes} et voulaient juste prendre une part du gâteau.” S’en suit un long brûlot transphobe et à charge contre le “mouvement woke”. Si certains l’avaient vu venir, ce rebondissement laisse tout de même un goût amer aux principaux concernés. Mais, comme l’ont souligné certains, la hackeuse est d’une certaine façon en train de marquer contre son propre camp en proposant cette version crackée du jeu…