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News jeu “On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?
Profil de meakaya,  Jeuxvideo.com
meakaya - Journaliste jeuxvideo.com

Et c’est reparti pour un tour… Un nouveau drame et voilà que le jeu vidéo est de nouveau pointé du doigt sur les chaînes de télévision. Mais alors d’où peut bien venir cette haine viscérale pour ce simple divertissement ?

85 659 vues

Tout a commencé par une histoire tragique, comme souvent. Une enseignante poignardée par un élève qui, selon les premières informations, souffrirait de problèmes mentaux. Mais pour certains, la cause de ce malheureux événement est tout autre : les jeux vidéo. Depuis quelques heures, nous revoilà une énième fois bloqués dans cette boucle du “les jeux vidéo rendent violent”. Après Marianne et l’eSport, place à Kévin Bossuet et ses élèves tous lobotomisés par les jeux violents ou Axel de Tarlé qui nous parle d’un mystérieux jeu dans lequel on marquerait un maximum de points en tuant des femmes enceintes… Alors, on pourrait débunker un à un les arguments vaseux apportés, encore une fois, mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est plutôt pourquoi ce discours persiste encore et toujours dans les média traditionnels ? Accrochez-vous car pour trouver une explication, on va devoir faire un petit retour dans le passé.

Sommaire

  • La menace du jeu vidéo
  • Violence et addiction : les jeux victimes de tous les maux
  • Les mentalités changent-elles ?

La menace du jeu vidéo

Une partie de la réponse réside dans l’arrivée même des jeux vidéo en France. Comme souvent, à ses débuts, le jeu vidéo est vu comme une étrangeté à rejeter. Il s’agit en plus de cela d’un objet qui est importé, un produit étranger qui participe à l’enrichissement des autres nations, dont certaines qui n’ont pas vraiment la cote chez nous (le Japon pour ne pas la citer). Il suffit de regarder la véhémence avec laquelle a été reçu le Club Dorothée et la popularité des anime japonais. Dans l’idée, c’est un peu la même chose, si ce n’est que pour les jeux vidéo un autre enjeu vient se rajouter dans l’équation.

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Pour ce qui est du monde des média, les jeux vidéo sont perçus comme une menace directe. On peut facilement comparer cela avec le traitement télévisuel des créateurs de contenu sur Internet. Difficile de ne pas sentir dans le fameux passage de Squeezie chez Ardisson un mélange de mépris et d’inquiétude (le premier probablement causé par le second). Car d’une certaine façon, les deux sont concurrents. Ils se partagent une audience qui désavoue petit à petit l’un pour s’intéresser à l’autre. Certains diront que ce n’est pas pareil, que les jeux vidéo ne peuvent pas être considérés comme des concurrents de la télévision. Et bien, c’est à la fois vrai et faux.

Certes, il ne s’agit pas du même genre de contenu. Le jeu vidéo s’apparente plus à un loisir tel que la lecture ou le cinéma. Mais dans les faits, il y a pourtant bel et bien une forme de concurrence. Car quand le jeu vidéo commence à exploser avec l’arrivée de la NES et de la Master System, un problème se pose dans les foyers. Contrairement aux bornes d’arcade et aux ordinateurs, pour jouer il faut s’emparer de la télé familiale. La plupart des foyers ne possédant qu’une seule télévision à l’époque, il faut donc faire un choix : regarder la télé ou jouer aux jeux vidéo. De fait, cette nouvelle industrie devient donc un concurrent direct de la télévision et cela se ressent auprès de ceux qui l’animent. Il suffit de voir les premiers reportages télé sur les jeux vidéo pour comprendre qu’il y avait une véritable tendance à décrédibiliser et de nuire à ce nouveau médium.

La mâchoire est crispée, le regard fixe, les gestes saccadés… Les symptômes sont clairs, le verdict sans appel, ces enfants sont atteints d’un mal très contemporain : la passion des jeux vidéo.

Les jeux vidéo sont-ils dangereux ?, Archives de l'INA

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Dès les années 1980, on commence à se demander si les jeux vidéo ne seraient pas un danger pour nos enfants. Cette année-là, la télévision française produit d’ailleurs un reportage sur ce nouveau divertissement qui “répand la terreur parmi certains éducateurs et parents”. Et c’est d’ailleurs assez drôle de voir les mots qui sont employés. On parle d’ “épidémie” et d’ “un mal” qui touche les plus jeunes. Des mots reflétant l’angoisse ambiante des adultes concernant les jeux vidéo, mais absolument pas les propos des professionnels de la santé et du jeu qui sont interrogés. On aime d’ailleurs beaucoup cette phrase de la ludologue Mathilde Maraninchi qui garde encore beaucoup de sens aujourd’hui : “Je crois que l’enfant a une réaction beaucoup plus raisonnable que l’adulte face aux jeux vidéo.”

Même dans ce genre de reportage pas forcément à charge, on retrouve facilement des raisons de détester, voire même d’avoir peur des jeux vidéo. Que cela soit volontaire ou non, le résultat est le même : s’assurer que les jeux vidéo restent un divertissement de niche (pour la “Génération micro”) et pousser les parents à ne pas en acheter pour leurs enfants. Et dans les années 90, les média vont trouver l’argument parfait pour cela.


Violence et addiction : les jeux victimes de tous les maux

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Dans les années 90, le monde du jeu vidéo connaît un emballement médiatique sans pareil. Après quelques sujets ponctuels sur “Gaël, 11 ans et déjà geek” ou “Laurent, 14 ans, concepteur de jeux vidéo”, les média passent à l’étape supérieure : les jeux vidéo rendent accro et violent. Les sorties de Doom, Night Trap et Mortal Kombat vont grandement contribuer à la mauvaise presse des jeux vidéo. Les parents s'inquiètent tant est si bien que les politiques s’emparent du sujet, notamment lors de la fameuse audience de 1993. Mais étrangement, cette inquiétude n’est pas extrêmement relayée dans les média. Certes, ils parlent de temps en temps de la violence de certains jeux, comme Death Race ou Mortal Kombat, mais ce n’est pas un sujet récurrent selon Olivier Mauco. Le bonhomme a justement étudié la “médiatisation des problématiques de la violence et de l’addiction aux jeux vidéo”, et pour lui c’est un événement en particulier qui va profondément changer la façon qu’ont les média de parler de cette industrie de plus en plus importante : la fusillade de Columbine du 20 avril 1999.

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Encore une fois, tout commence avec un drame. Douze élèves (et un professeur) trouvent la mort, tués par deux de leurs camarades. Cet événement va profondément émouvoir les Etats-Unis et même le monde entier, si bien que plusieurs films, livres ou musiques se sont inspirés de ce tragique événement. Mais à l’époque, on ne pense qu’à une chose : trouver un responsable. Malheureusement, se pencher sur la question du port d’armes, qui paraît en toute logique centrale dans cette affaire, ce n’est pas envisageable. Il ne faut pas toucher au sacro-saint 2e amendement, ni aller embêter la non moins sainte NRA (National Rifle Association). Alors on cherche autre chose. Et chez Éric Harris, l’un des tireurs, on finit par trouver ce qu’il faut : des disques de Marylin Manson et, ce qui nous intéresse aujourd’hui, des jeux vidéo et un intérêt tout particulier pour Doom 2. Bingo ! Le jeu vidéo fait enfin la Une des journaux en Amérique puis ailleurs. Le but n'est pas de parler du médium en soi, mais de lui donner la place qu’il conserve encore aujourd’hui dans la plupart des média généralistes, et surtout à la télévision : un responsable pour expliquer les drames en tout genre.

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Comme le souligne Olivier Mauco, on assiste donc à un “tournant décisif dans le traitement médiatique des jeux vidéo en les inscrivant dans une problématique sociale”. Le jeu vidéo devient un sujet que l’on peut traiter dans les rubriques “politique” et “éducation”, non plus comme un simple divertissement. Et ça, ça intéresse beaucoup les média généralistes. Outre quelques émissions spéciales, ils avaient globalement ignoré le sujet jusqu’ici, laissant les journalistes spécialisés (et très majoritairement cantonnés à des média dédiés) décortiquer les jeux comme ils le souhaitaient. La ligne était si marquée entre les deux qu’une rencontre paraissait impossible. On le voit d’ailleurs déjà dans les reportages cités plus haut. En 1983, ce ne sont pas des journalistes de Tilt par exemple que sont allés chercher les équipes de la télévision mais bien des psychologues et des ludologues, des spécialistes certes, mais pas des spécialistes du jeu vidéo. Forcément, le sujet a fini par se concentrer quasiment exclusivement sur des thèmes proches de ces spécialistes, à savoir la violence et l’addiction.

La difficulté rencontrée par les journalistes dans les années 1990 de trouver des experts concernant les jeux vidéo permet dans un premier temps d'expliquer l'entrée de la parole psy dans l'analyse. La circulation circulaire non pas de l'information mais du répertoire de contacts diffuse l'expertise psy dans le milieu journalistique et engendre une normalisation progressive des problématiques dans un recyclage endogène des sources exogènes. La conséquence directe de ce mode de fonctionnement est la surreprésentation de la parole des psy en tant qu'experts du jeu vidéo, qui imposent ainsi leurs problématiques, entraînant un cadrage normalisé du sujet en terme de violence, puis plus tard d'addiction.

La médiatisation des problématiques de la violence et de l'addiction aux jeux vidéo d’Olivier Mauco

Le jeu vidéo devient ainsi un véritable sujet de société pour les média, un objet dont on ne souhaite pas parler en soi mais qui est présenté comme symptomatique ou responsable de telle ou telle réalité. Ainsi, quand en 2001 l’émission Ça se discute parle de “Violence à l’école”, elle dédie tout un pan aux jeux vidéo. Et de fil en aiguille, on se retrouve avec des reportages de près d’une heure parlant exclusivement de l’addiction ou de la violence des jeux vidéo, toujours plus ou moins reliés à des exemples précis ou à des événements tragiques. Et c’est exactement le même schéma que l’on retrouve aujourd’hui avec celui de Saint-Jean-de-Luz. Presque 25 ans plus tard, rien ne semble avoir changé…

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Les mentalités changent-elles ?

Mais si on s’en étonne encore, c’est parce qu’en toute logique cela aurait dû changer. On est bien loin des débuts balbutiants des jeux vidéo. Aujourd’hui, l’industrie pèse lourd, très lourd. Si on pense chiffre d’affaires, c’est la première industrie culturelle au monde. Une industrie dans laquelle est bien intégrée la France qui consomme et produit énormément de jeux vidéo. Même dans certains média généralistes, le sujet est maintenant considéré comme un divertissement digne d’intérêt, voire même parfois une proposition artistique à part entière. Et puis la génération biberonnée à la NES a grandi et rempli maintenant les bancs des rédactions (et même de l’Assemblée Nationale c’est dire). Les chaînes TV proposent d'ailleurs des programmes intéressants et réguliers sur certains aspects de l'industrie. Et pourtant, on retrouve encore et toujours les mêmes poncifs à la télévision. Pourquoi ?

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Et bien en partie à cause d’un automatisme vieux comme le monde : le tautisme. Kesako ? Et bien il s’agit tout simplement d’un autisme tautologique… Je vous l’accorde, à moins d’être un spécialiste en communication, cela n’aide pas vraiment. Pour la faire courte, il s’agit d’un automatisme qui consiste à répéter encore et encore et à prendre pour acquis l’image de la réalité qui a été donnée par le passé. Ce concept définit par Lucien Sfez en 1988 s’applique tout particulièrement aux média, et ce de façon assez critique. En se relayant les uns les autres, ils érigent pour faits des représentations de la réalité, qui deviennent petit à petit la réalité pour ceux qui les lisent ou les reprennent. Dans notre cas, le taustime consiste pour un média à répéter l’image véhiculée sur les jeux vidéo par ses prédécesseurs depuis des années, échappant de fait à la réalité du sujet. Et puis, il faut rappeler que c'est en partie ça que le public de ces chaînes de télévision recherche. Les joueurs ne sont clairement pas l'audience visée par CNews par exemple et le discours qui nous hérisse tant les poils colle très certainement parfaitement avec ceux qui regardent ces chaînes. Et on soupçonne également une petite volonté de faire le buzz en étant toujours plus caricatural dans ses propos.

La violence des jeux vidéo répond d'une approche autistique par ce renfermement sur la dimension violente des jeux vidéo, et tautologique par l'équation répétée que les jeux vidéo rendent violent.

La médiatisation des problématiques de la violence et de l'addiction aux jeux vidéo d’Olivier Mauco

“On a des points supplémentaires si on abat des femmes enceintes” : Pourquoi les journalistes TV disent toujours autant d'absurdités sur les jeux vidéo ?

Pour ne pas aider, la presse spécialisée reste globalement marginalisée. Si des rubriques dédiées décortiquent en profondeur le jeu vidéo sur les média généralistes, elles évoluent souvent en parallèle de ces derniers. Chez Le Monde par exemple, on ne parle pas jeux vidéo dans la section Culture du site mais dans la rubrique à part Pixels (qui fait cela dit un excellent travail). Chez Arte, on a une portion dédiée également (toujours de l'excellent travail). Comme quoi, même s’il y a du mieux, la frontière entre la presse JV et le reste est toujours bel et bien réelle. Peut-être que cela joue un petit peu sur la situation. En effet, s’il y avait plus de gens connaisseurs sur les plateaux télévisés notamment, on entendrait probablement moins d’âneries de ce genre, ou bien elles seraient contrées aussitôt.

Mais heureusement, on peut compter sur de plus en plus de personnes pour faire tampon entre la presse traditionnelle et la presse spécialisée, comme ce cher Crono par exemple. Et c’est peut-être ainsi, en créant toujours plus de liens entre ces deux parties de la profession, que l’on parviendra enfin à ne plus marginaliser le jeu vidéo mais bien ce genre de propos. En tout cas, cela a déjà commencé sur les réseaux sociaux où les dires de Kévin Bossuet par exemple ont clairement des airs de plaisanteries moyenâgeuses. Les mentalités ont changé, il ne reste plus qu’à s’adapter ! Et qui sait peut-être qu’un jour nous verrons à la télévision un débat intéressant et renseigné évoquant posément les vraies questions qu’il y a à se poser sur l’accès des jeux vidéo violents par les plus jeunes, comme il y en a pour les films ou la littérature…


  • En savoir plus : La médiatisation des problématiques de la violence et de l'addiction aux jeux vidéo d’Olivier Mauco
Commentaires
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Pseudo supprimé
Niveau 7
le 04 mars 2023 à 08:33

"pour ce simple divertissement"

Un divertissement..

Quand l'ignorance pointe le bout de son nez...

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