Bard, l’intelligence artificielle de Google, a encore de gros progrès à faire. C’est ce qui est globalement ressorti de la première présentation de cette nouveauté, réalisée sur le compte Twitter de la firme de Mountain View : elle a tout simplement répondu une grosse bourde concernant le télescope spatial James Webb, qui a fait perdre 100 milliards de dollars de cotation en bourse à Google en l’espace de quelques heures.

Même les employés de la firme s’accordent sur le fait que Bard a été « bâclé » et présenté trop tôt, dans une course à l’IA qui s’accélère de jour en jour. Il ne fait aucun doute que Google a tiré quelques leçons de cet échec, mais cela ne l’empêche pas de vouloir réagir vite, très vite !

Google : il faut sauver le soldat Bard

C’est ainsi que les employés de Google ont récemment reçu un email écrit par Sundar Pichai, le PDG de l’entreprise. Dévoilé par CNBC, le courriel demande explicitement aux salariés de la firme de contribuer à l’amélioration de Bard en l’utilisant « deux à quatre heures » par semaine pour aider à son perfectionnement.

Ce premier mail serait, selon les observateurs, un écho aux critiques émises récemment par les employés de Google. Sundar Pichaï les invite à « aider à façonner Bard et à contribuer » à son développement. Le patron de la firme en a également profité pour rappeler que « certains des produits les plus performants de Google n’étaient pas les premiers à être commercialisés », et qu’ils ont malgré tout réussi à « prendre de l’ampleur parce qu’ils ont répondu à d’importants besoins des utilisateurs et reposaient sur des connaissances techniques approfondies ».

En résumé, rien ne sert de courir, il faut partir à point : oui, Bard n’est pas parfait, mais il peut le devenir, à condition de l’éduquer et de corriger en l’utilisant.

Bard « Apprend mieux par l’exemple »

Les salariés de Google ont ensuite reçu un second mail, cette fois-ci signé par Prabhakar Raghavan, vice-président de Google pour la recherche. Celui-ci a clarifié ce qui est actuellement attendu des employés : ces derniers sont invités à faire des requêtes auprès de l’intelligence artificielle, et à réécrire les réponses lorsqu’ils constatent que des erreurs existent.

Le chatbot « apprend mieux par l’exemple », c’est pourquoi les employés de Google sont invités à l’interroger sur des sujets qu’ils maîtrisent, pour mieux rectifier le tir en cas de besoin. Par ailleurs, il est également demandé de rejeter les conseils « juridiques, médicaux et financiers », ainsi que les commentaires jugés haineux ou abusifs.

En somme, Bard doit être « éduqué » d’une manière que l’on peut qualifier d’artisanale. Mais ce n’est pas une surprise : OpenAI a fait de même avec ChatGPT. Seulement, cette entreprise a employé des travailleurs kenyans sous-payés pour le faire. La course à l’intelligence artificielle possède aussi sa face sombre.