Un bateau de 150 mètres de long et 100% électrique

Il est déjà possible de se procurer un moteur électrique pour équiper son hors-bord personnel, mais encore très peu de grands bateaux commerciaux entièrement électriques sont en activité. Un des pionniers dans ce domaine est le Basto Electric, véhicule confectionné par la compagnie maritime norvégienne Basto Fosen, avec une taille de 139,2 mètres de long et pouvant accueillir 600 passagers. Pas mal, non ? Ok, mais il y a mieux.

Le Basto Electric est déjà en service depuis 2021, et a pour unique fonction de relier les villes de Moss et d’Horten, soit une distance d’environ 10 kilomètres.

Ce bateau était peut-être le plus long et le plus grand, mais il est en passe d’être dépassé par une vraie bête de course : l’Utility Ro-Pax. L’entreprise Revolution Design qui a commandé ce bateau compte bien mettre sur la mer un ferry qui dépasse l’entendement. Actuellement en cours de construction en Australie, il ne va pas relier deux villes, mais bien deux pays : l’Argentine et l’Uruguay, reliant Bueno Aires et Montevideo.

Construire un bateau électrique est très louable de la part de Buquebus, la société qui l’a commandée. Mais la préoccupation pour l'environnement n’est pas le seul argument. En effet, le coût total de fabrication s’avère être inférieur à celui d’un bateau se nourrissant de carburant plus classique.

Tout d’abord, toutes les batteries pour pousser cet énorme engin représentent une masse totale de 400 tonnes. Cela semble beaucoup, mais c’est moins que les 500 tonnes que requièrent l’équipement d’une motorisation à carburant. Ensuite, l’usage de l’aluminium à la place de l’acier change tout. C’est un matériau plus cher mais beaucoup plus léger, ce qui demande donc moins d’énergie pour être déplacé.

Une autonomie et des statistiques folles pour un ferry électrique

150 mètres d'aluminium donc, qui pourra accueillir jusqu’à 2100 passagers ainsi que 226 véhicules. C’est aussi un record, devenant presque logique à ce niveau-là. L’autonomie de ce navire atteindra les 185 km sans avoir à être rechargé, le tout avec une vitesse de 25 nœuds nautiques, soit 46,3 km/h.

Le ferry, l’idéal pour l’électrique

Un ferry a la particularité d’effectuer le même trajet tout le temps, et de nombreuses fois par jour. Cette répétition permet de simplifier le stockage d’énergie en plaçant une borne de recharge à chacun des deux points d’ancrage du bateau. C’est une des raisons pour lesquelles on ne voit pas encore de gros navire de croisière réalisant des trajets différents régulièrement, en plus du souci évident d’autonomie totale, encore limitée pour traverser des mers et océans.

Une vraie bonne nouvelle pour la planète ?

Le secteur de l’aviation est fortement critiqué, mais le domaine maritime représente une part similaire des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Comment ne pas faire pâle figure quand on voit des bateaux de croisières aux dimensions gargantuesques se trémousser dans l’océan Pacifique pendant que l’on nous rappelle de bien couper notre box Wi-Fi en partant de chez nous.

Un bateau électrique ne rejette aucune émission nocive, mais reste à savoir si la production de toutes ces batteries ne revient pas au même. Dans tous les cas, si opter pour l’électrique continue d’être un avantage financier pour les compagnies, aucun doute que nombreuses sont celles qui sauteront le pas à l’avenir.