On savait que les conditions de travail des modérateurs Meta étaient catastrophiques, mais apparemment c’est encore pire que prévu. Un futur partenariat qui ne devrait pas améliorer les choses.
Un nouveau partenaire pour Meta qui pose question
Dans la catégorie des nouveaux métiers à haute pénibilité, on peut clairement intégrer les modérateurs des réseaux sociaux. En particulier Facebook qui se retrouve avec les pires atrocités d’Internet.
Des employés de la société Majorel, qui devrait s’occuper d’une partie de la modération de Facebook et Instagram, lancent une fronde pour dénoncer leurs conditions de travail et surtout leur paye dérisoire. C’est pourtant vers cette société que le choix de Meta serait porté pour gérer ses contenus. Il faut savoir que le géant américain travaille déjà avec l'entreprise dans la filiale au Maroc.
Un employé de Majorel à Nairobi, chargé de la modération TikTok, s'est confié au site Wired et explique que “le travail est traumatisant et on nous donne des cacahuètes.” Ils regardent ainsi constamment des décapitations, des mutilations, des suicides et toutes les pires choses que l’on peut imaginer ou non. Tout ça pour moins de 260 euros par mois. Il ajoute ainsi : “Nous ne pouvons même pas maintenir nos vies normales.”
Et comme si cela ne suffisait pas, l’entreprise Majorel ne soutiendrait absolument pas ses employés pour les traumatismes qui s’en suivent. Sans oublier que la société aurait recours à un bonus basé sur les performances. En d'autres termes : plus ils regardent du contenu choquant, plus ils seront payés. Sauf que même pour ça, les objectifs seraient apparemment difficiles à obtenir.
Meta et Majorel, le contrat est signé ?
Pour le moment Meta ne collabore pas avec Majorel, mais quelques employés se sont confiés et ont expliqué que des représentants de Meta étaient venus dans les locaux de Majorel à Nairobi pour confirmer leur collaboration publiquement aux personnels.
Et pour étayer un peu plus cette théorie, le site d’emploi Fuzu.com recrute en masse dans la société de Majorel qui devrait avoir le contrat. Et le pire c’est que beaucoup viennent au Kenya uniquement pour travailler pour ce secteur qui externalise la modération des réseaux sociaux.
Pour rappel après une procédure judiciaire, Meta avait dû stopper sa collaboration avec le prestataire Sama, ce mois-ci, pour des allégations de traite des êtres humains et de brisement des syndicats. Difficile donc de voir que Meta n’est pas au courant. Si cela se confirme, cela pourrait fortement pénaliser les réseaux sociaux du groupe.
Donc à voir si Meta va officialiser cette collaboration, mais avec le tapage médiatique actuel, cela semble peu probable pour leur image. À voir la décision que prendra le géant d’Internet.