Il y a peu, les équipes de Naughty Dog ont pris la parole. Déjà d’une, pour chaleureusement nous souhaiter une bonne année 2023 et, d’autre part, pour prendre le temps de parler de jeux vidéo. Ou plutôt, d’un jeu vidéo : le titre multijoueur dans l’univers de The Last of Us qu’ils développent. Nous devrions en apprendre davantage à son sujet dans les mois qui viennent, mais Neil Druckmann a plutôt orienté la discussion sur la nouvelle stratégie interne du studio. Ce soft, pour les amateurs de jeux en ligne, cela fait un moment que l’on en parle. En son temps, The Last of Us Part II avait souffert du même problème : trop de temps séparait l’annonce officielle — trois ans et demi — de la sortie commerciale. Cette mauvaise manie, qui a causé des problèmes d’équilibre et mis les développeurs sous pression, c’est désormais de l’histoire ancienne. Afin d’éviter cette culture de l’urgence, le studio californien fait donc le choix de retarder ses annonces — les équipes en ont d’ailleurs une en réserve qui les rend « très enthousiastes » — et de « jouer avec le calendrier » pour éviter de nourrir l’impatience des fans. Une prise de recul tout en sagesse qui est la bienvenue et qui aurait été salvatrice aux jeux que l’on évoque plus bas, car eux n’ont pas du tout appliqué cette méthode !

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

On commence cette sélection en douceur. On ne s’en rend pas compte, de prime abord, mais, tout comme Rome, The Legend of Zelda : Breath of the Wild ne s’est pas développé en un jour. Véritable system-seller de la Nintendo Switch, son édification s’étale sur pas moins de six longues années. Certes, le développement bascule dans une autre dimension, plus active, à compter du mois de janvier 2013. Mais en réalité, le dix-neuvième opus de l’iconique franchise de la société japonaise est dans les tuyaux depuis une sacrée poignée de mois. Dès la sortie de The Legend of Zelda : Skyward Sword, le chantier se met en branle puisque la firme kyotoïte s’apprête à accoucher de la petite sœur de la Wii, la WiiU. Et forcément, il faut doter celle-ci d’un nouvel épisode de l’une des licences les plus emblématiques de la société. Bref, The Legend of Zelda est un candidat parfait, et l’avenir leur donnera plus que raison. En plein E3 2014, Eiji Aonuma s’exprime pour la première fois sur BOTW et sur la manière de repenser les conventions de la licence. Une interview succincte qui se conclut avec un ultime cadeau qui fera saliver les fans : un court trailer où l’on voit Link, à dos de cheval, poursuit par un Gardien. Toutefois, celles et ceux qui suivent l’actualité savent depuis longtemps qu’un tel projet se construit dans l’ombre. En 2011, une démo technique est présentée et est l’occasion, pour Shigeru Miyamoto, de confirmer le développement d’un nouveau jeu Zelda, en l’occurence BOTW, sur WiiU.

Max Payne 3

Là, on s’attaque à des durées qui deviennent sacrément conséquentes ! En l’espace de deux épisodes, l’un sorti en 2001 et l’autre en 2003, la licence de Remedy s’est bâtie une solide réputation. Mais pour aboutir à un troisième volet, ce fut une tout autre paire de manches ! Exit le studio de développement finlandais et bonjour les équipes new-yorkaises de Rockstar Studios. Oui, on parle bel et bien des créateurs de la licence Grand Theft Auto ! Bref, la licence change de main et les développeurs, soucieux du produit final, décident de lui allouer un temps de création des plus suffisants. Peut-être trop, même. En réalité, ce qui a pu causer la frustration des joueurs ayant adoré les deux premiers volets, ce sont les propos du président de Take Two de l’époque, Jeff Lapin, qui, en 2004, annonçait « qu’il y aura un autre Max Payne » — même si les cadres s’attendaient à une meilleure réception commerciale du second volet — et qu’ils « prendront quelques années pour le rendre encore plus spectaculaire ». Quelques années que l’on peut finalement traduire par « huit ans », spécifiquement parce que Rockstar Games, comme le confirmait Dan Houser en 2011, « aime prendre un peu de temps à la fin d’un jeu avant de commencer une suite, afin de laisser le temps à l’excitation ou à la déception et à tout le reste de s’estomper », une technique bien particulière pour cibler « ce que nous devrions faire dans le prochain jeu ». Occupé à tout un tas de projet, le studio retarde l’échéance et, une fois en plein travail, doit même prendre la décision de reporter la sortie du jeu à maintes reprises, jouant un peu plus avec les nerfs des fans qui ont, finalement, pu mettre la main sur cette pépite qu'est Max Payne 3 en mai 2012.

Cyberpunk 2077

Au tour du studio polonais CD Projekt RED de mettre la barre un cran plus haut que l’annonce de Max Payne 3. Tandis que les membres du studio se forgent une renommée de plus en plus prestigieuse grâce aux adaptations de l’œuvre d’Andrzej Sapkowski — célébrité qui crèvera le plafond avec la sortie de The Witcher 3 : Wild Hunt en mai 2015 —, on commence d’ores et déjà à préparer l’après dans les coulisses, quitte à opérer un virage à 180 degrés et réaliser un grand-écart facial en passant de l’heroic fantasy à la science-fiction. Quelques mois seulement après la sortie de The Witcher 2 : Assassins of Kings, soit au mois de mai 2012, la firme interpelle la presse pour annoncer que le troisième volet de The Witcher n’est pas la seule surprise du studio. Il y en a une deuxième, et elle se nomme « Cyberpunk ». Les équipes se scindent en deux et ce n’est que cinq mois plus tard que le titre se dévoile entièrement : ce sera « Cyberpunk 2077 », indiquant ainsi la filiation avec l’œuvre originale de Mike Pondsmith. Après ces révélations, le studio veut commencer l’année 2013 en beauté et lâche, en janvier, un premier teaser dans la nature : l’extrait fait se soulever la foule — la vidéo culmine a plus de 26 millions de vues sur YouTube — et, aujourd’hui, tout le monde se souvient du visage de l’augmentée sur lequel une balle vient se réduire en poussières. La vidéo se clôturait même sur une mention du studio qui indiquait un lancement « quand ça serait prêt », un commentaire d’autant plus ironique que le titre ne l’était pas tout à fait lors de sa sortie… huit ans et sept mois plus tard ! Entre les blagues potaches des joueurs, mentionnant que le lancement finirait par se faire en 2077, et le développement à rallonge, Cyberpunk 2077 se sera longtemps fait désirer. Aujourd’hui, il voit enfin le bout du tunnel, notamment grâce à des mises à jour bénéfiques, un DLC en préparation et le joli succès de la série d’animation Edgerunners.

The Last Guardian

À ce stade, les clients se font encore plus gros. Derrière The Last Guardian, on retrouve le talentueux Fumito Ueda, accompagné de ses équipes, dont l’aura s’est construite en l’espace de deux projets : Ico et Shadow of the Colossus, soit deux monuments de poésie qui ont contribué à une sorte de hype autour du créatif japonais. À tel point que la simple mention de son prochain jeu suffit à ce que le public retienne son souffle, comme ce fut le cas avec The Last Guardian et son nouveau projet. En partant d’une idée extraite de Shadow of the Colossus, à savoir la relation entre le personnage principal et sa monture, Fumito Ueda imagine les bases de la relation entre l’enfant et Trico, une espèce de créature chimérique, et s’attaque, en 2007, au développement de ce nouveau projet. L’année suivante, le titre fait parler de lui à travers son appellation « Project Trico » mais ce n'est que douze mois plus tard que le jeu est présenté au public pour la première fois, lors de l’E3. Le studio n’a d’ailleurs pas fait les choses à moitié puisqu’il nous offre un moment suspendu de plus de 4 minutes où l’on fait connaissance avec le duo central de ce soft. Malheureusement, le développement, initialement prévu sur PS3, piétine et est transféré sur la future machine, la PS4, de façon à ce que le concept de Ueda puisse convenablement voir le jour. Du côté des joueurs, on s’inquiète. Ueda quitte Sony, fonde le studio genDESIGN dans l’espoir de parachever son œuvre, sans plus de certitudes, en collaborant avec Sony et les vestiges de Japan Studio. Au final, l’angoisse prend fin à l’E3 2015 où le titre revient avec une séquence longue de plusieurs minutes, avant un trailer final, un an plus tard à la même période, annonçant la date de sortie tant attendue qui sera légèrement décalée au 7 décembre 2016.

Final Fantasy XV

Nous y voilà, le palier fatidique des dix ans ! Final Fantasy XV fait très certainement partie des noms les plus cités au moment où l’on évoque les projets à la génèse laborieuse. Pour remonter aux prémices de son annonce, il faut aller jusqu’à la conférence Square Enix de l’E3 2006 lorsque les fondements du projet Fabula Nova Crystallis sont présentés : Final Fantasy XIII, Final Fantasy Agito XIII et Final Fantasy Versus XIII (qui deviendra FF15). Toutefois, les problèmes vont s’accumuler et Tetsuya Nomura ne parviendra jamais à concrétiser l’œuvre qu’il avait en tête depuis le départ : en cinq ans, le développement fait du surplace et ne commence à avancer qu’en 2011, tout en se dirigeant vers de nouvelles difficultés. Trop ambitieux, le jeu ne peut plus viser une sortie sur PS3 et se transforme en Final Fantasy XV à l’E3 2013. Malgré tout, l’enlisement est toujours bel et bien là, ce qui coûte la peau de Nomura, évincé au profit de Hajime Tabata, co-réalisateur. Après la passation et jusqu’à la sortie définitive, Tabata marchera sur des œufs, dégainant un trailer en 2014 puis une démo en 2015. La seule bouffée d’air étant l’annonce d’un évènement spécial pour la révélation de la date de sortie du jeu : Final Fantasy XV voit enfin le bout du tunnel, tout comme les équipes de Luminous Productions. L’histoire du développement de Final Fantasy XV est un récit fleuve qui s’étale sur toute une décennie : imaginez-vous, à l’âge de 8 ans, en train de découvrir le visage de Noctis avant d’en prendre le contrôle à quelques jours de votre majorité. Après plus d’une centaine de mois à batailler pour que le projet ne finisse pas dans les limbes du jeu vidéo, Final Fantasy XV obtient enfin sa date de sortie, une dernière fois reportée de quelques semaines à la date du 29 novembre 2016 sur PS4 et Xbox One, laissant enfin le plaisir aux joueurs d’en découvrir aussi bien la teneur que les stigmates.

Diablo 3

Rares sont les jeux à pouvoir se vanter d’avoir un intervalle encore plus conséquent, entre le premier jour de développement du projet et sa commercialisation, que celui de Final Fantasy XV. Et pourtant, Diablo III peut facilement regarder l’Action-RPG de Square Enix droit dans les yeux. Certes, le jeu n’a été annoncé qu’en juin 2008 pendant l’évènement Blizzard Worldwide Invitational, mais ce que les joueurs ne savent pas c’est que, dans les coulisses, on se bat pour venir à bout de ce développement chaotique. À l’image de l’ambiance infernale du hack’n slash de Blizzard Entertainment, le développement de Diablo III a été un enfer à vivre pour les équipes. Après le succès de Diablo II, il n’y a pas de temps à perdre : on est en 2001 et, chez Blizzard North, on se met de suite au travail sur ce troisième volet. Sauf que, coup de théâtre, les fondateurs du studio quittent le navire, et d’anciens membres leur emboîtent le pas. Deux années viennent d’être jetées à la poubelle, et il faudra deux années de plus pour que Blizzard reconstitue une équipe en bonne et due forme pour non pas relancer le développement là où Blizzard North s’était arrêté, mais bel et bien pour repartir de zéro. Entre 2005 et 2008, les équipes s’affairent mais l’on est encore loin du compte lors de l’annonce : malgré son développement de trois ans, le jeu n’est pas encore près de sortir. Pour cela, il faudra se montrer patient de longs mois jusqu’à avoir enfin accès à une phase de bêta test fermée en septembre 2011, puis à une bêta ouverte en avril 2012, soit quelques semaines avant le lancement définitif calé au 15 mai 2012, onze ans après les débuts du projet.

Prey

Après Max Payne 3, quelques paragraphes plus haut, on remonte à nouveau le temps pour atterrir au beau milieu des années 90. Quelques mois avant de lancer Duke Nukem 3D, les studios 3D Realms regorgent de folles ambitions et annoncent la première version de Prey avec l’idée d’en faire une série de jeux. Rapidement, on lance les étapes préliminaires de la conception et on esquisse, grâce à Tom Hall qui a, entre autres, fait ses gammes chez id Software, différentes idées. Malheureusement, cette première riche année de travail tombe à plat, et Hall quitte à la fois le projet et la société pour rejoindre John Romero. 3D Realms ne se laisse pas abattre et rebondit presqu’aussitôt en recrutant Paul Schuytema pour passer à l’étape suivante, tout en créant un nouveau concept pour ce fameux Prey. Jusqu’en 1998, tout se passe pour le mieux et les premiers retours lors des éditions de l’E3 sont encourageants, voire même galvanisants. Sauf que, subitement, c’est le drame : le développement est violemment freiné à cause de contraintes techniques insurmontables, la version de Prey est abandonnée et l’équipe de Schuytema dissoute. En novembre 1998, Corrinne Yu arrive à la rescousse pour tenter de sauver les meubles, mais le titre est mis de côté jusqu’à nouvel ordre, et plus précisément jusqu’au début du nouveau millénaire où la situation se débloque. En 2001, 3D Realms réunit toutes les conditions pour développer une nouvelle version et, six ans après les débuts du projet, la machine se met véritablement en marche. Il faudra patienter jusqu’en 2005, slalomant entre le flot de rumeurs, pour que le site Internet de 3D Realms mette un coup d’accélérateur au teasing du jeu, invitant à se préparer pour la grande révélation. Dans la foulée, le site de Prey est mis en ligne, rassurant ainsi les fans quant à la survie du projet qui souffle sa dixième bougie. Au final, l’annonce officielle tombe le 26 avril 2005, tandis que les équipes de Human Head Studios lui concocte une démo qui paraîtra un an plus tard, au moment où Prey passera enfin « gold », mettant fin à un développement à rallonge au mitan du mois de juillet 2006.

Duke Nukem Forever

La plus grosse erreur de Duke Nukem 3D, sorti en 1996, aura sans doute été de comporter un écran de fin déclarant qu’il fallait bientôt s’attendre à une suite, en l’occurence Duke Nukem Forever. Avec le recul, on se dit que « bientôt » n’est pas le terme approprié pour évoquer une sortie qui n’arrivera finalement qu’en 2011. Annoncé de manière officielle en 1997 par le biais d’un site Internet, les développeurs mettent déjà le holà en déclarant qu’il sera prêt quand il sera prêt, c’est-à-dire pas avant un certain laps de temps. Mais, à l’instar de Prey, le développement sera des plus chaotiques, enchaînant les changements de moteur et, pire, les redémarrages. La première partie des années 2000 est un cauchemar, mais les développeurs gardent la tête hors de l’eau, notamment à partir de janvier 2007. Chez 3D Realms, face à cette situation, on préfère en rire qu’en pleurer et l’on avance, coûte que coûte, pour concrétiser ce projet. Quelques jours avant les fêtes de Noël de l’hiver 2007, un teaser d’une minute est diffusé pour rassurer l’audience, quand bien même il n’y a eu aucune séquence de jeu en l'espace de dix ans. Cependant, à force de traîner des boulets comme Prey et Duke Nukem Forever, la situation vire au drame pour 3D Realms qui est placé en liquidation judiciaire : coup de théâtre, le développement s’arrête net en mai 2009, plongeant le titre dans un avenir plus qu’incertain. Heureusement pour lui, Gearbox Software Interactive le sort in extremis des limbes vidéoludiques et Duke Nukem Forever commence à apercevoir la lumière au bout du tunnel. Seize mois plus tard, le jeu fait un retour tonitruant lors de la PAX 2010 puisqu’une démo est enfin jouable, preuve que la sortie n’est plus si lointaine désormais. Et, effectivement, il n’a pas fallu atteindre bien longtemps : le jeu débarque sur les étals en juin 2011, mais l’on ne peut pas dire que le résultat final était à la hauteur des attentes. Après quinze longues années, les joueurs s’attendaient à bien mieux de la part du Duke !

Metroid Prime 4

Pour terminer, on va s’attaquer à deux clients un peu spéciaux. Contrairement aux jeux cités précédemment, les deux prochains cas de figure sont différents puisqu’ils ont bel et bien été annoncés, mais ne sont toujours pas disponibles. Lors de l’E3 2017, Nintendo fait fort, très fort même, avec l’annonce de Metroid Prime 4. Aucune image du jeu, seulement une vidéo effectuant un travelling arrière et nous montrant le logo de Samus, le chiffre 4 puis la dénomination complète « Metroid Prime 4 », agrémentée de la phrase « Actuellement en développement sur Nintendo Switch », mais la foule exulte. On se souvient tous, par exemple, de ces jeunes gens rassemblés dans la boutique Nintendo de New-York qui découvrent, les yeux écarquillés par la joie, l’annonce de la firme japonaise et qui la célèbrent. S’en suit tout un tas de bruits de couloir qui se solderont par un crève-cœur pour tous les fans : un an et demi plus tard, en janvier 2019, Nintendo n’est pas convaincu de la qualité du soft, décide de stopper le processus de développement et de reprendre depuis le début en confiant le projet à Retro Studios, les équipes à l’origine de la série « Prime ». Depuis ce jour, c’est le calme plat, le jeu enchaîne les absences lors des grands évènements et l’on entend plus souvent parler de lui pour les recrutements qu’il effectue ça et là — cherchant à rassembler tout un tas de pointures du milieu comme on a pu le constater — que pour son contenu. Tout ce que les fans ont à se mettre sous la dent, c’est une image inédite et mystérieuse de l’héroïne diffusée… en février 2022. Cela fait maintenant plus de cinq ans que le titre a été annoncé et l’on ne sait toujours pas ce qu’il en est (ce qu’il nous racontera, ce qu’il nous proposera, …) et s’il sortira bel et bien sur Nintendo Switch dans les années à venir. Quoi qu’il en soit, Metroid Prime 4 gravit peu à peu les échelons des plus grandes arlésiennes du jeu vidéo.

Beyond Good and Evil 2

Ubisoft souhaite-t-il devenir le maître incontesté des arlésiennes ? On vous rassure, vous n’avez pas quatre heures pour potasser le sujet, mais la question se pose. Le remake de Prince of Persia : Les Sables du Temps, Skull and Bones et, surtout, Beyond Good & Evil 2. Vers la fin des années 90, Ubisoft planche sur une nouvelle licence, chapeautée par Michel Ancel, figure emblématique du studio. Après trois années de développement, le public découvre les aventures de Jade et Pey’j et se prend d’affection pour le duo. À leur grand bonheur, Ubisoft officialise le projet d’une suite lors des UbiDays de 2008 qui ont lieu au Louvre, mais les ennuis ne font que commencer. Dès le départ, les fondations sont bancales et, tandis que Michel Ancel prend les rennes de Rayman Origins, on parle d’une suspension, voire même d’une annulation. Dès lors, le créatif français sortira annuellement de son silence, entre 2011 et 2014, pour réaffirmer que le titre est en développement et qu’il vise plutôt la huitième génération de console, à savoir PS4 et Xbox One. Passée la moitié des années 2010, c’est Yves Guillemot en personne qui reprendra la communication autour du titre, notamment lors de l’E3 2016, avant de déclarer, quelques mois plus tard, que le titre est en phase de « préproduction », huit ans après l’annonce. Coup sur coup, Beyond Good & Evil 2 répond présent à l’E3 en dévoilant deux trailers, le premier en 2017 et le second l’année d’après. Il s’agira donc d’un préquel au premier jeu et, hormis une présentation de gameplay en live en décembre 2018, c’est à peu près tout ce que l’on sait : aucune console n’est mentionnée, encore moins une date de sortie. Même Michel Ancel est dans l’inconnu. Depuis, c’est le retour du silence radio, ponctué de déclarations laconiques et redondantes, pour dire que le projet est en bonne voie, et de quelques artworks. Bref, depuis des mois, on entend tout et son contraire à propos de Beyond Good & Evil 2 ce qui n’a rien d’engageant, ni de rassurant. D’autant que le jeu s’est récemment offert le titre de la plus longue gestation… Jusqu’où s’arrêtera le jeu d’Ubisoft ? Les paris sont ouverts.