
Après une augmentation importante des pratiques de piratage durant la période des confinements, les Français se tournent de plus en plus vers le streaming légal. Le dématérialisé a le vent en poupe dans l’Hexagone.
Ces dernières années ont vu exploser le nombre de plateformes de streaming légal, en grande partie grâce à l’avènement de la SVOD. Dans le même temps, de nombreuses plateformes de téléchargement illégal ont fermé leurs portes, ce qui a probablement poussé les internautes à revoir leurs habitudes de consommations. Le résultat, à en croire le dernier baromètre de l’Arcom concernant la consommation des biens culturels dématérialisés, c’est que les Français ont tendance à pirater de moins en moins.
Une hausse de la consommation des contenus dématérialisés
Parmi les informations intéressantes présentes dans ce rapport, on en trouve une qui témoigne de l’intérêt des Français pour les « biens culturels dématérialisés ». Cela désigne aussi bien les films et les séries que la musique, les livres audio ou encore les jeux vidéo, pour n’en citer que quelques-uns. On constate que dans la majeure partie des cas, la consommation de biens culturels dématérialisés légaux est en hausse.

Parmi les exceptions, on trouve les films : en 2021, 54% des Français de 15 ans ou plus avaient consommé au moins un long-métrage de manière dématérialisée, contre 52% en 2022. Une situation qui peut s’expliquer par le retour au cinéma de films à succès. De manière générale, les films, les séries et la musique en version dématérialisée ont clairement le vent en poupe, là où le jeu vidéo reste stable.
Les plateformes de SVOD sont les grandes gagnantes
L’Arcom explique que « Après une période de stabilité en 2020 et 2021, les usages exclusivement licites repartent à la hausse en 2022. Ils concernent 62 % des internautes, et près des trois quarts (73 %) des consommateurs de biens culturels dématérialisés. » Ainsi, 73% des internautes français ont accès à au moins un abonnement payant à un service de streaming. Cela comprend aussi bien ceux qui s’abonnent eux-mêmes (63%) que ceux qui partagent un compte avec quelqu’un qui paie.

Les plateformes comme Netflix, Prime Video ou Disney+ sont les plus populaires : 66% des internautes y ont accès. La musique représente quant à elle 36% des internautes, suivie des chaînes de TV payantes (33%).
Par ailleurs, l’Arcom souligne que les internautes français dont davantage enclins à payer pour accéder à du contenu. Le panier mensuel moyen se situe à 32 euros pour les consommateurs payants (c’est-à-dire en excluant ceux qui profitent d’un accès gratuit à certains services et qui font baisser la moyenne à 21 euros).
Le piratage baisse, mais…
Si l’Arcom souligne que les pratiques de piratage reculent en France, aussi bien du côté des films, des séries et de la musique, il se développe tout de même « de nouvelles pratiques, illicites permettant d’accéder de manière détournée aux offres légales ». Parmi elles, on trouve l’accès à des « services légaux crackés », le « recours aux mods », « l’achat de comptes tiers » ou « l’utilisation de cookies d’autres utilisateurs obtenus grâce à des extensions ».
« En 2022, 64 % des internautes ayant consommé au moins un bien culturel illégalement sur internet, l’ont fait à l’aide d’au moins un nouveau mode d’accès illicite à des services légaux, soit 15 % de l’ensemble des internautes français ».
Certes, le piratage direct baisse, mais ceux qui ne veulent toujours pas payer trouvent des moyens détournés pour accéder tout de même aux contenus.
Le prix d’un abonnement ou d’un contenu demeure le premier frein à la consommation légale. L’insatisfaction liée aux contenus (œuvre introuvable, bibliothèque limitée, etc) et les habitudes liées à la gratuité sont aussi citées 6/8 pic.twitter.com/vNgeIUHVXw
— Arcom (@Arcom_fr) December 16, 2022
Lorsque l’Arcom interroge les personnes qui continuent à pirater, les réponses ont tendance à être déjà connues : 53% des personnes estiment les prix trop élevés, 42% considèrent que l’offre ne leur convient pas et 37% ne voient pas l’intérêt de payer ce qu’ils peuvent avoir gratuitement. En somme, si le piratage baisse, il existe encore et certaines idées reçues, notamment la gratuité des productions culturelles, ont encore la vie dure.