
Selon une rumeur apparue récemment, Apple se préparerait à réaliser une action inattendue. L’entreprise américaine compterait permettre aux utilisateurs d’iPhone de télécharger et d'installer des applications sans avoir à passer par l’App Store. Une démarche forcée, face aux exigences de l'Union européenne.
Unique concurrent d’Android sur le marché des systèmes d’exploitation mobiles, Apple a bâti sa réputation sur la construction progressive d’un écosystème particulièrement fermé. Si vous possédez un iPhone, il peut s’avérer utile de choisir un iPad au moment d’acquérir une tablette tactile, ou encore un Mac pour ce qui est de l’ordinateur : ces appareils sont conçus pour fonctionner entre eux, et l’interopérabilité avec des dispositifs d’autres marques peut s’avérer compliquée.
De la même manière, Apple ne permet pas aux utilisateurs d’un iPhone de télécharger des applications mobiles en dehors de l’App Store, qui est la plateforme officielle du constructeur. C’est tout l’inverse d’Android, qui dispose bien sûr du Google Play Store, mais qui permet aussi d’installer des applications téléchargées ailleurs, sous la forme d’un fichier .apk. Mais à en croire la rumeur, la situation pourrait changer prochainement.
Bientôt des applications de sources tierces sur iPhone ? La folle rumeur du jour
La pratique du sideloading, massivement rejetée par Apple depuis les débuts de l’iPhone et de l’App Sotre, pourrait prochainement prendre fin. C’est Mark Gurman, journaliste spécialiste de la pomme, qui l’explique cette semaine chez Bloomberg.
Apple pourrait être obligé d’autoriser les utilisateurs de ses appareils à y installer des applications téléchargées via des sources tierces pour respecter le Digital Markets Act de l’Union européenne. Cette directive, qui pourrait être appliquée dès 2024, a pour objectif de réduire le monopole des GAFAM, dont Apple fait partie. Parmi les règles que l’on y trouve, il y a celle qui oblige les OS mobiles à s’ouvrir à la concurrence. Comme Android ne pose pas de problème particulier sur ce point, elle semble avoir été écrite à destination de la firme de Cupertino.

L’App Store d’Apple potentiellement en position de faiblesse
Si cette information est actuellement présentée sous la forme d’une rumeur, le fait est qu’Apple n’aura probablement pas le choix s’il veut respecter les règles imposées par l’Europe et s’éviter non seulement de lourdes amendes, mais aussi une interdiction potentielle de vendre ses produits non conformes sur le Vieux Continent. On peut d’ailleurs rappeler que l’entreprise, dirigée par Tim Cook, doit dire adieu à sa connectique propriétaire pour privilégier l’USB-C, là encore en raison d’une décision de l’UE.
Si l’ouverture d’iOS à des applications de sources tierces venait à se confirmer, cela signifierait la fin d’un monopole pour l’App Store, qui est, encore aujourd’hui, l’unique source disponible pour télécharger, mais aussi acheter des applications. Apple pourrait perdre énormément d’argent en permettant à des entreprises de proposer leurs services en direct : difficile de ne pas penser à l’affaire Epic Games et Fortnite.
Par ailleurs, Apple devra relever d’autres défis, notamment celui de la sécurité de son système d’exploitation mobile. Plus d’ouverture, c’est plus de liberté pour l’utilisateur, mais aussi plus de problèmes potentiels pour l’entreprise. On imagine que cette perspective n’enchante pas vraiment le géant de la tech, qui a toujours utilisé l'aspect sécurité pour défendre son système fermé.