Le crash de la crypto Terra LUNA

Alors Bitcoin avait déjà perdu une bonne partie de sa valeur, en mai dernier, un premier incident est survenu pour l’écosystème crypto.

Dans le secteur, plusieurs projets voient le jour dans le but de répondre à un besoin précis. Le projet Terra et sa cryptomonnaie LUNA faisaient partie des projets les plus populaires (12ème au classement crypto à l’époque).

Fondée par Do Kwon, Terra avait pour but de créer un « stablecoin » algorithmique décentralisé : l’UST. Concrètement, un stablecoin est une cryptomonnaie qui a pour but de maintenir un prix stable à la manière d’une monnaie fiduciaire tels que le dollar ou l’euro. Ces jetons stables permettent de se protéger de l’extrême volatilité qui règne sur le marché des cryptos.

Dans une logique de décentralisation, Terra a souhaité développer une cryptomonnaie stable qui repose, non pas sur l’Euro ou le dollar (comme à l’accoutumé), mais sur sa cryptomonnaie LUNA. Pour se stabiliser, l’UST fonctionnait via un algorithme informatique qui équilibrait les valeurs via un système de collatéralisation pour que le stablecoin se cale sur une valeur de 1$.

Cependant, en mai dernier, ce fameux UST a montré des signes de faiblesse suite à la chute de la cryptomonnaie LUNA. En effet, la crpyto est passée e 80 € à 0 € en quelques heures. Étant donné que l’UST était largement corrélé à la situation du LUNA, le stablecoin a été entraîné dans la chute. Cet incident s’est envenimé lorsque près de 40 milliards de dollars ont été retirés du protocole. Le stablecoin a « depeg » (désindexé) entrainant une chute de son prix de 1 dollar à quelques centimes.

Ainsi, les centaines de milliers d’investisseurs qui pensaient avoir mis à l’abri leurs économies dans ce fameux stablecoin ont connu une volatilité bien plus importante que sur Bitcoin. Ce premier événement a laissé sur la paille de nombreux investisseurs, mais a également causé la faillite de plusieurs entreprises cryptos hautement exposées à LUNA. Parmi elles : 3AC, Voyager Digital, BlockFi.

Ce krach de la crypto a généré une première crise de confiance qui a eu pour effet de fait perdre un tiers de sa valeur à Bitcoin. Tout cela, couplé à un sentiment d’impunité puisque Do Kwon, le fondateur de Terra, est encore en cavale malgré un mandat d’arrêt international.

Tesla vend 75 % de ses Bitcoins

En juillet dernier, la sphère crypto a connu un second rebondissement. Tesla, l’entreprise d’Elon Musk avait annoncé s’être séparée d’une majeure partie de ses avoirs en Bitcoin. Au total, la multinationale s’était délestée de près d’un milliard de dollars en bitcoin, soit 75% de sa position dans la cryptomonnaie.

Considéré comme le porte-parole, voire guru, de l’écosystème crypto, le milliardaire américain avait largement contribué à la bulle spéculative autour des cryptomonnaies ces dernières années. Cette annonce a été perçue comme un signal peu rassurant pour les investisseurs crypto. Qui plus est, le constructeur automobile était l’une des entreprises détenant le plus de Bitcoin en capital au monde.

Il est fort probable que cette vente massive ait déclenché la baisse du début du mois de juin faisant passer le prix du Bitcoin de 30 000 € à 20 000 €.

Le minage de Bitcoin pris pour cible

Outre les investisseurs dans les cryptomonnaies, les mineurs de Bitcoin sont aussi dans une situation délicate. En plein hiver des cryptos à la suite de la chute du prix de Bitcoin (BTC), une majorité des amateurs et professionnels du minage de cryptomonnaies (basées sur la preuve de travail) sont en perte. Le coût de production en électricité correspond plus ou moins à la valeur du Bitcoin actuelle, c’est-à-dire, environ 17 000€.

Alors que les mineurs de Bitcoin accusent la baisse des prix, ils sont également devenus une cible de choix pour plusieurs gouvernements. Dans un contexte d’économie énergétique et de mise au vert de multiples secteurs, l’industrie du minage doit se plier aux nouvelles exigences de certains pays.

Après que la Chine a interdit le minage sur son territoire, d’autres états comme les États-Unis, le Québec, ou encore certains membres de l’Union Européenne se penchent sur la question. Cet avis défavorable qui plane au sujet des mineurs de BTC se fait vraisemblablement ressentir sur le prix de Bitcoin depuis le début d’année.

L’effondrement de FTX

Le 8 novembre dernier, l’écosystème a connu "son dernier" coup de massue. La seconde plus grosse plateforme d’achat et de revente de cryptomonnaies a vécu une descente aux enfers en à peine quelques jours. Tout cela a commencé avec la chute spectaculaire du jeton cryptographique FTT de la plateforme FTX. Alors que le jeton était à environ 22 €, celui-ci est passé à 1 € en l’espace d’une semaine, entrainant le reste du marché dans sa chute.

Cette situation est le résultat d’une mauvaise gestion par Sam Bankman Fried, le fondateur de la plateforme FTX. Concrètement, la valorisation de sa deuxième société Alameda Research reposait majoritairement sur le FTT de sa plateforme crypto FTX.

La trésorerie bancale des sociétés de Sam Bankman Fried a été pointée du doigt par le PDG de la première plateforme crypto, Binance. En effet, Changpeng Zhao - investi massivement dans FTX - a alors informé qu’il allait se séparer de 2.1 milliards de dollars en FTT. Cette annonce a créé rapidement une spirale baissière, créant des ventes et des retraits massifs de la plupart des utilisateurs de FTX. Sans liquidité, la plateforme a dû se résoudre à déclarer faillite 3 jours après, bloquant le retrait des cryptos à des centaines de milliers d’utilisateurs.

L’événement a coûté cher à Bitcoin puisqu'en 1 semaine, celui-ci est passé d’environ 20 000 € à 16 000 €. En outre, l’effondrement de la société a entrainé près de 130 entreprises crypto dans la faillite.

Au-delà des dégâts financiers, extraordinairement importants (plus de 3 milliards d’euros de perte), cette énième péripétie a généré une véritable crise de confiance chez les utilisateurs de monnaies virtuelles.

L’année 2022 marque donc une période sombre pour la crypto, baptisée par certains "l’hiver des cryptos". Néanmoins, ces incidents s’inscrivent dans un cycle tout à fait récurrent pour Bitcoin. En effet, depuis sa création, la première cryptomonnaie connaît des phases de hausse et de baisse ultra volatiles, ponctuées par des épisodes soit dramatiques soit épiques.