La semaine dernière, nous apprenions que le vidéaste Léo Grasset (DirtyBiology) était désormais visé par une enquête pour viol. Hier, Libération a annoncé que Norman Thavaud avait été placé en garde à vue pour viols et corruptions de mineurs. Evidemment, les regards se sont tournés vers YouTube au sujet des sanctions qui pourraient être prises.
Sommaire
- Des enquêtes ouvertes à l'encontre de Léo Grasset et Norman Thavaud
- YouTube réfléchit à d'éventuelles sanctions
Des enquêtes ouvertes à l'encontre de Léo Grasset et Norman Thavaud
Suite à une enquête ouverte par le parquet de Paris et confiée à la brigade de protection des mineurs, Norman Thavaud a hier été placé en garde à vue pour répondre des accusations et des témoignages d'au moins six personnes interrogées par la justice. Une garde à vue qui a été prolongée ce mardi par le Parquet. Présumé innocent, le vidéaste sera confronté à Maggie Desmarais, l'une des jeunes femmes concernées et à l'origine de la vague de témoignages, puisque celle-ci a été convoquée par la Brigade de Protection des Mineurs. Dans une interview accordée à Urbania en 2021, elle déclarait :
Au début, c'était quand même assez "consentant" mais en même temps ce n'est pas un terme que je devrais utiliser dans cette situation-là. Mais vu que j'étais jeune, vu que j'étais fan de lui, pour moi il n'y avait pas de problème au début. Ça m'a pris vraiment un moment, ça m'a pris le fait d'en parler à mes potes qui m'ont dit "écoute, ce n'est pas normal ce qu'il se passe".
Cette affaire évoque évidemment celle qui concerne Léo Grasset, accusé de harcèlement sexuel dans une plainte datant du mois de juillet, et de viol dans une autre plainte déposée en novembre. Le 29 novembre dernier, le parquet de Paris a ouvert une enquête et chargé la 3e Division de Police Judiciaire de s'en occuper.
YouTube réfléchit à d'éventuelles sanctions
La justice a donc pris les choses en main de son côté, mais de nombreux internautes se sont demandés ce que YouTube, plateforme qui héberge le contenu des deux vidéastes, allait faire. Interrogée au cours de l'émission Tech&Co (BFM), la plateforme a indiqué que des enquêtes internes ont été ouvertes afin de savoir comment aborder la question de leurs chaînes et de leur contenu.
Pour des comportements en dehors de notre plateforme, nous conseillons fortement aux victimes de se manifester auprès des autorités policières ou judiciaires compétentes. Si nous constatons que le comportement d'un créateur, sur YouTube ou en dehors, nuit à nos utilisateurs, à notre communauté, à nos employés ou à notre écosystème, nous prenons alors des mesures supplémentaires pour les protéger.
Des règles existent déjà pour sanctionner les YouTubeurs. Dans les règles publiées par la plateforme de Google, on trouve des sanctions liées à l'intention de causer préjudice à autrui, ou encore au fait de participer à des actes dits "abusifs, violents et cruels" et de promouvoir des activités frauduleuses entraînant des "dommages réels". Durant son entretien, YouTube a tenu à rappeler que :
Ces comportements sont rares, mais ils peuvent causer un grave préjudice à la communauté YouTube, et potentiellement porter atteinte à la confiance des créateurs, des utilisateurs et des annonceurs.
Il existe donc des règles, mais qui concernent directement l'activité des vidéastes sur la plateforme avec, en guise de sanctions possibles, la suppression des vidéos, de la chaîne, la démonétisation ou encore la disparition des recommandations. En l'occurrence, les enquêtes en cours concernent des faits présumés qui se sont déroulés en dehors de YouTube, mais avec des personnes qui sont identifiés comme "YouTubeurs". Pour l'heure, YouTube n'a pas encore tranché, et la situation avant tout d'ordre moral, car le contenu en lui-même est, sauf découverte contraire, conforme aux exigences de la plateforme.