On a essayé Goat Simulator 3, probablement le jeu qui s'inscrit le mieux dans le genre "what the fuck" cette année.
Dire que l’histoire de la chèvre de Goat Simulator puise son origine dans un simple simulateur mis au point par les équipes de Coffee Stain dans l’optique de tester les bases de l'Unreal Engine 3. Un million de vues plus tard, le studio suédois nous pond un premier volet écoulé, lui aussi, à un million d'unités. Un succès suffisamment notable pour développer un troisième épisode, sans même prendre la peine de s’attarder sur le deuxième. Dans la veine de ce qu’il sait déjà faire, Goat Simulator 3 est un grand terrain d'expérimentations pour toute sorte de crétineries.
À la chasse aux succès
Nous voilà lancés pour une nouvelle aventure dans la peau d’une chèvre sans nom, conduite par un fermier visiblement pas embarrassé pour un sou de faire la conversation à une bête au regard vitreux et à la langue littéralement pendue. “Ne vous faites pas rembourser le jeu”, nous suppliera-t-il avant de nous larguer au pied d’un temple de bovidés sataniques dont la raison de l’existence reste encore un peu obscure, si ce n’est que l’on peut y récupérer quelques récompenses en gravant les rangs d’illuminati. Deux trois mouvements histoire de tâter le terrain et l’on se rend compte que notre héros peu loquace est visiblement incapable de tourner son corps vers la gauche ou la droite sans avoir besoin de manipuler la caméra, d’ailleurs un poil trop basse à notre goût. On comprend dès lors que la maniabilité ne sera pas le fort du jeu, bien que notre chèvre dispose d’autres qualités : sauter, bêler et lécher des objets pour les attraper et les traîner à des distances ahurissantes. On apprécie également sa panoplie d'accessoires variés, du lanceur de chewing-gum au planeur en passant par le bouclier de Captain American, capables d'une multitude d'actions plus ou moins amusantes.
L’IA n’est pas particulièrement des plus malignes : les PNJ chahutent sans cesse et forment une masse complètement chaotique dans un environnement aux bruits incessants. L’environnement est néanmoins loin d’être insipide : piscine, piste de randonnée, centres-commerciaux… une multitude de bâtiments sont escaladables à défaut d’être tous pénétrables. La map est plutôt vaste et se compose des contenus suivants : événements, événements secrets, autels d’instinct, équipements de chèvre, babioles et rampes. Tant d’activités globalement secondaires qui constituent grosso modo une vaste chasse aux succès, certains demandant parfois, avec surprise, quelques secondes de réflexion : Se présenter à la présidence, mettre des délinquants derrière les barreaux, faire taire une personne âgée, faire tomber les ouvriers de leur poutre de repas, etc. Des mini-jeux sont quant à eux uniquement disponibles en coopération (dommage) ; si certains prêtent à rire le temps quelques secondes, on a parfois bien du mal à saisir leur fonctionnement d’entrée de jeu. D’autres ont simplement l’air d’une vaste blague, comme le cache-cache en écran splitté, vous laissant une vue parfaite sur la cachette de votre adversaire. Bref, quelques heures suffiront à vous rassasier de l’expérience Goat Simulator, mais on apprécie la blague le temps qu’elle dure, aussi minime soit-il.