Sale temps pour la Silicon Valley ! Après une semaine noire chez Twitter, qui a vu des milliers d’employés virés du jour au lendemain suite au rachat de la plateforme par Elon Musk, c’est au tour d’un autre géant de la tech américaine d’être au centre de toutes les attentions : Meta. L’entreprise, maison-mère de Facebook et d’Instagram, dévisse en bourse depuis plusieurs mois et a annoncé des résultats trimestriels en berne fin octobre.

Il y a un an, l’action Meta tournait autour de 338 dollars. Aujourd’hui, elle en vaut à peine 90, ce qui montre plutôt bien la dégringolade de ce qui fut longtemps l’une des entreprises les plus puissantes de la tech au niveau mondial. En l’espace d’une année, Meta a donc perdu plus de 600 milliards de dollars de capitalisation boursière, et a vu son bénéficie net baisser de 52% sur la même période, pour atteindre les 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre 2022. Une situation qui devrait avoir d’importantes conséquences dans les jours à venir.

Le cours de l'action Meta sur la dernière année.

Meta devrait licencier massivement dès cette semaine

Si Twitter aurait licencié 50% de ses effectifs, soit environ 3700 personnes la semaine dernière, Meta pourrait de son côté licencier environ 10% de ses employés en débutant la démarche cette semaine. Quand on sait que le groupe Meta compte, à ce jour, 87 000 salariés, cela représente donc 8700 emplois qui pourraient être supprimés en quelques jours. Si la situation venait à se confirmer — certains observateurs évoquent la journée du mercredi 9 novembre pour les premières annonces — cela marquerait clairement un tournant dans l’histoire de la Silicon Valley.

En effet, depuis sa création en 2004, Meta, qui n’était que Facebook a ses débuts, n’a jamais licencié en masse. C’est même plutôt l’inverse : le groupe a souvent embauché à la pelle. D’ailleurs, le nombre de ses employés a grossi de près de 28% en un an, alors que son action baissait déjà sévèrement en bourse.

Les mauvais résultats du métavers pointés du doigt

Si Meta a embauché autant, y compris durant la période de la pandémie, c’est parce que le groupe souhaitait développer massivement son fameux métavers pour en accélérer l’adoption. Meta espérait notamment que les entreprises désormais tournées vers le télétravail favorisent la réalité virtuelle pour créer des espaces de réunion à distance.

Mais, on le sait, rien ne s’est vraiment déroulé comme prévu à ce sujet. Horizon Worlds, l’application dédiée au métavers qui est accessible depuis les casques Meta Quest, peine à convaincre. Ces développeurs eux-mêmes s’en désintéressent. Et Meta ne peut même plus compter sur des activités historiques puisque le réseau social Facebook a annoncé, début 2022, avoir constaté un déclin du nombre de ses utilisateurs actifs.

Reste désormais à savoir comment l'entreprise de Mark Zuckerberg va s’y prendre pour annoncer son plan de licenciement. Après l’affaire Twitter et la manière dont s’y est pris Elon Musk pour faire le ménage, il ne fait aucun doute que la méthode Meta sera scrutée à son tour.