C’est au mois de mai 2019 qu’Asobo Studios sort A Plague Tale : Innocence, un jeu qui a permis au studio bordelais de se faire remarquer dans le paysage vidéoludique. Plus de trois années plus tard, nous retrouvons Amicia, Hugo et Lucas ainsi que les souris voraces dans un nouvel épisode sous-titré Requiem. Le ton est donné. Annoncé lors du Xbox & Bethesda Games Showcase 2021, le soft est attendu comme l’épisode de la confirmation du talent d’Asobo Studios dans le genre de l’aventure narrative. Alors, est-ce que le fléau qui s’abat sur le Royaume de France va définitivement renverser les joueurs avides de grands jeux solo ? Réponse dans notre vidéo test disponible dans cet article.
La petite histoire d’une grande malédiction
C’est en Provence que nous retrouvons Amicia, Hugo et Lucas. Le trio s’amuse et tente d’oublier les heures sombres qui ont frappé Hugo, le petit frère d’Amicia atteint de la Macula, un mystérieux mal qui lie le jeune garçon aux nuées de rats. Alors que les rongeurs commencent à infester les rues, toutes les tentatives visant à soigner Hugo échouent. Pour tenter d’empêcher une fin tragique à son protégé, Amicia va devoir se jeter dans les origines de la Macula. C’est ainsi que débute l’épopée du soft édité par Focus. De la ville à la campagne, de nuit comme de jour, la petite escouade va visiter du pays pour trouver une solution aux problèmes du petit garçon. Cette suite place la narration et la variété des situations au centre de son expérience. A Plague Tale : Requiem améliore tout ce que le premier épisode avait entrepris. Bien qu’il n’évite pas les sempiternels méchants vraiment trop méchants, Requiem propose une galerie de personnages plutôt réussis. Les scènes très scriptées assurent quant à elles un spectacle grandiose digne des plus gros AAA d’aujourd’hui. Attention cependant, Si vous aviez trouvé Innocence dur dans ses thèmes, sachez que Requiem va encore plus loin dans l’horreur.
Dieu que c’est beau
A Plague Tale : Requiem est un jeu magnifique, tellement joli qu’il va devenir au cours de ces prochains jours une usine à screenshots pour les réseaux sociaux. Les panoramas sont superbes, la distance d’affichage est impressionnante, les PNJ sont nombreux, les effets spéciaux sont de qualité, les textures sont précises. Les animations sont encore un peu raides, mais nous sommes dans le haut du panier. Cette maestria graphique a pour conséquence de faire tourner le jeu en 30 images par seconde sur consoles, et de rares baisses de framerate sont à noter de temps à autre. Il ne manque qu’une ultime couche de polish pour être au niveau technique des meilleurs studios qui se sont spécialisés dans le genre.
Un gameplay à qui tout sourit ?
Gameplay : A Plague Tale : Requiem emprunte la structure de son aîné. Amicia et son frère acquièrent des compétences au fil de l’avancée qui ajoutent des surcouches à un gameplay qui fait toujours la part belle à l’infiltration et aux puzzles. À l’instar du premier épisode, il va falloir une nouvelle fois détourner l’attention des rats comme des gardes, allumer/éteindre des torches, pousser des chariots et se cacher dans des herbes hautes. La refonte de l’interface permet de combiner à la volée n'importe quel type de munitions avec n’importe quelle arme. En mélangeant un pot avec une munition explosive, Amicia fabrique une grenade, en ajoutant du feu sur un carreau d’arbalète, elle tire des flèches incendiaires. Ces ajouts rendent les phases d’infiltration, de puzzle et surtout de fuite à la fois plus agréables et plus dynamiques. Mieux aguerris par rapport au premier épisode, Amicia et Hugo ont de quoi faire du mal à leurs poursuivants. Par rapport au premier A Plague Tale, la fuite est moins synonyme de game over puisqu’il est possible de semer les ennemis comme dans n’importe quel autre jeu d’infiltration. Néanmoins, c'est lorsque A Plague Tale : Requiem tente de mettre toutes ses mécaniques d'infiltration/action dans des arènes infestées d’opposants qu’il fait remarquer son manque de souplesse, et parfois de précision.
Le joueur en aura pour son argent
A Plague Tale : Requiem est un jeu d’aventure narratif où le joueur est constamment guidé. Dans cette course contre la montre pour guérir Hugo, la fratrie peut heureusement compter sur l’aide d’un trio d’acolytes avec Sophia, Lucas et Arnaud. Chaque recrue apporte une compétence spéciale qu'Amicia peut invoquer via la fonction d'ordre ingame. L’aventure demande à peu près 17 heures de jeu pour montrer ses crédits. Pour un jeu narratif 100 % solo, c’est plus que raisonnable. Une fois le soft terminé, un new game + est proposé, et un autre skin d’arbalète est disponible. Les passionnés de collectibles seront ravis de savoir qu’ils pourront fouiner partout pour dénicher des souvenirs, des plumes et des fleurs.
Ouvrez les yeux, mais surtout vos oreilles
C’est une fois de plus Olivier Derivière qui s’occupe de la bande-son de cet épisode. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est superbe. Les musiques participent à l’impact émotionnel infligé par certaines séquences. Le compositeur s’amuse ici avec tout ce qui a des cordes, qu'elles soient synthétiques ou vocales. Bref, nos oreilles en veulent encore. Le sound design est lui aussi très réussi avec des sons d’ambiance qui retranscrivent bien les paysages exposés. Du côté de la VF, elle est suffisamment bonne pour ne pas être ignorée.
Dans ce combat désespéré d'une sœur pour le bien-être de son petit frère, le joueur est malmené, mais c’est au final pour son plus grand plaisir. Le travail abattu par Asobo Studios pour améliorer tout ce qui pouvait l’être est remarquable. Proposant un gameplay offrant plus de possibilités, cette suite n’oublie jamais l’essentiel par rapport au genre qu’elle vise. Aucun de ses défauts minimes ne peut changer ce constat : A Plague Tale Requiem est un des meilleurs jeux de cette année.