Véritable fléau sur les réseaux sociaux, au même titre que les insultes et les menaces, l’exhibitionnisme en ligne est au cœur des préoccupations des autorités de régulations et des associations de protection contre le harcèlement. Pour luter contre ces pratiques, Instagram a décidé d’agir.
70% des jeunes femmes ont déjà reçu une dick pic non sollicitée
Si le phénomène de l’exhibitionnisme est vieux comme le monde, celui-ci a pris une ampleur jamais vue depuis l’apparition d’Internet et des réseaux sociaux en particulier. L’image du vieil exhibitionniste qui attend dans la forêt que des jeunes gens passent par là, à laisser la place aux pervers décomplexés de tous les horizons.
Dans une étude qui date de 2019 et relayée par nos confrères du site Terrafemina , à l’époque, déjà, 70% des femmes entre 18 et 54 ans avaient déclaré avoir déjà reçu une photo de pénis (dick pic) non sollicitée de la part d’hommes qu’elles connaissaient ou non.
Déjà bien présent via les services de messageries instantanées des applications de réseaux sociaux (Instagram, Twitter, Snapchat, Facebook, Messenger, etc.), le problème s’est accentué ces dernières années avec les applications de rencontres (Tinder, Meetic, Happn, Adopteunmec, etc.), que certains utilisent de manière détournée pour arriver à leurs fins.
Mais la grande question, au-delà du fait que la nature humaine est parfois (souvent ?) tordue, c’est pourquoi et comment en est-on arrivé là ? Qu’est-ce qui se passe dans la tâte de ces hommes pour se permettre d’envoyer une photo de leur sexe sans sommation ?
Là aussi, une étude a tenté de répondre à cette question et les motivations de ces exhibitionnistes compulsifs sont les suivantes :
- 44% le font pour recevoir l’équivalent en retour
- 33% pour trouver un(e) partenaire
- 27% par excitation
- 9% pour éprouver un sentiment de domination
Instagram entend protéger les femmes en filtrant les photos à caractère pornographique
Actuellement, Instagram, qui fait partie du groupe Meta, tout comme Facebook, Messenger, Whatshapp ou le Meta Quest, travaille sur un nouvel algorithme, à base d’intelligence artificielle, capable de détecter des éléments inconvenants d’une photo sans toutefois avoir accès aux photos sur ses serveurs.
L’algorithme, s’il détecte la moindre chose suspecte, pourra alors décider de flouter l’image avant de vous la proposer, libre à vous de l’ouvrir ou non, en toute connaissance de cause.
Si le développement n’en est qu’à ses balbutiements, Instagram ne pourrait être qu’un début avant un déploiement plus global sur toutes les applications du groupe.
Au-delà des traumatismes que subissent les victimes, cet exhibitionnisme 2.0 est bien évidemment interdit par la loi, de la même manière que toute autre forme d’exhibitionnisme, et le fait d’envoyer des dick pics non sollicitées est puni par l’article 222-32 du code pénal et peut amener à des peines d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. Cela peut être aggravé si la personne receveuse est mineure et si l’on tombe dans le harcèlement.