Imaginé par Jules Verne dès 1889 et théorisé par Elon Musk à l’été 2012, le projet d’un train à très très grande vitesse (autour des 1500 km/h), plus connu sous le nom de Hyperloop, pourrait finalement ne jamais voir le jour chez nous malgré plusieurs projets en cours de développement.
L'Hyperloop, un projet de transport ultra-rapide qui mobilise la Terre entière
En 2013, quelques mois après la sortie de sa première Tesla électrique de série, la Model S, Elon Musk annonçait en grande pompe le lancement d’une réflexion autour d’un transport du futur “qui ouvrait le champ à l’élaboration d’un train à sustentation magnétique dans un cylindre sous vide”, le projet Hyperloop (ou Hyperl∞p) était né.
Et s’il n’a jamais créé de société directement impliquée dans le projet, le fantasque Elon Musk a multiplié les annonces et les prises de positions à travers ses entreprises SpaceX, bien connue pour envoyer des fusées dans l’espace, ou encore The Boring Company, sa société spécialisée dans la construction de tunnels et à qui l’on doit notamment ce projet un peu fou de tunnels anti-bouchons à Las Vegas ou encore à Los Angeles.
Pour la petite histoire, cette compagnie est née alors qu’Elon Musk était coincé dans un bouchon et cela le rendait fou…
Traffic is driving me nuts. Am going to build a tunnel boring machine and just start digging...
— Elon Musk (@elonmusk) December 17, 2016
Si ce projet n’a pour l’heure qu’une ambition locale aux USA, celui de l’Hyperloop devait réellement révolutionner le transport au niveau national et international, à tel point que des dizaines de sociétés ont vu le jour suite aux annonces d’Elon Musk, comme Hyperloop One (supportée par Virgin et son milliardaire Richard Branson), Hyperloop TT (née d’un financement participatif), WARR Hyperloop (un projet universitaire) ou encore Hardt et surtout TransPod, une société canadienne aux grandes ambitions pour la France.
Elon Musk avoue que le projet n’était en réalité qu’un leurre
Il faut dire que le concept de l’Hyperloop a de quoi séduire, grâce à une propulsion électromagnétique, des capsules se déplacent alors sous vide dans des tubes à la vitesse hallucinante de 1500 km/h, reléguant notre bon vieux TGV au rang de machine à vapeur.
Et si tout le monde se penche sur la question, c’est que le projet est réellement viable. Elon Musk, via sa société SpaceX, réalise même régulièrement des essais et des concours pour voir comment tout cela évolue, sans toutefois s’investir personnellement dans le développement.
La France, qui est considérée comme l’une des pionnières en matière de trains à grande vitesse (après le Japon), est rapidement choisie pour faire partie des premiers pays à accueillir des tests ainsi qu’une future ligne Hyperloop pouvant relier Paris à Marseille en seulement 40 minutes, contre 3h25 actuellement en TGV.
Parmi les autres lignes évoquées, l’une devait relier Toulouse à Montpellier en 20 minutes, Lyon à Saint Etienne en 10 minutes ou encore de la gare St Charles à Marseille à l’aéroport en seulement 72 secondes.
Malheureusement, tous les projets actuels semblent au point mort, Hyperloop One a déclaré se concentrer désormais uniquement sur le transport de marchandises, Hyperloop TT a abandonné la construction de sa nouvelle piste d’essai d’un kilomètre et doit se contenter des 320 mètres actuels, quant à TransPod, tous les projets dans le sud de la France sont, eux aussi, au point mort, même si des essais sont toujours en cours du côté de Limoges sur une petite piste.
Il faut dire que les récentes déclarations d’Elon Musk, qui a avoué n’avoir jamais eu l’intention de construire l’Hyperloop mais juste ralentir la construction d’une ligne publique de TGV en Californie, couplées au Covid et à l’absence d’avancée significative, ont jeté un froid chez les investisseurs potentiels…
Finalement Jules Vernes, qui visait l’horizon 2889 dans son récit “La journée d’un journaliste américain en 2889, n’était peut-être pas si loin de la vérité…