Après le final mouvementé de Modern Warfare (2019), la Task Force 141 s’apprête à reprendre du service. Si vous n’êtes pas à l'aise avec Call of Duty, sachez que c’est une unité spéciale qui regroupe les plus grands noms de la franchise - John Price, Ghost, “Soap” - et qui, dans Modern Warfare 2, va s’offrir les services de petits nouveaux dont Alejandro Vargas. L’homme vient tout droit de la ville de Los Almas, des Forces Spéciales Mexicaines. Un sacré avantage pour la Task Force 141, qui devra voyager jusqu’au sud des États-Unis pour sa nouvelle mission. Call of Duty Modern Warfare 2 est attendu pour le 28 octobre prochain sur PC | consoles. Pour en apprendre plus, nous avons pu nous entretenir avec Brian Bloom et Jeffrey Negus, à l’écriture sur le projet.

Quel genre d’homme est Alejandro Vargas ? Qu’est-ce qu’il apporte à la Task Force 141 ?

Jeffrey Negus :

“Pour commencer, il faut dire qu’Alejandro n’est pas lié à d’autres personnages de l’univers Call of Duty et qu’il ne fait pas partie - à proprement parler - de la Task Force 141 (...) Il travaille avec cette unité spéciale parce qu’il est digne de confiance selon Kate Laswell (une héroïne introduite dans le dernier Call of Duty, ndlr) et parce qu’il a un lien avec l’endroit où se déroule l'histoire”.

Brian Bloom :

“Alejandro Vargas est né a été élevé au Mexique, il est à la tête des Forces Spéciales Mexicaines (...) Il est fort, inflexible et avec beaucoup de principes. Il a survécu à un nombre fou de situations compliquées. Les membres de son Unité disent que la seule chose qui peut tuer Alejandro, c’est Alejandro lui-même”.

“Souvent - avec Call of Duty, même si des personnages comme Price semblent être taillés pour le rôle de leader, il y a une forme de réticence envers leur leadership (...) et je pense qu’il y a une exception ici dans la mesure où Alejandro est un leader né. Il est férocement attaché aux règles de la Loi. L’un des thèmes de notre histoire, c’est que pour abattre celui qu’on cherche à abattre, il faut devenir un peu comme lui, et Alejandro est contre cela”.

Dans Modern Warfare 2, l’un des principaux thèmes sera “dans une équipe, celui ou celle que vous connaissez le plus peut vous aider le plus mais aussi vous faire souffrir le plus”. Comment Alejandro Vargas va-t-il s'inscrire dans cet ambitieux schéma narratif ?

Brian Bloom :

“Sans donner trop de détails, Alejandro Vargas et d’autres personnages sont contre l’idée que les gens qui les connaissent bien savent quelque chose à leur sujet, et que ces infos peuvent s’avérer néfastes (...) Alejandro évolue dans un monde où les soldats ont beaucoup de valeur auprès des Cartels, qui essayent souvent de les recruter”.

Jeffrey Negus :

“Pour poursuivre, dans le dernier Modern Warfare, notre thème était “trouver votre voie, la guerre n’est pas noire | blanche, elle est grise” et notre nouvelle histoire prend appui sur cette base (...) Même si tout semble se dérouler comme prévu, on est jamais sûr de la stratégie qui va choisir l’ennemi, et la forme que cet ennemi va prendre”.

Dans la mesure où la Task Force 141 rassemble déjà des héros charismatiques, Alejandro Vargas sera-t-il amené à créer de la friction à l’histoire et vers les membres ?

Jeffrey Negus :

“Ce qui est unique avec Modern Warfare, c’est qu’en marge des héros déjà connus, nous avons tout un tas de personnages inédits que nous essayons d’étoffer - pour faire ressentir qu’il y a de la nouveauté et la modernité (...) Je pense que l’idée de friction, de conflit interne entre les héros est implicite jusqu’à un certain degré (...) Ils ont un boulot à accomplir, et c’est ça qui les relie”.

Brian Bloom :

“Dans l’Unité Spéciale 141 il y a, globalement, des frictions. On y voit différentes personnalités, différentes visions du monde, différentes idéologies, différents niveaux de maturité. Tout n’y est pas parfait (...) Cela crée des arcs narratifs inattendus. Prenez par exemple quelqu’un comme Ghost qui semble être un loup solitaire (...) alors que ce qui rend Alejandro Vargas intéressant, c’est que quand Ghost réalise qu’il ne peut pas tout faire tout seul et qu’il a besoin d’aide, c’est Alejandro qu’il regarde en premier”.

Jeffrey Negus :

“Alejandro est devenu une forme de catalyseur pour les autres (...) une sorte de pierre angulaire qui rassemble l’équipe d’une certaine manière, parce qu’il connaît bien la zone, parce que c’est un atout de Laswell”.

Peut-on donc dire qu’Alejandro Vargas est un des héros principaux de Modern Warfare 2 ?

Brian Bloom :

“Ah oui, Alejandro est très important à l’histoire de Modern Warfare 2. Il est vraiment au centre de notre travail pour ramener ces personnages entre eux et les développer plus”.

Alejandro Vargas sera-t-il un personnage jouable dans Call of Duty Modern Warfare 2 ?

Brian Bloom :

“Disons juste qu’il y a des lieux dans ce jeu où le joueur sera amené à parler espagnol ! À la différence de films et séries, il n’y aura pas de doublage en anglais avec accent espagnol”.

Pour concevoir Alejandro Vargas, vous avez fait appel à l’acteur Alain Mesa. Pouvez-vous nous dire pourquoi vous l'avez choisi et ce qu’il a apporté au projet ?

Jeffrey Negus :

“Pour Modern Warfare 2, le casting s’est déroulé différemment. Normalement, on aurait été avec quelqu’un dans une pièce à échanger (...) mais là c’était des enregistrements. Et quand on a vu la lecture d’Alain Mesa, on a arrêté la vidéo après quelques secondes et on s’est dit que c’était définitivement notre homme. Ensuite, quand on a échangé sur Zoom, c’était encore plus clair”.

“C’est quelqu’un qui a amené plein d’énergie, plein de préparation avec lui, dans sa tête, qui n’a pas seulement réussi à comprendre qui est le personnage mais également à inspirer les autres acteurs autour de lui (...) Je ne pourrais pas être plus content d’avoir Alain Mesa".

Brian Bloom :

“Pour nos personnages, nous cherchons le visage, le corps et la voix de notre héros grâce à un acteur. Dans certains projets de jeu, ce n’est pas forcément le cas (l’acteur qui interprète la voix peut être différent de celui qui prête ses traits, ndlr). Nous - nous avons décidé de faire comme cela ! Alain Mesa a une présence incroyable, un super physique, et un visage fort et vraiment intéressant. Sans oublier sa voix. Sa voix est solide et très identifiable en jeu. Bref, il a tout !”

Est-ce que la création d’un personnage est amenée à évoluer pendant le développement d'un jeu ?

Brian Bloom :

“Ce qu’il y a de génial quand on travaille sur un jeu vidéo c’est que c’est très itératif”.

Jeffrey Negus :

“Exactement, et grâce à cette itération (...) cela ouvre des possibilités d’ajuster des choses au fur et à mesure quand cela est possible (...) Une part importante de notre travail - c’est de nous assurer que nous sommes ouverts à la découverte et à tout ce qui pourra aider à changer une chose, mais la changer pour en faire quelque chose de plus proche de ce qu’elle devrait être”.

“Quand on amène nos acteurs dans le studio et que le script est écrit (...) on regarde le script, nous avons une idée très précise de ce qu’il va se passer, mais s’il y a une découverte et que cela fonctionne, on n’hésite pas à aller dans cette direction, à changer des choses parce que cela ne peut être que mieux quand tout le monde sent faire partie du processus créatif”.

Un dernier mot sur Alejandro Vargas ou sur Call of Duty Modern Warfare 2 au global ?

Brian Bloom :

“Je voulais simplement dire, nous avons les meilleurs conseillers militaires du monde et ils nous ont menés vers des gens incroyables au Mexique (...) J’ai fini par interviewer quelqu’un pendant des heures pour apprendre à connaître son état d’esprit ainsi que son idéologie (...) j’ai mis une partie de cette matière dans les bases de ce que deviendra Alejandro. En jeu, il nous apprendra quelque chose sur des mots, de la langue, sur l’histoire du Mexique”

Jeffrey Negus :

“La dernière chose que j’ai à dire, c’est qu’aider à donner vie à Alejandro Vargas a été l’une des choses les plus gratifiantes sur Call of Duty Modern Warfare 2. J’adore le personnage”