Le diable au corps

Comme à l’accoutumée, la série des Dark Pictures puise dans les faits historiques et les légendes urbaines afin de façonrer les fondations de son intrigue. Pour ce quatrième volet, la divinité démoniaque de l’empire assyrien laisse sa place à un monstre bien humain. C’est en effet le tueur en série Herman Mudgett, plus connu sous le pseudonyme H. H. Holmes, qui a servi d’inspiration aux équipes de Supermassive Games. Si ce nom ne vous dit rien, sachez que cet Américain, qui a étudié la médecine, a tué des dizaines voire des centaines de personnes à la fin du 19e siècle en accueillant ses malheureuses victimes dans l’hôtel qu’il a fait construire. Un endroit s’élevant sur trois étages, au premier abord avenant mais qui a une particularité : les clients qui y pénètrent n’en ressortent pas. Truffé de pièges, le bâtiment abrite des sous-sols qui disposent de cuves d’acides et de puits de chaux. L’établissement sera surnommé “le château des meurtres” à la fin du procès d’Holmes en 1896. “Le diable a toujours été en moi” aurait-il déclaré avant d’être pendu. Ambiance.

Cette horrible histoire, à la fois vraie et sensationnelle, la petite équipe de l’émission Architecte du Meurtre veut la raconter par l’intermédiaire d’un reportage vidéo ébouriffant. Il en va de l’avenir de cette modeste boîte de production qui peine à dégager des bénéfices. Malheureusement, l’hôtel ayant brûlé, il n’existe aucun moyen de fournir de jolies images d’illustration aux téléspectateurs. Alors que le projet aurait pu tomber à l’eau, un riche architecte et collectionneur contacte les reporters afin de leur proposer de venir faire leur tournage dans une réplique du château des meurtres, hérité d’un parent décédé. Ce que la société de production ignore, c’est que les pièges ainsi que les engins de torture sont aussi de la partie. Comme en 1893, le sang va couler à flots dans cet établissement perdu au milieu de nulle part. En ce qui concerne les références cinématographiques utilisées pour The Devil in Me, Supermassive Games cite Saw (les mécanismes de torture), Shining (l’hôtel maudit), et des slashers allant de Psycho à Halloween. Le studio promet des clins d'œil aux plus attentifs (et cinéphiles) des joueurs.

La mort leur va si bien

Les héros de ce nouvel épisode sont Charlie Lonnit, le réalisateur du documentaire, Kate Wilder, interprétée par Jessie Buckley (Chernobyl, Fargo), la présentatrice introvertie de l’émission, Mark Nestor, le caméraman au physique avantageux (et ex de Kate), Jamie Tiergan, l’éclairagiste rentre-dedans, et enfin Erin Keenan, la stagiaire spécialisée dans le son. Ensemble, ils vont devoir survivre dans un établissement où la folie a élu domicile. D’après Tom Heaton de Supermassive Games, ce groupe propose des personnalités qui engendreront des conflits ainsi que de l’entraide. “Ils ont tous des raisons d’être appréciés mais ont aussi des failles” prévient-il. Interactive Drama oblige, c’est le joueur qui va devoir réussir à surmonter les rivalités et les moments de panique en gardant son sang-froid malgré les dilemmes qui s’imposent à lui. Dans une séquence à laquelle nous avons assisté, il fallait par exemple choisir qui devait survivre parmi deux de nos camarades pris dans un piège. Le studio assure que les morts de cet épisode seront les plus atroces et extravagantes jamais réalisées. Si nous nous fions aux nombreuses scies circulaires, crochets ou lance-flammes aperçus durant la démo, nous pouvons bien croire cette lugubre promesse.

Un vent de nouveauté

Conscients des retours des joueurs mais aussi de la presse spécialisée, les développeurs de la société britannique ont voulu moderniser la formule Dark Pictures avec ce dernier épisode de la première saison. L’évolution la plus marquée vient de la maniabilité modernisée grâce à une pléthore de nouveaux mouvements. Si Little Hope et House of the Ashes s’étaient déjà engouffrés dans la brèche des contrôles plus directs, The Devil in Me semble aller beaucoup plus loin. Désormais, les héros ont la capacité de franchir des caisses, de bondir au-dessus des obstacles, de grimper, de faire les funambules sur des poutres, de pousser/tirer des objets, de se cacher, mais aussi de courir. Une vraie course, pas la marche rapide que l’on nous pond habituellement. Sur les phases de gameplay exposées, nous avions presque l’impression de nous trouver devant un Uncharted horrifique plutôt que d’être plongé dans une production signée Supermassive Games.

L’autre ajout de taille est celui d'un inventaire (matérialisé sur le d-pad) qui permet au joueur d’utiliser des items particuliers pour progresser ou simplement survivre. Un passage montrait par exemple Erin devant s’équiper de sa Ventoline afin de surmonter une crise d’asthme. Chaque personnage dispose d’un objet qui lui est propre pour progresser plus aisément (carte débloquant les tiroirs, caméra, stylo, multimètre et micro directionnel). “Certains de ces outils peuvent être modifiés, cassés, perdus ou donnés'” déclare Tom Heaton.

Enfin, Supermassive Games profite de ce grand labyrinthe bourré de pièges qui sert de nouveau terrain de jeu pour apporter des puzzles. À plusieurs moments de l’aventure, le joueur fera face à des énigmes qu’il devra résoudre grâce à sa matière grise, tant que cette dernière est encore dans son cerveau. La vidéo affichait des situations classiques allant des codes à trouver aux fusibles à mettre dans le bon ordre. Tout semble indiquer que certains de ces défis seront chronométrés, et qu’un échec pourrait raccourcir la vie des protagonistes. Pour finir, le studio de développement annonce que The Devil in Me sera l’épisode de Dark Pictures le plus long. Environ 7 heures de jeu seront nécessaires pour boucler l’aventure, contre 4 ou 5 heures dans les volets précédents.

The Darks Pictures Anthology : The Devil in Me débarquera le 18 novembre 2022 sur PC, Xbox Series X|S, PlayStation 5, Xbox One et PlayStation 4. Il sera le dernier épisode de la première saison.