Cela fait maintenant de nombreux mois que l'annonce du rachat à venir d'Activision-Blizzard par Microsoft a été annoncé. Un véritable tremblement de terre dans l'industrie, que ce soit par l'importance du rachat ou par son prix estimé : 68,7 milliards de dollars.
Un accord de rachat historique, et un long chemin à parcourir
Le rachat de Zenimax et Bethesda pour 7,5 milliards de dollars par Microsoft avait déjà fait grand bruit. L'éditeur / développeur de Fallout 4 et Skyrim, qui possède aussi Id Software ou Arkane Studios, est donc devenu une entité Xbox, fournissant exclusivités et jeux first-party à Microsoft. Alors, quand Microsoft Xbox et Activision-Blizzard-King annoncent avoir trouvé un accord pour près de 70 milliards de dollars, c'est le visage de toute l'industrie qui s'apprête à être redessiné.
Si toutes les autorités financières valident l'opération, la branche Xbox de Microsoft possèdera, en plus de tous les rachats effectués auparavant, Call of Duty, Diablo, World of Warcraft, Crash BandicootOverwatch, Starcraft, Tony Hawk's Pro Skater ou encore HearthStone et Candy Crush. Au Brésil, Sony a exprimé ses inquiétudes vis-à-vis du rachat, qui pourrait mettre à mal le principe de concurrence, notamment à cause de Call of Duty.
Cette question de la concurrence, toutes les autorités financières du monde se la posent. La Federal Trade Commission (FTC) étudie ce rachat aux Etats-Unis, l'Union Européenne fait de même, le Royaume-Uni également, pour ne donner que quelques exemples. Il faut donc réussir à convaincre tout le monde, car le moindre refus de la part d'une autorité souveraine imposerait la décision à l'ensemble du monde et ferait échouer l'opération. La FTC, dont le verdict est particulièrement attendu aux côtés de celui de l'Union Européenne, pourrait rendre un premier avis d'ici la fin du mois et permettre à l'opération de passer à l'étape suivante.
Le premier feu vert a été donné !
Mais une toute première validation vient d'être donnée, et vient d'un pays dont on parle de plus en plus dans l'industrie : l'Arabie Saoudite. Doté d'un fonds souverain qui a racheté SNK, le club de football de Newscastle et 5% des parts de Nintendo, le pays, et plus particulièrement son organisme gérant la concurrence, a officiellement donné son feu vert pour le rachat. Microsoft et Activision espèrent évidemment que cette approbation est la pemière d'une longue liste, et que le rachat pourra être définitivement réalisé d'ici juin 2023.
تعلن #الهيئة_العامة_للمنافسة عن عدم ممانعتها من إتمام عملية التركز الاقتصادي بين:
— الهيئة العامة للمنافسة (@SaudiGAC) August 21, 2022
-مايكروسوفت كوربوريشن
-أكتيفيجن بليزارد إنك pic.twitter.com/lo5scC3F7k
L'Autorité Générale de la Concurrence déclare ne pas s'opposer à l'achèvement du processus de concentration économique entre Microsoft Corporation et Activsion Blizzard, Inc.
Mais rien n'est encore acquis. Il faudra en effet réussir à convaincre les principaux marchés que l'opération ne met pas à mal l'équilibre des forces, et que Microsoft ne se retrouvera pas dans une position dominante pouvant créer des abus. Si tout se passe bien, Microsoft devra intégrer plus de 9000 salariés, des projets, revoir l'organisation, et mettre tout cela sous l'autorité de Phil Spencer, président de Microsoft Gaming.