Les Sims 4, le paradis des modders

Depuis près de 10 ans, Les Sims 4 n’a de cesse de ravir les amateurs de simulation de vie en proposant toujours plus de contenu. Certes, il faut passer à la caisse pour s’offrir les nombreux packs et leurs nouveautés, mais si vous êtes à la recherche de liberté et d’une forte personnalisation, vous ne serez pas déçu du voyage. Surtout qu’en plus du large éventail de cosmétiques proposés, Les Sims 4 invitent les insatisfaits et les créatifs à mettre au point leurs propres vêtements, maison, terrains etc. Mieux encore, ces derniers peuvent même être partagés avec les autres joueurs en jeu ou à travers des sites annexes. On y retrouve aussi bien des petits grigris sans prétention que de véritables œuvres d’art conçues avec soin.

Certains se sont même construits une solide réputation et, surtout, un véritable petit business autour des mods et autres objets personnalisés. C’est notamment le cas de ChewyButterfly ou de JellyPaws, des noms connus par les joueurs des Sims 4. Qu’ils vendent leurs créations ou qu’ils fournissent un système d’abonnement ou d’accès anticipé, ils sont nombreux à se faire un petit pécule grâce à ce travail. Oui mais voilà, une mise à jour est venue chambouler tout ce petit marché.

Une mise à jour anti-mod ?

Le problème remonte au 21 juillet dernier. Ce jour-là, EA publie une nouvelle mise à jour pour Les Sims 4 qui impacte notamment tout le pan création de contenus du titre. Si EA décrit alors le mod comme un “pan important” de l’expérience de jeu, les nouvelles règles mises en place tendent plutôt à endiguer le phénomène qu’à le valoriser. Mais alors quelles sont-elles ?

Premièrement, les créateurs de contenu n’ont maintenant plu le droit d’utiliser les logos, key art et autres marques déposées. Une petite épine dans le pied des modders en comparaison à ce qui va suivre. En effet , tous les contenus développés par des tiers doivent maintenant être délivrés gratuitement. Au revoir les Patreon et autres moyens de gagner de l'argent. Même le concept d’early access permettant de soutenir des créateurs de contenu tout en ayant accès à l’avance à leurs créations va devoir prendre fin. Autant dire que la grogne est vivace du côté de nos créatifs qui voient leur business prendre l’eau. Certains comme JellyPaws en avaient même fait une entreprise à part entière dont les revenus leur permettaient de subvenir à leurs besoins. Aujourd’hui, c’est la douche froide et l'inquiétude est grande.

Bonne ou mauvaise nouvelle ?

Mais pendant ce temps d’autres jubilent, heureux de pouvoir avoir accès à tout sans avoir à débourser le moindre centime. Surtout que, comme dans tout marché, les abus étaient présents. Sans surprise, ceux abusant de la pratique ont été pointés du doigt comme responsables de ces nouvelles règles. Car si le modèle de l’early access semble le plus juste aujourd’hui, ils sont nombreux à avoir réservé leur travail aux seuls capables de l’acheter, parfois au prix fort. De plus, quand on sait le prix qu’il faut débourser pour obtenir tout le contenu officiel du jeu, on peut comprendre que certains rechignent à mettre à nouveau la main au porte-monnaie. « Je comprends que cela peut être difficile pour ceux qui ne peuvent pas se les offrir et aussi ceux qui pensent que les créateurs rompent les conditions d’utilisation » concède KawaiiFoxita, véritable architecte sur le jeu.

D’autres sont plus compréhensifs. Outre la volonté de rétribuer les créateurs pour leur contenu, ils pointent du doigt l’importance que les modders ont pris dans l’écosystème des Sims. Toujours selon KawaiiFoxita, ils sont nombreux à profiter des nouvelles fonctions apportées par les modders et de leur réactivité, allant même jusqu’à dire que le jeu vaudrait moins le détour sans eux. Risque alors de se déclencher un cercle vicieux : les modders ayant moins de revenus ils décideront d’arrêter de proposer des mods, les mods étant moins nombreux et mis à jour certains joueurs décideront d’abandonner le jeu. Reste à voir l’impact réel que cette politique aura sur le jeu et si EA décidera d’alléger ses nouvelles règles ou non.