Il aura fallu seulement deux films à Jordan Peele pour s’imposer comme l’un des réalisateurs les plus prometteurs à Hollywood. Avec Nope, son troisième long-métrage, celui qui a su revisiter les codes de l’horreur s’invite dans les salles obscures le 10 août 2022 le temps d’une fresque de science-fiction nommée Nope.
Sommaire
- Nope en quelques mots
- Un OVNI entre science-fiction et horreur
Nope en quelques mots
Nope est un film de science-fiction horrifique dirigé par Jordan Peele, un réalisateur qui s’est rapidement fait un nom auprès des cinéphiles, mais aussi du grand public. En seulement deux films - Get Out (2017) et Us (2019) - le natif de New York est devenu une figure du cinéma d’horreur. La sortie d’un nouveau projet signé de sa main est désormais un événement cinématographique, et son dernier film en date ne déroge pas à la règle. Il faut dire que son casting taillé sur mesure avec en tête d’affiche Daniel Kaluuya (Get Out, Black Panther), Keke Palmer (Buzz l’Eclair) et Steven Yeun (The Walking Dead), a de quoi susciter l’intérêt.
Porté par un contexte sobre, mais ô combien intrigant, Nope conte les mésaventures d’Otis James Haywood, un dresseur de chevaux vivant près d’un village reculé de Californie. Suite à la mort mystérieuse de son père, notre protagoniste et sa sœur cadette sont les témoins d’étranges phénomènes sur la propriété familiale. Tandis que leurs chevaux changent radicalement de comportement et disparaissent dans des conditions surnaturelles, un étrange nuage mortel stagne au-dessus du ranch et menace ses occupants.
Un OVNI entre science-fiction et horreur
Il faut reconnaître que le cinéma de Jordan Peele n’est pas le plus accessible, même si le grand public s’était massivement retrouvé autour de Get Out (2019). Cette proposition en huis clos anxiogène au dernier degré avait su conquérir le cœur des spectateurs tout en les pétrifiant au fond de leur fauteuil. Bien que Us n’ait pas reçu un tel accueil, ce film d’horreur psychologique ne déméritait pas, bien au contraire, sans jamais parvenir à réitérer l’effet de surprise de Get Out. Avec Nope, le réalisateur new yorkais s’intéresse désormais à la science-fiction et l’altère sans surprise avec une pointe d’horreur dont il a le secret.
Nope ne parle pas forcément à tout le monde, c’est un fait, mais ne laisse personne indifférent. Certains visuels nés de l’imagination fertile de Jordan Peele et de son directeur de la photographie Hoyte van Hoytema (Ad Astra, Tenet) restent imprimés sur la rétine plusieurs jours, semaines, voire même mois, et deviendront avec le temps et à titre personnel cultes. Le réalisateur parvient ici à instaurer un climat angoissant de bout en bout au cours de cette chasse à l’étrange incarnée à l’écran par un parterre d’acteurs/actrices dont la performance est à saluer. Certes, les personnages manquent pour certains de profondeur, mais l’alchimie entre eux est palpable, les liens tissés tangibles. L'implication des spectateurs n'en est que plus grande.
Ce film, à mi-chemin entre science-fiction et horreur, observe un sous-genre de la S-F, celui de la présence extraterrestre, par le prisme du cinéma horrifique contemporain. Nope est à mon humble avis mû par la volonté de créer quelque chose de neuf. Il détonne par son rythme, loin des standards imposés par le cinéma grand public, et impose son propre tempo. Souvent contemplatif, le long-métrage sait prendre à revers son audience par d’habiles séquences où la tension est à son paroxysme. Sans jamais égaler la gifle que fut Get Out à sa sortie, Nope est une belle surprise qui ravira les amateurs de science-fiction et d’horreur.