Comme une sorte de réponse aux fuites de The Last of Us Part 1, PlayStation vient de publier une vidéo de dix minutes sur le fameux remake, qui s’apprête à réimaginer l’aventure originale d’Ellie et Joel. L’occasion de découvrir un tas d’images inédites ainsi que de nouveaux détails, de la bouche même de Naughty Dog. À quel point les graphismes ont été revus à la hausse, qu’est-ce qu’il en est finalement du gameplay ? Voici donc notre résumé en cinq points avec des extraits d'interview !
Retrouvez ci-dessus, en auto-play, la vidéo de présentation de 10min de The Last of Us Part 1.
Depuis son annonce lors du Summer Game Fest de juin dernier, The Last of Us Part 1 a suscité autant d’excitation que d'incompréhension. D’un côté, les premières images montrent un écart technique sans équivoque avec une attention toute particulière sur les expressions faciales et les décors. De l’autre, beaucoup questionnent l’intérêt d’un tel projet - le premier The Last of Us n’a même pas dix ans et a déjà connu un remaster sur PS4 - surtout commercialisé au prix fort de 80€, à l’image de n’importe quel autre blockbuster de la génération PS5 et Xbox Series. Pour ne rien arranger, de récentes fuites ont alimenté des craintes sur le gameplay, annoncé comme “reconstruit“ par Naughty Dog sur Twitter, suivant logiquement la même philosophie que le remake au global. Pour le studio et PlayStation, c’était l’heure ou jamais de prendre la parole et donner plus d’infos sur The Last of Us Part 1. Et c’est exactement ce qu’il s'est passé dans la nuit du 21 au 22 juillet 2022.
“Après les flashbacks de The Last of Us Part 2 (...) nous avons eu cette idée de rendre The Last of Us aussi bon, si ce n’est meilleur que le second épisode, jeu où nous avons repoussé les limites (...) du gameplay, des graphismes” - Neil Druckmann, co-président Naughty Dog
Le gameplay de The Last of Us Part 1
Comme The Last of Us Part 2 ?
Comme c’est le point qui interroge le plus en ce moment, nous allons commencer par celui-ci : le gameplay. Tout d’abord, lors de la présentation de dix minutes de The Last of Us Part 1, il n’a été fait aucune mention de l’esquive ou de la possibilité de se mettre à plat ventre, deux choses introduites par The Last of Us Part 2. De toute évidence : les joueurs ne pourront donc pas non plus se cacher sous les voitures, à nouveau comme dans le second opus. De même, aucune information n’est à signaler sur une éventuelle refonte du level design et de l’exploration pour les zones de l’aventure, plus ouvertes dans le volet de 2020. On peut toutefois noter l’arrivée des établis dans The Last of Us Part 1, utiles pour améliorer les armes et changer leur apparence. Surtout, Naughty Dog a mis en avant des détails qui viendront renforcer l’immersion et la crédibilité des combats dans ce remake.
“(The Last of Us Part 1 n’est) pas différent mais extrêmement meilleur (...) Voilà pourquoi c’est la façon définitive de jouer au 1er jeu” - Neil Druckmann, co-président Naughty Dog
Des progrès non-négligeables
Le point le plus important, c’est l’intelligence artificielle des adversaires repris de The Last of Us Part 2. "Notre technologie d’IA a incroyablement progressé (par rapport au premier volet” affirme ici Mathew Gallant, directeur du projet. Alors que Neil Druckmann, co-président de Naughty Dog, précise que la manière dont “les ennemis communiquent entre eux, vous pourchassent et vous contournent” rend les affrontements et les moments où le joueur prend les adversaires à revers “beaucoup plus récompensants”. L'équipe parle globalement d’un moteur intelligence artificielle “plus sophistiqué”. Pour rappel, The Last of Us Part 2 était déjà très bon en la matière.
De plus, précisons que cette meilleure compréhension et approche de l’environnement par les PNJ (personnages non-joueurs) s’applique aussi à vos alliés. Par exemple, Ellie, lorsque vous jouez Joel, ou les protagonistes Sam et Henry bénéficient dorénavant de déplacements plus crédibles lorsqu’ils s’apprêtent à être repérés par des méchants. Ils sont même capables d’anticiper le danger afin de se placer en conséquence. Une bonne nouvelle pour éviter ces moments étranges, quand un ami passe sous la barbe et le nez d’un garde sans se faire voir. Dans l’ensemble, l’animation des mouvements a fait l’objet d’un soin plus poussé, avec le “motion matching”. En gros, le moteur choisit les gestes les plus réalistes pour votre avatar en fonction des trajectoires rentrées par la manette.
Cerise sur le gâteau, The Last of Us Part 1 accueillera des nouveautés demandées par les fans, comme un mode permadeath (mort définitive de votre personnage) un mode speedrun ainsi que un tas de nouvelles tenues à débloquer. On note également l’arrivée d’un mode photo, de prime abord similaire à celui de The Last of Us Part 2, et de quoi afficher des filtres originaux à l’écran.
Les améliorations grâce à la PS5
Un point sur la partie technique
On enchaîne avec les améliorations obtenues grâce à la PlayStation 5 et donc - tout d’abord - les graphismes. Depuis le premier trailer et plus particulièrement un comparatif saisissant pour ce qui est du personnage de Tess, une chose est certaine : les expressions et animations de The Last of Us Part 1 seront au moins aussi convaincantes que celles de The Last of Us Part 2, si ce n’est pas plus. Durant la présentation de dix minutes, Neil Druckmann a ainsi rappelé sa volonté de se rapprocher de la “vision originale” du projet et de s'émanciper des contraintes technologiques imposées par la PS3, à l’époque. Sur ce point, la vidéo dévoile une autre comparaison, où se côtoient la performance originale de Sam et Henry et le remake PS5. Le résultat est sans appel : c'est criant de réalisme.
“Les animations faciales sont beaucoup plus crédibles (dans The Last of Us Part 1, ndlr). Toutes les nuances, toutes les petites réactions : regards, subtils ou longs, sont plus proches des performances originales” - Shaun Escayg, directeur créatif Naughty Dog
Autre avantage avec ce gain en puissance, Naughty Dog peut conserver les mêmes modèles 3D qu’importe la scène, permettant d’introduire des transitions “sans coupures” entre les phases de gameplay et les cinématiques. Un détail important pour Shaun Escayg, directeur créatif sur The Last of Us Part 1, pour maintenir le joueur “constamment dans le monde” de la licence. Un monde qui, selon Neil Druckmann, représente “une énorme part” de l’identité de l'ensemble. En la matière, Shaun Escayg parle d’une direction artistique “complètement remaniée” avec un rendu ainsi qu’un niveau de détails nettement revus à la hausse. Notons l’arrivée de décors partiellement destructibles, avec des balles pouvant déchirer le béton, les objets placés à droite et gauche.
Sur le PlayStation Blog, on peut apprendre que le remake de The Last of Us aura le droit à deux modes graphiques : du 4K native / 30 images par seconde, l’autre en 4K dynamique et 60 fps.
Le avantages de la DualSense
Forcément, comme chaque jeu PlayStation, The Last of Us Part 1 a eu le droit à son encart sur la DualSense, la fameuse manette de la PS5. “Toutes les armes dans le remake ont une résistance différente quand vous tirez avec les gâchettes adaptatives" affirme Matthew Gallant. Le directeur a bien entendu évoquer l’arc, grande spécialité du contrôleur Sony, mais s’est aussi étendu sur le fusil à pompe : “Quand vous tirez avec, vous allez avoir une vibration haptique lors du tir mais également sur la pompe”. Outre les affrontements, les retours haptiques - vibrations à la surface de la manette - interviendront à des instants plus subtils, quand un héros touche quelque chose. On peut, pour finir, noter l’utilisation de l’Audio 3D, pour localiser un ennemi rien qu’avec le son.
Un gros travail sur l’accessibilité
On termine enfin avec un ajout qui ne concerne pas tout le monde mais qui est très important : celui de l’accessibilité. The Last of Us Part 2 avait déjà fait des merveilles en la matière, permettant par exemple de personnaliser à volonté les touches de la manette ou de distinguer, à l’aide de filtres de couleur, très clairement le personnage des ennemis. Un travail qui continue sa route sur The Last of Us Part 1. Sur le PlayStation Blog, on peut lire que le remake marquera plus de soixante options d’accessibilité dont une à notre connaissance inédite : une prise en charge complète de l’audio description. “Chaque option (de ce genre, ndlr) que nous ajoutons est une barrière qui est retirée pour quelqu’un” résume Matthew Gallant. Nous ne pouvons que saluer l'effort.