Intel est le chef de rang incontesté du marché des processeurs, et ce depuis de très longues années. Derrière lui, on trouve AMD, éternel second. Mais cela pourrait changer dans les prochaines années. En effet, selon Matt Bryson, senior vice-président du cabinet d’analyse Wedbush Securities, AMD pourrait continuer à évoluer favorablement vis-à-vis de son rival dans les prochaines années.

« Ma recommandation préférée en ce moment est AMD. Je pense qu’ils sont en position de continuer à gagner des parts de marché sur Intel », commente l'analyste, en évoquant le contexte boursier. « Je ne vois pas cette dynamique changer avant la fin 2024 ou le début 2025 ».

Une montée en puissance d’AMD sur tous les fronts

Grâce à l’impulsion donnée par sa PDG actuelle, Lisa Su, AMD a réussi à s’imposer comme un constructeur solide à la fois sur le marché des processeurs, mais aussi sur celui des cartes graphiques. Ses nombreux partenariats établis avec d’autres poids lourds de l’industrie informatique ont permis aux produits Ryzen d’être mieux connus du grand public.

Mais ce n’est pas le seul marché sur lequel AMD peut grignoter des parts à Intel. En effet, il ne faut pas négliger le secteur professionnel, et notamment celui des serveurs, au sein duquel AMD a su s’installer très confortablement ses dernières années.

Intel conserve une confortable avance

Reste que même si AMD a le vent en poupe, l’entreprise reste encore loin derrière Intel. En mai 2022, AMD atteignait 27,7% de part de marché dans le secteur des processeurs x86, ce qui représentait une importante croissance de 7% sur un an. Une performance d’autant plus intéressante qu’elle s’est déroulée dans une période peu favorable au secteur informatique, avec des ventes d’ordinateurs de bureau en berne.

Face à lui, Intel reste dominant, mais il y a fort à parier que le géant américain n’apprécie tout de même pas de voir son concurrent marcher sur ses platebandes.

L’une des stratégies d’Intel pour conserver sa place de leader consiste à renforcer sa production de semi-conducteurs, mais aussi de développer sa R&D en Europe. La firme a annoncé, plus tôt cette année, un plan d’investissement de 80 milliards d’euros en Allemagne, en Irlande, ainsi qu’en France. Si les deux premiers pays accueilleront des usines de puces, l’Hexagone se dotera quant à lui d’un centre de recherche et développement basé sur le plateau de Saclay, près de Paris. De quoi rappeler à coup de milliards qui reste le patron.

Et après 2025 ?

Si l’analyse de Matt Bryson se confirme, AMD devrait continuer de faire évoluer ses parts de marché dans les années à venir. Mais après 2025, la perspective est floue. Les projets d’Intel en Europe ne sortiront pas de terre avant plusieurs années, et il est difficile de prédire la manière dont le marché des semi-conducteurs va remonter la pente après les difficultés rencontrées, encore actuellement, dans le secteur.

Les consommateurs devraient être les spectateurs privilégiés de cette situation, qui pourrait être synonyme de course à la performance, et potentiellement de tarifs compétitifs. On peut rêver.