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News jeu Des jeux vendus des millions d'euros ? Comment le marché du rétro a été manipulé
Profil de Tiraxa,  Jeuxvideo.com
Tiraxa - Journaliste jeuxvideo.com

Vous les avez probablement déjà vu faire la une des médias français et anglophones : Kotaku, VGC ou même encore le New York Time… ces Super Mario Bros. d’occasion d'abord achetés à des dizaines de milliers d’euros pour bientôt s’écouler à quelques millions. Mais comment cela est-il rendu possible ?

Des jeux vendus des millions d'euros ? Comment le marché du rétro a été manipulé

Des jeux vendus des millions d'euros ? Comment le marché du rétro a été manipulé
En 2019, une copie sur NES évaluée par le site de certification Wata s'est vendue 100 150 dollars. Deux ans plus tôt, un exemplaire similaire du même jeu n’était pourtant encore cédé “qu’à” 30 000 dollars. La valeur du plombier italien n'a cessé d'accroître, mais aujourd'hui, la roue tourne ; Une poignée de clients de l’entreprise intentent un recours collectif auprès du Central District Court de Californie dans l’espoir de mettre un terme à ces transactions commerciales. Les nommés Jacob Knight, Jack Cribbs et Jason Dohse et d’autres anonymes accusent l'entreprise Wata de mener une honteuse opération de “racket” et d’entretenir une bulle spéculative. L’une des origines de cette attaque en justice étant peut-être que l'un des trois acheteurs de la copie à 100 150 dollars siégeait depuis le début au conseil consultatif de la boîte : Jim Halperin, également cocréateur de Heritage Auctions, mastodonte de la vente aux enchères. On parle ici d'un véritable réseau qui sévirait sous nos yeux dans le secteur du jeu rétro.

Pour comprendre la suite, qu’est-ce qu’une bulle spéculative ?

Dans les grandes lignes, on parle de bulle spéculative quand le prix d’un bien augmente en continu et de manière excessive de telle sorte qu’il s’éloigne de sa valeur réelle. Cette bulle est généralement vouée à éclater. Historiquement, on baptise la première bulle spéculative des années 1960 « tulipomanie » : La tulipe, symbole de luxe, génère un engouement massif en Hollande vers 1550 et s’écoule à des prix complètement démesurés jusqu’au jour où lors d’une vente publique, elle se vend à un prix décoté. La confiance et les prix chutent, causant l’éclatement de la bulle.


La famille Wata, gage de confiance

Quand on est peu familier avec le monde de la revente de jeu rétro, c’est tout un jargon qui nous échappe. Alors une mise en contexte s’impose. Qu’est donc Wata Games ou plutôt, comment se présente cette jeune entreprise née en 2018 ? Théoriquement, il s’agit d'une plateforme de classement et de certification pour des jeux vidéo professionnels. Ces collectionneurs passionnés et experts se réunissent sous la même bannière dont le credo est le suivant : “apporter de la clarté aux normes de l'industrie, vous donnant confiance dans vos transactions”. Sur leur site web, chaque membre de l’équipe exécutive à droit à son petit encart autobiographique : Le jeune président Deniz Kahn, dont la passion pour l’accumulation de jeux en boîte débute dès 2006, le niveleur en chef Kenneth Thrower qui érige Yoshi au rang d’animal spirituel ou même la directrice du marketing Doreen PY Tho, pas franchement adepte de jeux vidéo mais proche de “Deniz Kahn et sa famille depuis plus de 5 ans”. A la lecture des présentations, un mot prédomine au sein de cette petite famille : la transparence.

Nous défendons la transparence et la parité des informations pour aider à uniformiser les règles du jeu en rendant les informations disponibles et faciles à comprendre, que vous collectiez depuis des années ou que vous débutiez.

Maintenant, quel est leur processus d’évaluation ? Les collectionneurs transfèrent soigneusement leurs trouvailles à Wata qui détermine leur état. Pour fournir une mesure universelle, l’entreprise se base sur sa propre échelle de notation qui va de 0 à 10, soit du manuel d’instruction déchiqueté à la cartouche intacte de Millipede. Wata facture aux clients un pourcentage plus ou moins élevé en fonction de la valeur marchande du jeu. "Ainsi, si la valeur marchande d'un jeu est de 10 000 dollars, Wata facture jusqu'à 400 dollars pour l'évaluer, mais si un jeu est évalué à 1 million de dollars, son évaluation coûtera plus de 20 000 dollars", rapporte le média VGC. Mais il y a un partenaire de Wata à qui le processus profite d’autant plus : Heritage Auctions, leader de la vente aux enchères américain dont le business démarre dès les années 1970 et naît d'un partenariat entre deux collectionneurs, Steve Ivy et Jim Halperin. La multinationale met aussi bien en vitrine les biens personnels d’un Sylvester Stalon et d’un Neil Amstrong que les dessins originaux de Tintins au Tibet, tant que la valeur extrinsèque (définition CNRTL : Qui est extérieur à l'objet que l'on considère ; qui ne lui appartient pas mais dépend des circonstances, de faits accessoires) de l’objet est intéressante. Ils facturent une prime d'achat de 20 % sur chaque vente. Ainsi, si vous dégotez un Super Mario Bros. sous scellé pour la modique somme d’un million de dollars, il faudra de surcroît transférer 200 000 dollars à l’entreprise. Si Wata certifie que tel jeu est une perle rare, Heritage Auctions s'en mettra plein les poches lors de sa revente.

Vous l’aurez compris, si vous avez retrouvé dans votre grenier un exemplaire rarissime de Super Mario Bros. et que vous souhaitez le revendre, les deux maillons de la chaîne que sont Wata et Heritage Auctions se retrouvent tout aussi gagnants que vous. Imaginez dès lors que le premier d’entre eux serait épris de l’intention malhonnête de générer des bulles spéculatives. Cela formerait alors un cercle fructueux et infini pour chaque partie. Et aujourd'hui, certains sont pleinement convaincus que cette pratique est devenue une mauvaise habitude.


La création de la bulle

Dès l’ouverture du site de Wata Games, certains détails retiennent déjà l’attention de Karl Jobst, vidéaste qui en fait son sujet de recherche depuis 2021. Avant même que la petite boîte n’évalue le moindre jeu, une section de son site web consacrée à ses revendeurs et relations clés incluait Heritage Auctions ; il est indiqué que les jeux vidéo certifiés Wata seront présentés dans leurs ventes aux enchères en ligne. “Cela n'a pas de sens. L'objectif de la certification est de garantir l'authenticité et la qualité, mais une garantie ne vaut rien si vous n'avez pas établi un historique de travail précis”, remarque Jobst. Pourquoi Heritage Auctions ne se tournerait pas plutôt naturellement vers VGA, une autre entreprise investie dans le même secteur et déjà forte d’une décennie d’expérience ? Et si Heritage Auctions était impliqué dans la création de Wata Games ? Un nom visible dans la liste des conseillers de Wata met la puce à l’oreille : Jim Halperin, cocréateur de Heritage Auctions, et co-acheteur de la copie sous scellée de Super Mario Bros. à 100 150 dollars (évoquée en introduction de notre article).

Les affirmations contenues dans cette vidéo sont totalement infondées et diffamatoires et il est regrettable que M. Jobst ne nous ait pas contactés pour nous donner l'occasion de le corriger - Porte-parole de Wata Games en réponse à la vidéo de Jobst.

Mais comment Wata Games et Heritage Auctions ont-il réussi à créer leurs bulles spéculatives ? Dans une brochure consacrée à l’ABC de l’économie et délivrée par la Banque de France, il nous est expliqué qu’une bulle peut se former sur n’importe quel marché si deux conditions sont réunies : la première étant que la valeur de l’actif soit incertaine, difficile de déterminer. En ce sens, le jeu d’occasion coche aisément ce critère, Wata s’occupant elle-même de déterminer cette valeur. La seconde condition est que l’actif en question existe en quantité limitée. Là encore, tout colle. Au coeur de ce processus au cours duquel la bulle se forme, on retient quatre temps : D’abord la gestation qui inclut un certain optimisme de la part des investisseurs, provoquant une hausse modérée du prix d’un actif. Puis on identifie la naissance et l’euphorie : “Ce mouvement initial entraîne des anticipations de hausses futures qui, elles-mêmes, attirent de nouveaux investisseurs. Puis la bulle s’autoalimente, notamment grâce à l’endettement : le détenteur d’un actif dont le prix monte aura tendance à investir dans l’actif qui l’a enrichi. Plus il s’enrichit, plus il sera capable d’emprunter. La bulle grossit, entretenue par des comportements « moutonniers ».”

Entre ces deux étapes, avant que le grand public ne soit touché par l’euphorie de la bulle, il y a l’arrivée des médias qui offrent une couverture singulière au bien. Dans notre cas précis, ce levier est notamment activé selon Karl Jobst par un communiqué de presse d’Heritage Auctions daté de 2019. Le papier évoque la fameuse copie de Super Mario Bros. à 100 150 dollars notée 9,4/10 par Wata. Il suggère que “franchir la barre des six chiffres montre que la trajectoire ascendante du hobby ne montre aucun signe de ralentissement.

Toujours dans l'optique d'assurer sa couverture médiatique, Wata Games multiplie les apparences dans l'émission à succès Pawn Stars, qui met en scène la vie de la boutique de prêt sur gage Gold & Silver Pawn Shop à Las Vegas. Deniz Kahn y intervient, insistant sur la rareté d'un Super Marios Bros. qu'un collectionneur espère revendre à un million de dollars en 2019. Le présentateur Rick Harrison refuse tout de même l'offre, plaisantant : "Je pense que Mario l'a frappé à la tête avec une clé à pipe". Deux ans plus tard, un exemplaire similaire sera cédé pour la somme astronomique de 2 millions de dollars. Le New York Times rapporte que le jeu a été vendu par l'intermédiaire du site Web Rally, une société d'investissement créée après le lancement de Wata Games qui l'avait d'abord acquis pour 140 000 dollars. La plateforme permet aux investisseurs d'acheter et de vendre des actions dans des objets de collection. Les gens peuvent opter pour une fraction d'un jeu vidéo et si le prix augmente, ils peuvent vendre leur part à quelqu'un d'autre. Lorsque quelqu'un fait une offre pour vendre l'objet, les actionnaires votent pour l'accepter ou non et se partagent les bénéfices.


Les conséquences des plaintes

Dans ce vaste terrain si fertile qu'est celui du jeu rétro, un mot semble régir la plupart de ses interactions avec les grandes entreprises : le profit. Et pour l'atteindre, les pratiques seraient parfois discutables. SI l'on remonte un peu plus loin dans le temps, les accusations sont encore nombreuses. En 2009, un ancien employé d'Heritage Auctions, Gary Hendershott, affirme que la société de vente a créé un enchérisseur fictif nommé N. P. Gresham pour faire monter artificiellement les prix durant ses enchères en ligne. James Halperin, l'un des propriétaires de la maison, témoignera sous serment que N.P. Gresham n'existe effectivement pas, mais est en fait "Heritage ou des partenariats impliquant Heritage ou des entrepreneurs indépendants qui ont travaillé pour Heritage."

Que faire pour stopper l'engrenage ? L'action en justice datée du 10 mai déposée dans le Central District of California par des plaignants serait l'une des marches à suivre. Dans un document obtenu par Video Games Chronicle, Wata est accusé de "s'être livré à des actes positifs visant à manipuler le marché des jeux vidéo rétro, de s'être livré à des pratiques commerciales déloyales, d'avoir fait de la publicité mensongère, d'avoir fait de fausses déclarations sur les délais d'exécution des services de classement et d'avoir omis de divulguer les retards importants aux clients". Au fil des dénonciations et des plaintes posées depuis quelques années maintenant, la bulle finira par éclater. En avril 2022, Heritage Auctions a vendu un jeu Super Mario 64 classé par Wata à "9,6 A++" pour 57 600 dollars "seulement".

Sources : VGC, Karl Jobst, Wata Games, Heritage Auctions, Comicbook

Commentaires
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bravefencerm bravefencerm
MP
Niveau 21
le 02 août 2022 à 07:13

Je suis bien d'accord avec ceux qui constatent que seuls les jeux Nintendo connaissent de telles flambées... l'intérêt initial pour ces jeux est le facteur principal. Il n'y aurait aucun intérêt à spéculer sur des objets que personne ne convoite.

Quand la convoitise est élevée, les manipulateurs financiers, sans scrupules, ne sont pas loin. 👀

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