Hollow Knight, Bloodborne, DMC : un titre très inspiré

Non, il ne s’agit pas du prochain jeu des développeurs de chez Team Cherry. Vos yeux ne vous trompent pas pour autant, la ressemblance est en effet flagrante. Il faut dire que Crowsworn, le premier jeu de Mongoose Rodeo ne cache pas ses inspirations. Entre la direction artistique, le côté plateforme et les mécaniques de Metroidvania, c’est du Hollow Knight tout craché… mais pas que. Les développeurs canadiens souhaitent nous proposer une aventure encore plus dynamique et corsée que le petit frère de Silksong et pour ce faire, ils se sont tournés vers des jeux d’action bien connus : Devil May Cry et, surtout, Bloodborne.

Que vient faire là le mastodonte de From Software me direz-vous ? Et bien c’est dans le style de combat que tout se joue. Avec ses armes, sa précision, ses combos et son approche à la fois dynamique et exigeante, Crowsworn semble rappeler grandement le gameplay d’un Bloodborne, mais en 2D. De façon plus générale, Crowsworn porte l’esprit Souls-Like, en mêlant difficulté, persévérance et lore cryptique.

Si aux premiers abords, Crowsworn est indissociable de ses inspirations, il a tout de même bien prévu de s’en défaire. Tout d’abord, en tant que jeu à part, il propose une histoire et une expérience forcément uniques. Crowsworn va nous emmener dans le monde sombre de Fearanndal à travers les pérégrinations d’un médecin de la peste. Se réveillant dans un cercueil, ce dernier ne se rappelle pas comment il a pu arriver là. Sa quête de réponses va l’emmener sur la piste de l’étrange mal entourant le village d’Angsthel et, bien sûr, sur le chemin de viles créatures à abattre. Pour ce faire, vous pourrez compter sur votre faux, mais également vos pistolets et vos pouvoirs Corvian. Ça, c’est pour le pitch de base, mais Crowsworn devrait fourmiller de petits détails censés l’aider à se démarquer.

C’est du moins ce que laisse entendre une interview d’Aleksandar Kuzmanovic (lead designer sur Crowsworn et seul développeur de Unworthy) conduite par Relyea. Pendant plus de deux heures, le bonhomme a décortiqué son projet en long en large et en travers, saisissant l’occasion pour parler de ses particularités. Le système d’ombre à récupérer après sa mort, par exemple, ne devrait pas faire partie de l’expérience Crowsworn. Désappointé par cette mécanique d’Hollow Knight (qui marche bien mieux dans les Souls selon lui), il souhaite s’en détacher, bien qu’à l’époque de l’interview il n’était pas encore sûr de la forme que cela prendrait en jeu. Reste à savoir si l'accumulation de tels petits points sera suffisant pour se démarquer.

Sans Hollow Knight, ce jeu n’aurait pas autant de hype

Aleksandar Kuzmanovic

Car c’est là tout le paradoxe de Crowstorm : réussir à profiter de la notoriété de ses inspirations sans pour autant rester coincé dans leur ombre. Si visuellement et sur le papier, le titre de Mongoose Rodeo donne particulièrement envie, il risque malheureusement de souffrir de la comparaison, surtout s’il se retrouve face à Silksong (sait-on jamais) au moment de sa sortie. Crowstorm va devoir apprendre à dépasser les comparaisons et se faire un nom par lui-même. Le choix, “utilitaire” selon Aleks, de s’inspirer grandement du style aisément malléable d’Hollow Knight mènera-t-il le titre vers sa gloire ou sa perte ? Difficile à dire pour le moment, mais on ne peut que lui souhaiter le premier. Notez tout de même que le tout est marketé par un certain Matthew Griffin qui s’occupe également de… Hollow Knight (décidément).

Les doutes concernant le titre sont compréhensibles. Néanmoins, pour l’instant, l’heure est plutôt à l’excitation. Il suffit de voir les retours concernant Crowsworn sur Twitter pour comprendre que les joueurs sont emballés. Si bien que ce sont eux qui ont donné la force (et l’argent) nécessaire à son bon développement.

Kickstarter : un projet plus que validé

Il y a un an se lançait une campagne de Kickstarter pour Crowsworn. Rien d’étonnant à cela puisqu’il est devenu aujourd’hui commun de voir des petits jeux indépendants se financer par ce biais. Mongoose Rodeo, en tant que nouveau studio disposant d’une équipe composée de cinq membres permanents, avait peu de chances d’y échapper. Surtout que le studio a de grandes ambitions pour son Crowsworn.

125 000 dollars canadiens… C’est la somme qui fut demandée pour pouvoir financer le jeu. Si vous ajoutez les différents modes et autres contenus additionnels proposés, vous arrivez à un objectif final de 1,2 million. Une somme colossale surtout si on la compare aux 57 138 dollars australiens récoltés à la fin 2014 par la campagne Kickstarter d’Hollow Knight. Et pourtant, conquis par la proposition de Mongoose Rodeo, les contributeurs l’ont fait. Ils ont rassemblé plus de 1,2 million de dollars canadiens (1 258 068 plus précisément), et ce en seulement quelques semaines.

Pari tenu pour les développeurs de Crowsworn qui ont à la fois pu s’assurer un développement viable, la mise en place de toutes leurs idées et vérifier l’engouement que pouvait susciter leur projet. C’est le carton plein, autant pour le studio que pour les joueurs. Grâce aux différents paliers, ces derniers peuvent en effet déjà prévoir à quelle sauce ils vont être mangés. Si tout se passe comme prévu, Crowsworn devrait en effet nous proposer un mode Boss Rush, une difficulté Cauchemar, une arène, un véritable doublage, des cinématiques animées, plusieurs fins et même un DLC gratuit disponible après la sortie. Autant dire que le programme est chargé et cela est plutôt rassurant. Surtout que côté expérience de jeu, Crowsworn semble également cocher toutes les cases.

Une démo réussie ?

Certains petits chanceux ont en effet déjà pu jouer à une démo du jeu. On aurait aimé en faire partie mais cette dernière est bien sûr réservée aux contributeurs de la campagne Kickstarter. Impossible de vous délivrer notre avis donc, mais heureusement, ils ont été nombreux à le faire sur Twitter. Et à les lire, Crowsworn paraît très bien parti.

Vous avez demandé une liste de tout ce qui fonctionne selon les joueurs ? La voici. Il y a bien sûr la direction artistique fort bien léchée, portée par des musiques et un sound design réussis. Mais on nous vend également un gameplay particulièrement fluide et intéressant à prendre en main, une difficulté relevée sans jamais se révéler frustrante et des sensations de jeu agréables. Si bien que certains ont exploité la démo jusqu’au bout pour atteintre le saint no hit. De ce que nous avons vu, seul un avis négatif ressort, soulignant le manque de lisibilité de certaines actions et attaques notamment. À part cela, la majorité encense réellement la démo.

Néanmoins, notez qu’il s’agit de l’avis des personnes ayant contribué financièrement au développement du jeu. De ce fait, nous ne sommes pas à l’abri d’un biais de perception. Toujours est-il que les différents extraits diffusés de la dite démo donnent tout de même bien envie et semble placer Crowsworn sur le même niveau de qualité qu’Hollow Knight. Il ne reste plus qu’à suivre cette affaire de très près pour voir si le petit de Mongoose Rodeo parviendra à dépasser ses maîtres.

Pour l’instant, aucune date de sortie n’est annoncée pour Crowsworn, mais le jeu est prévu sur PC, Mac et Linux, ainsi que sur les consoles Nintendo, PlayStation et Xbox (sans plus de précisions).