Vous vous souvenez sûrement du "Gigaleak" de Nintendo, il y a quelques années. La firme vient d'expliquer ce qu'elle avait changé depuis ...
Le "Gigaleak" de Nintendo est une série de fuites d'informations et de données de Nintendo, sur 4chan, qui a duré de 2018 à 2020. Nintendo n'avait pas encore communiqué officiellement à ce sujet, jusqu'à cette semaine.
Nintendo a largement renforcé sa sécurité depuis le Gigaleak
Lors de la réunion annuelle des actionnaires de Nintendo, une question a en effet été posée au sujet du Gigaleak. En effet, à l'époque des fuites, de nombreux observateurs et experts partageaient l'idée que la fuite provenait de iQue, une société chinoise co-détenue par Nintendo, qui a longtemps servi à la firme à sortir des versions de ses consoles portables sur le marché chinois.
Depuis 2018, Nintendo a arrêté de distribuer des consoles portables sous la marque iQue. En effet, c'est avec Tencent que Nintendo a collaboré pour sortir la Switch en Chine, dès 2019. iQue existe toujours cependant, pour apporter un support aux joueurs à propos des jeux déjà sortis par la marque, et pour localiser les jeux Nintendo en Chinois simplifié. Depuis 2019, la société est maintenant surtout un studio de développement de soutien pour Nintendo.
Mais lorsque les fuites du Gigaleak ont eu lieu, étant donné que plusieurs informations dévoilées concernaient iQue, beaucoup pensaient que la fuite venait de là. Au-delà de iQue, de nombreux journalistes spécialisés dans le domaine indiquaient à l'époque que, de par la nature des documents dévoilés, il était probable que la fuite provienne de Chine, où Nintendo a beaucoup de sous-traitants. Shuntaro Furukawa a donc dû répondre à une question lors de cette réunion, lui demandant si c'est bien là qu'on pouvait trouver la source des fuites. Il semble ne répondre qu'à demi-mot :
Le marché du jeu en Chine est important mais les consoles de jeux vidéo spécialisées ne sont pas forcément populaires. Grâce à notre partenariat avec Tencent, nous voulons continuer à les démocratiser. Nous travaillons avec des experts en ce qui concerne les fuites d'informations. Nous avons également introduit la gestion de la sécurité de nos informations.
Si Furukawa semble indiquer que leur partenariat avec Tencent est désormais l'assurance de protéger ses données, la déclaration n'est pas très détaillée en ce qui concerne la source d'origine des fuites. Nintendo a publié un communiqué officiel, depuis. En effet, de nombreux médias et notamment le site VGC ont relayé les propos tenus durant la réunion. Nintendo a donc souhaité clarifier ces informations :
Nous prenons diverses initiatives pour faire face aux menaces et aux vulnérabilités en matière de sécurité de l'information. Pour les services que nous fournissons, les initiatives comprennent la coopération avec des spécialistes externes et la réalisation de diagnostics pour vérifier les problèmes de sécurité.
En outre, dans le cadre de notre système interne de sécurité de l'information, nous avons introduit le système de gestion de la sécurité de l'information en 2017 et avons mis en place notre Comité de Sécurité de l'Information. Des politiques de gestion de l'information ont été établies, et nous avons adopté des contre-mesures physiques et techniques. De plus, nous nous efforçons de sensibiliser nos employés à la sécurité de l'information par le biais de formations et d'autres moyens.
Il semble donc clair que ces fuites d'informations ont entraîné une prise de conscience des diverses vulnérabilités chez Nintendo. Grâce à leurs outils et employés, en plus d'experts externes, Nintendo affirme pouvoir désormais assurer la sécurité de ses données. Dans la première déclaration de Furukawa, il semble également évident que Tencent participe à cette protection, au moins sur le marché chinois.
Des fuites qui ont permis de découvrir des secrets de fabrication de Nintendo
Les Gigaleaks avaient fait fuiter diverses données sur des consoles et des jeux rétros de Nintendo. On trouvait des données sur les projets de la Nintendo 64, la GameCube, la Nintendo DS et la Wii. Les fans avaient donc eu un aperçu du fonctionnement interne de Nintendo en ce qui concerne la conception et le développement de consoles. Aussi, l'émulation avait connu un boom pour ces consoles, grâce aux informations récoltées. En outre, on se souvient d'un groupe de fans qui avaient utilisé les documents pour restaurer la bande-son de Super Mario World, d'un moddeur qui avait réparé un prototype de Super Mario Kart sur Super Nintendo, qui contenait un éditeur de circuits ... On avait entre autres appris que Luigi aurait dû être dans Super Mario 64 et on avait découvert la démo de The Legend of Zelda : Ocarina of Time Space World. Nombreux étaient ces projets inachevés, ces prototypes plus ou moins jouables, etc., qu'on avaient découverts ou redécouverts grâce (ou à cause de, selon le point de vue) aux fuites.
A bunch of Nintendo prototypes are apparently currently being compiled from leaked source code right now as of this post
— AK (@Akfamilyhome) July 24, 2020
First up there's this Yoshi's Island proto with different UI graphics, placeholder music from Mario World, and has a prefix of 'Super Mario Bros. 5' pic.twitter.com/Qqock5RZaS
More Nintendo Gigaleak Compilation. Shows more leaks of #YoshisIsland, #StarFox2,#LegendOfZelda #NintendoLeaks #Nintendo #gigaleak
— DIEGSTR (@SportyFlash) August 5, 2020
CHECK FULL VIDEO: https://t.co/nfyBYWA3e4 pic.twitter.com/8ZjcrXzHJW
Source : VGC
Nintendo déclare donc que sa sécurité n'a jamais été aussi sûre que depuis ces fuites, et les mesures prises en conséquences.