La nouvelle série Resident Evil made in Netflix arrive, et nombreux sont ceux à avoir peur d'une adaptation originale de la saga de zombie. Mais en y regardant de plus près, l'idée ne semble pas si mauvaise que ça.
Sommaire
- C'est quoi Resident Evil à la sauce Netflix ?
- Un matériau de base complexe à utiliser
- Ne pas reproduire les erreurs du passé
C'est quoi Resident Evil à la sauce Netflix ?
Resident Evil est la nouvelle série réinterprétant le mythe de la saga éponyme sur nos consoles de salon et PC. Netflix compte bien faire oublier les précédents faux pas des précédentes adaptations. Exit Paul W. S Anderson et autre production en image de synthèse s’inscrivant dans l’univers des jeux. On passe à une histoire totalement originale. L’histoire commence en 2022 dans la ville de New Raccoon City, prenant des airs de cité utopique où il fait bon vivre. À l’instar des jeux, la bourgade est en réalité contrôlée par Umbrella Corporation, une entreprise pharmaceutique. Son logo est présent partout, y compris sur les gourdes des habitants. La société parvient à développer une pilule miracle appelée la "Joy", présentée comme un antidépresseur.
Cependant, ce médicament va servir à propager le virus-T, souche emblématique de la saga, transformant ses victimes en zombies. Humains ou animaux, personne n’y échappe. Un scientifique connu sous le nom d’Albert Wesker, incarné par Lance Reddick, semble être derrière cette affaire. Pour rappel, il s’agit de l’un des antagonistes principaux des jeux. Nous suivrons l’intrigue du point de vue de ses deux filles à deux époques différentes : 2022, à New Raccoon City et 2036 à Londres, dans un monde dévasté par l’épidémie, où les zombies et autres créatures règnent en maître. Cette initiative de mettre en scène une histoire complètement différente du matériau d’origine peut faire grincer les dents de certains, mais s’avère certainement être le meilleur moyen de rédemption de cette saga beaucoup trop de fois souillée à l’écran.
Un matériau de base complexe à utiliser
À la base, le scénario des jeux Resident Evil n’a pas vocation à être un bijou d’écriture scénaristique. Il s’agit avant tout d’une histoire, digne des meilleures séries Z, orientée action/horreur, ayant avant tout pour but de divertir le spectateur. Pour rappel, une série Z ou film Z désigne une œuvre cinématographique bon marché ou de mauvaise qualité. En témoigne la fameuse cinématique d’introduction du premier opus sur PlayStation 1, ultra kitch, même pour l’époque en 1996. Entre les personnages aux répliques badass, les blagues pas drôles, les personnages que l’on croit morts alors qu’en fait non, autant vous dire qu’en faire une adaptation est très compliqué. Et je ne vous ai pas parlé du fait que dans l’univers des jeux, il y a une épidémie de virus transformant les gens en monstres au moins deux fois par mois (et encore, en écrivant ces lignes, j’ai à peine l’impression d’exagérer...).
Le scénario de Resident Evil 4 est un très bon cas d’école. On parle ici d’une secte voulant introduire un parasite dans le corps de la fille du président des États-Unis, afin de pouvoir l’infecter à son tour et dominer le monde (Tout ça pendant que Léon se fait poursuivre par un robot géant de pierre à l’effigie d’un aristocrate fou dans un château médiéval...). C’est pourquoi il est important de partir sur un univers plus terre à terre, et sobre sous peine de tomber seulement dans un fan service creux et incohérent.
Ne pas reproduire les erreurs du passé
Le fan service est le piège dans lequel sont tombées les précédentes adaptations de Resident Evil. Entre costumes dignes de cosplays ratés de la Japan Expo, introductions de personnages faites à la truelle et références inutiles à l’intrigue dont le seul objectif est de satisfaire les fans, les films sont clairement des purges cinématographiques. Le meilleur exemple est Resident Evil : Bienvenu à Raccoon City, réalisé par Johannes Roberts et sorti en 2021. Le film cherche à condenser l’histoire de Resident Evil 1 et 2 en 1h47, ce qui est très court pour introduire une intrigue aussi dense. Le résultat est simple, nous nous retrouvons devant un imbroglio scénaristique, où les personnages se sentent obligés de faire de l’exposition pour combler les brèches de l’histoire.
Le film est digne des pires séries Z, à l’image de la trame des jeux. Cependant, nous pouvons l’accepter dans un jeu, où l’intrigue ne sert que de base pour le gameplay. C’est pourquoi le parti prix de créer un scénario original pour la nouvelle série Resident Evil n’est pas vide de sens. Ce genre d’adaptation a besoin de s’éloigner de son médium d’origine afin d’aborder les thématiques de la saga sous un angle nouveau. De ce que nous savons pour l’instant, l’histoire des jeux sert seulement de base à la série, se déroulant une vingtaine d’années après la destruction de Raccoon City dans Resident Evil 2. De ce fait, Andrew Dabb, créateur de la série, dispose d’une grande marge de manœuvre pour développer son histoire, puisqu’il n’a pas à respecter à la lettre l’histoire des jeux, dont les évènements ont déjà eu lieu dans la diégèse de la série. Espérons que cette adaptation originale ne sera pas dans la même veine que ses prédécesseures.
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