Après avoir été le roi de l’industrie du jeu vidéo pendant une décennie avec la PS One et la PS2, Sony s’est fait détrôner par Microsoft, lors de la septième génération de console. La PS3, qui était censée rebattre les cartes du marché, s’est avérée être un lourd fardeau pour le géant japonais. Nous revenons sur les raisons de cet échec dans ce JV Legends.
Le processeur plus gros que le ventre
Après le succès sans précédent de la PlayStation 2, grâce à des décisions intelligentes et innovantes, Sony ne tarde pas à lancer le développement de sa prochaine console. Pour se faire, l’entreprise analyse ce qui fonctionne avec la PS2, c’est-à-dire une bonne expérience de jeu et l’aspect multimédia de la plateforme avec le lecteur DVD. La PS3 a la tâche de reprendre cette liste de principe, mais en faisant mieux. Ken Kutaragi, tête pensante de ce projet, estime que la nouvelle console de Sony doit mettre K.O. toute concurrence, en voyant toujours plus gros. Peut-être trop gros... L’objectif est simple : réinventer la roue avec l’architecture de la PS3. Les équipes de développement décident de passer sur un tout nouveau processeur ultra performant, mais ultra compliqué, le C.E.L.L.. Ce système permet de faire de nombreux calculs dans plusieurs domaines, mais s’éloigne énormément d’une structure classique, proche des PC. Cette puce s’avère être une épine dans le pied pour les créateurs de jeu, de par sa complexité. De cela découle une mauvaise optimisation des titres sur la console. Nous pouvons par exemple citer des softs, comme Bayonetta, qui tournent moins bien sur PS3 que sur Xbox 360, ayant une composition plus traditionnelle. Avec autant de moyens mis dans ce projet, le tarif en pâtit, avec un prix de lancement annoncé à 800 dollars, puis diminué à 600 par la suite. Autre argument allant contre la PS3, la manette de départ en forme de boomerang, qui sera elle aussi rapidement changée.
Savoir rebondir après l’échec
Après sa sortie en 2006, la PS3 a la vie dure, jusqu’en 2009, année où Sony comprend qu’il faut redorer le blason de sa division vidéoludique. Cela passe par un changement de logo pour leur console, qui reprenait la typographie du film Spider-Man de Sam Raimi. Le nouveau est plus simple et représente la nouvelle direction prise par la boîte : « on arrête de vous vendre une plateforme multimédia, nous allons vous donner une vraie console de jeu ». De cette évolution naît la PS3 Slim, plus fine et épurée que sa grande sœur. Par la suite, il faut transformer la difficulté en force, avec le C.E.L.L.. Puisque les développeurs tiers n’arrivent pas à utiliser convenablement le processeur, Sony décide d’enseigner l’infrastructure de la puce à ses propres studios de développement. Cette stratégie permet à la firme japonaise de proposer des exclusivités de haute volée comme Uncharted, God of War 3, The Last of Us et Infamous, toutes soutenues par le C.E.L.L., dont la puissance est enfin exploitée correctement. Grâce à cette alchimie de moyen, Sony est parvenue à sauver les meubles, et a bien compris sa leçon. La PS4, sortie par la suite, est plus simple d’accès pour les développeurs. Le C.E.L.L. n’est plus utilisé, mais reste malgré tout un potentiel jamais exploité à 100 % pour la PS3.