En juillet sortira MADiSON, titre d'horreur psychologique hautement inspiré de P.T., Layers of Fear et Project Zero. Que valent les premières heures ?
Développé par Bloodious Games (ex-Nosebleed Games), MADiSON nous enferme dans les couloirs étroits d’une maison pas franchement accueillante où une entité démoniaque semble bien décidée à nous faire vivre un enfer. Nous avons eu accès aux premières heures du jeu d’horreur psychologique à la première personne prévu pour une sortie le 8 juillet prochain. Voici notre verdict.
Du démon tout ce qu’il y a de plus classique
MADiSON débute dans la peau du jeune Luca dont on ne voit que les mains ensanglantées et les ongles noircis. Celui qui semble se réveiller d’un long malaise dans une chambre délabrée entend son père tambouriner à une porte cloisonnée, l’accusant d’atrocités perpétrées envers sa propre famille. Voici l'unique contexte donné au joueur qui doit dès lors s’engouffrer dans une maison sinueuse à la recherche d’une sortie et auprès d’un héros vraisemblablement amnésique. Mais Luca n’est ici pas seul, il endure la torture mentale de Madison, un démon qui le force à poursuivre un rituel sanglant débuté des décennies plus tôt. Un scénario somme toute classique qui peut s’avérer plaisant s’il est bien mené.
Pour progresser au sein d’un tumultueux parcours, notre protagoniste dispose d’un appareil photo Polaroid. Celui-ci n’aide pas à exorciser les spectres comme l’aurait fait la camera obscura de Project Zero, mais il permet plutôt de débloquer des situations ou d'ouvrir les portails d’une autre dimension. Vous aurez probablement sitôt fait de le dégainer à chaque couloir sans en comprendre tout de suite l’utilité. On réalisera finalement qu’il s’agira de l’actionner quand il apparaît qu’aucune solution rationnelle ne peut résoudre le casse-tête devant lequel vous vous trouvez. Son aspect le plus séduisant reste l’appréhension qu’il suscite à chaque flash susceptible de révéler un démon dans la pénombre. L’outil se range dans un inventaire particulièrement archaïque dont vous accuserez vite le manque d’ergonomie. D’autant que ce dernier a des limites de capacités, vous forçant à multiplier les aller-retour vers un coffre-fort pour vous débarrasser d’objets secondaires. Un aspect regrettable pour une expérience qui consiste majoritairement à résoudre une flopée de casse-têtes par le biais d'éléments ramassés çà et là. À défaut d’être originales, les énigmes se montrent correctes et suffisamment intéressantes en dépit des classiques instants de flottement lors de recherche d’objets essentiels à la progression d'un jeu assez dirigiste.
Trois titres en un
Layers of Fear, Project Zero, P.T. : Imbriquez parfaitement ces trois expériences et vous obtiendrez MADiSON. Les inspirations sont évidentes dans chaque aspect du jeu. S’il est à plusieurs reprises malmené sur de nouveaux territoires bienvenus, Luca progresse majoritairement dans des pièces étroites et mouvantes. Le titre mise sur des variations de décors souvent efficaces pour effrayer et sur une poignée de jumpscares parfois trop attendus. Les mécaniques d’horreur sont globalement classiques, assez correctes pour vous maintenir sur le qui-vive : évidemment, les flashs de l’appareil photo révéleront quelques monstruosités et évidemment, le générateur qui permettra de rétablir le courant dans la maison se trouve dans le sous-sol de papi, théâtre d’un ancien massacre familial. Craquements de bois et sonneries de téléphones sont de mise, infaillibles dans l'angoisse du début puis simplement ordinaires. Le doublage de Luca s’avère quant à lui très bon. Enfin l’image est de qualité et profite d’environnements plutôt séduisants, l’histoire de la famille de Luca tapissant les murs d’une flopée de cadres inquiétants. L'ambiance des lieux est donc une réussite.
Très classique dans le fond comme dans la forme, MADiSON n’est pas pour autant déplaisant à parcourir. Le titre proposé par Bloodious Games jouit de beaux environnements, d'un travail sonore plaisant et de casse-têtes assez intéressants pour maintenir notre intérêt. Mais il risque également de trop s'enfermer dans ses inspirations et dans des mécaniques convenues. Pour en savoir plus, rendez-vous le 8 juillet prochain sur PC et consoles.