Comme vous le savez, le vote électronique est un sujet controversé en France. Par son manque de transparence, il ne fait pas l’unanimité. Néanmoins, des sociétés françaises travaillent d’arrache-pied pour fournir des systèmes sans failles, sécurisant pour les votants, dans le but d’organiser le suffrage de demain. C’est le cas de l’entreprise bordelaise V8te qui vient d’obtenir une certification de la CNIL pour son système de vote appuyé par la technologie blockchain.
Qu’est-ce qu’une blockchain ?
Pour faire simple, la technologie des chaînes de block permet de stocker et d’échanger de manière sécurisée des informations sur Internet d’un individu à un autre sans intermédiaire.
Chaque block est constitué de plusieurs utilisateurs anonymes utilisant une machine assurant la validité des informations contenues dans ce block dans le but de les transmettre à un autre block et ainsi de suite.
De ce fait, la blockchain constitue un vrai registre totalement transparent. Celle-ci archive chaque information échangée entres les utilisateurs et la rend accessible à tout ceux qui consultent l’archive.
Le mathématicien Jean-Paul Delahaye, nous invite à imaginer :
"…un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement et gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, mais qui est impossible à effacer et indestructible."
À quoi sert une blockchain ?
La première fois que la blockchain a été conceptualisée et mise en application, ce fut pour le Bitcoin. En effet, malgré des études antérieures sur les blocs cryptographiques, c’est Satoshi Nakamoto qui a été le premier à utiliser cette technologie pour sécuriser sa cryptomonnaie. Dans le cas précis du Bitcoin, la blockchain a pour but de remplacer les banques comme intermédiaire.
En-dehors de la création monétaire, cette technologie naissante est utile à de nombreuses entreprises. Des blockchains privées ou publiques expérimentent la traçabilité de produit, la garantie d’authenticité d’une œuvre et tant d’autres choses…comme le vote.
La blockchain, technologie parfaite pour le vote en ligne
Par ses nombreux aspects sécurisants et sa transparence, la blockchain s’avère être un choix judicieux dans le développement du vote en ligne.
La start-up bordelaise V8te a su utiliser les nombreux avantages de la blockchain Ethereum pour développer un système de vote stockant et chiffrant les données sur l’hébergeur français OVH.
Ce système va permettre à l’entreprise V8te d’offrir ses services à des entreprises ou à des associations… et peut-être qu’un jour elle servira de prestataire pour les scrutins des élections législatives ou nationales.
Une bonne opportunité pour la France de produire elle-même ses machines à voter afin de limiter l’importation de machine étrangère comme celle de Nedap (Société néerlandaise) ou ES&S (Société américaine).
Guillaume Odriosolo, fondateur de la start-up explique :
"Vos adhérents, vos salariés, les votants de votre organisation, pourront vérifier eux-mêmes, ils seront souverains, comme un citoyen, dans la vérification, dans la transparence du processus de vote. Le fait d’avoir connecté la plateforme à la blockchain, cela permet à n’importe quel citoyen ou observateur de pouvoir vérifier de lui-même que le processus de vote s’est bien déroulé"
Cette garantie a été confirmée par l’attribution d’une certification par la commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).
Le vote en ligne un sujet controversé
Malgré ces avancées technologiques, les défenseurs du vote en présentiel affirme que le vote à domicile ne garantit aucune forme d’intimité et que celui peut être influencé par la manipulation d’un proche.
D’autre part, les adhérents du vote en ligne estiment que c’est une solution idéale pour réduire l’abstention croissante et offrir des moyens plus intuitifs aux jeunes qui se présentent de moins en moins au bureau de vote.
Face à ces arguments, la solution hybride mêlant vote en ligne et vote en présentiel, reste le choix le plus neutre.