Un principe toujours simple mais efficace

Si les Mario Strikers sont des jeux cultes de la Gamecube et de la Wii, il est possible que vous n’y ayez tout de même jamais touché, mais rassurez-vous, on va tout reprendre depuis le début. Dans les jeux de foot Mario, deux équipes de cinq joueurs, gardiens compris, s’affrontent dans des matchs sans la moindre règle. Ici, pas de partage, ni de fair-play et encore moins de Foot 2 Rue, tous les coups sont permis et les tacles fusent dans tous les sens, même sur ceux qui n’ont pas le ballon. Pour marquer, c’est très simple, il suffit d’enchaîner les passes parfaites puis de tirer, ou bien de charger sa frappe à fond pour être sûr de mettre la balle au fond des filets. Ajouté à cela des coups spéciaux propres à chaque personnage comme dans tous jeux de sport Mario et des objets à la Mario Kart pour gêner votre adversaire, et vous avez là la base de tous les Mario Strikers.

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Un gameplay plus technique qu'avant

À partir de ce socle commun avec les anciennes versions, Battle League Football vient apporter de nouvelles subtilités à la jouabilité de base de la série afin que l’ensemble soit plus technique qu’avant, tout en restant accessible au plus grand nombre, bien sûr. Cela passe d’abord par l’ajout d’un certain nombre de mouvements inédits qui permettent aux joueurs d’être plus précis dans leurs actions. Si on dit adieu au tir lobbé, on se retrouve tout de même avec des passes lobbées, directes ou libres, ainsi que des tacles chargés ou assistés servant à propulser l’un de ses alliés vers l’avant pour qu’il aille chopper la balle à l’un de vos adversaires de façon brutale.

En plus de ces nouveautés, tous les mouvements peuvent désormais bénéficier d’un effet supplémentaire s’ils sont exécutés avec un timing parfait, aussi bien les passes, les tirs que les dribbles et les tacles, ce qui offre l'opportunité aux bons joueurs de se démarquer des autres. Par exemple, si vous dribblez juste avant qu’un adversaire ne vous tacle, alors vous bénéficierez d’une petite accélération pour rapidement vous échapper et approcher les cages. Enfin, si vous vous prenez un tacle alors que vous n’avez pas la balle, sachez que le public aura pitié de vous et n’hésitera pas à vous lancer un objet pour vous aider, parfois même une étoile qui vous rend invincible si vous êtes en mauvaise posture, exactement comme dans Mario Kart.

Cependant, soyez rassuré, malgré tous ces nouveaux ajouts, le titre reste fondamentalement très accessible et n’importe qui s’amusera sans mal en attrapant une manette. En réalité, il faut plutôt voir ces subtilités comme une manière de rendre l’expérience plus compétitive notamment pour que le mode en ligne soit intéressant sur le long terme, mais nous y reviendrons un peu plus tard. Si vous avez peur de vous sentir dépassé par toutes ces techniques, pas d’inquiétude, le titre propose un tutoriel très complet pour se familiariser avec ces mécaniques inédites.

Des matchs qui se jouent avant même le coup d'envoi

Au-delà de l’action sur le terrain, Battle League Football apporte une dimension plus stratégique à l’expérience originale en rendant la sélection des joueurs plus importante que jamais. Désormais, les équipes sont constituées uniquement de personnages de l’univers de Mario, et non plus d’un capitaine accompagné de sbires comme des Boos, des Koopas ou des Maskass. Vous en vous doutez, chaque joueur a des caractéristiques qui lui sont propres, certains étant rapides ou forts, tandis que d’autres se spécialisent dans le tir ou les gestes techniques. Tout l’enjeu est alors de constituer une sélection équilibrée pour s’adapter à toute situation et faire en sorte que l’adversaire ne soit pas meilleur que vous dans l’une des caractéristiques. Et si on peut retrouver des joueurs identiques dans les deux équipes, seuls les Toads et les Yoshis sont capables d'apparaître plusieurs fois au sein du même groupe

Mais là où l’avant-match joue un rôle encore plus important qu’avant, c’est aussi parce que Battle League Football introduit une fonctionnalité inédite à la série : l’équipement. À chaque fin de match ou de coupe, vous récupérez des pièces d’or qui servent à être dépensées pour obtenir des morceaux d’armure répartis en quatre catégories : tête, torse, bras et jambe. Au-delà de l’aspect cosmétique, ces éléments influencent les caractéristiques de vos personnages, en augmentant une statistique au détriment d’une autre. Grâce à cette feature, on a le choix d'accentuer le point fort d’un personnage ou bien d'atténuer l’un de ses défauts, sans pour autant changer drastiquement sa nature au point de transformer un poids lourd en bolide. On a donc désormais tous les outils en main pour personnaliser jusqu’au bout des doigts son équipe de rêve.

Du grand spectacle sur le terrain

Après la jouabilité accessible, l’autre aspect qui fait le charme de la série Mario Strikers, c’est bien évidemment le joyeux chaos qui règne sur le terrain. Grâce à tous les outils à la disposition des joueurs, les matchs sont remplis de rebondissements et de moments de tension, notamment lorsqu’on active les Hyper Frappes. Mais si les Hyper Frappes, vous savez, ces tirs spéciaux ultra impressionnants qui permettent de marquer deux buts si la balle entre dans les filets. Et bien désormais, il faut récupérer un orbe avant de les activer et le gardien adversaire doit marteler le bouton A pour la repousser si le tir n’est pas parfait. Au-delà de ça, le principe reste fondamentalement le même puisqu’il faut toujours appuyer au bon moment sur une jauge pour déclencher une frappe parfaite qui ne peut être contrée.

Mais la grande nouveauté de cet épisode Switch, c’est surtout que les Hyper Frappes, en plus d’être toujours aussi impressionnante, bénéficient désormais d’un style d’animation crayonné du plus bel effet qui illustre toute la puissance du tir. Ainsi, même après les avoir vus plusieurs dizaines de fois, on ne s’en lasse pas. Mais il n’y a pas que l’animation des Hyper Frappes qui fait plaisir, puisque les réactions des deux équipes après un but sont toujours d’un régal. Si on est tatillon, ces célébrations restent moins drôles que dans les épisodes précédents, mais elles sont toujours plaisantes et participent grandement à la bonne ambiance du titre.

Mais si les matchs de Battle League Football ont un aspect grand spectacle, on retrouve néanmoins un défaut récurrent aux Mario Strikers : la lisibilité. Avec tout ce qui se passe à l’écran entre les tirs, les tacles et les objets, il est parfois compliqué de s’y repérer, surtout lorsqu’il faut passer d’un personnage à l’autre. Heureusement, cet épisode introduit une aide visuelle qui affiche des losanges au-dessus de la tête des joueurs pour mieux les repérer. Malgré cet ajout appréciable, l’action reste tout de même parfois brouillonne et il faut un certain temps d’adaptation pour s’y habituer et suivre correctement tout ce qui se passe sur le terrain.

Un contenu léger au lancement

Pour ce qui est des modes de jeu, cet épisode est à l’image de nombreux autres jeux de sport Mario, à savoir assez léger. Si le titre propose six coupes différentes, chacune mettant en scène des équipes spécialisées dans une statistique, on en fait tout de même rapidement le tour du mode solo. C’est d’autant plus le cas que l’IA est assez permissive lors des tournois, et qu’il faut passer l’ordinateur en difficile lors des matchs libres pour profiter d’un vrai challenge. Forcément, on aurait bien aimé qu’il y ait un mode histoire avec des éléments de jeu de rôle comme on a pu voir avec les Mario Golf, mais cela n’est pas dans l’ADN de la saga.

Ce reproche s’applique aussi au contenu du jeu puisqu’au lancement, seuls dix personnages sont jouables, ce qui fait que les équipes finissent par rapidement se ressembler et donc, complique d’autant plus la lisibilité de l’action. Même chose pour ce qui est de l’équipement puisque seulement vingt pièces d’armures différentes sont disponibles, ce qui limite le nombre de combinaisons possibles. Cependant, la bonne nouvelle c’est que Nintendo a annoncé que des contenus additionnels gratuits sont prévus après le lancement du titre, ce qui devrait apporter une plus grande variété dans les mois à venir.

Une expérience tournée vers le multijoueur

Si le solo de Battle League Football est assez léger, le titre se rattrape grâce à son multijoueur en ligne. En plus de pouvoir jouer de simples matchs en ligne, cet épisode Switch introduit surtout une nouvelle fonctionnalité : le mode Club Striker. Comme son nom l’indique, ce dernier permet de créer son propre club en personnalisant le logo, le maillot mais surtout le stade grâce à la monnaie obtenue en jouant des matchs. Au total, les clubs sont constitués de vingt membres maximum et quatre d’entre d’eux peuvent participer à un affrontement en même temps. Sans surprise, on retrouve aussi un système de saison qui dure une semaine au cours de laquelle les clubs montent ou descendent de division. Si nous n’avons pas pu l’essayer avec d’autres joueurs durant le test de ce week-end, il est évident que ce mode de jeu dispose d’un gros potentiel pour tous ceux qui souhaitent jouer sur le long terme et à haut niveau en compétitif.

Mais bien sûr, l’avenir de ce mode dépend surtout d’un critère majeur : la qualité du online qui n’est pas systématiquement exemplaire sur Switch. Après avoir joué plusieurs parties, nous avons trouvé que le service fonctionne globalement plutôt bien, mais qu’on a quand même parfois eu à faire à des ralentissements, même en étant connecté à la fibre avec un câble ethernet. Évidemment, tout cela dépend beaucoup de la connexion de votre adversaire, et il va falloir attendre la sortie officielle du titre avant de trancher car jusque-là, nous n’avons pas pu faire suffisamment de matchs pour avoir un avis totalement définitif sur la question.

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À la fois accessible et plus technique qu’il n’y paraît, Mario Strikers : Battle League Football réussit à proposer une nouvelle expérience de qualité sur Nintendo Switch. Entre l’action non-stop, les Hyper Frappes impressionnantes, les réactions toujours aussi drôles, les matchs réussissent à offrir du grand spectacle comme dans les épisodes précédents. De plus, le titre parvient à être plus profond et stratégique que ses aînés grâce à de nouveaux mouvements, une composition d’équipe repensée et l’ajout des équipements.

À côté de ça, on retrouve malheureusement des défauts inhérents à la série comme des soucis de lisibilité sur le terrain, trop peu de choses à faire en solo ou encore un contenu un peu léger qui devrait s’améliorer au fil du temps. Mais bien sûr, c’est à travers le multijoueur, aussi bien en local qu’en ligne, que le titre dévoile tout son potentiel, avec des matchs pleins de rebondissements et des moments d’une rare intensité. Et pour ceux qui veulent poursuivre l’aventure en classé avec des amis, ces derniers seront ravis de poncer le mode Club Striker pour affronter le monde entier.